Après plusieurs jours de tractations avec le Conseil mohawk de Kanesatake, la Sépaq a finalement annoncé la réouverture de la région touristique au parc d’Oka et défini les modalités de cette réouverture progressive.
Bien que Catherine Grenier, la vice-présidente de l’exploitation des parcs nationaux de la Sépaq, soit convaincue que cette réouverture progressive réponde aux aspirations des visiteurs et de la communauté de Kanesatake, il va falloir compter avec une nouvelle exigence du bureau du grand chef Serge Otsi Simon.
Ce dernier tient toujours à préserver la santé de sa communauté, surtout celle des aînés en ce contexte de pandémie. C’est ainsi qu’il demande que seuls les visiteurs issus de communautés et villes environnantes puissent visiter le parc pour éviter la propagation communautaire de la COVID-19.
En clair, si un visiteur vient de Montréal ou de Longueuil, il se pourrait qu’il se heurte au filtre des Mohawks de Kanesatake. Le chef Simon a spécifié à Radio-Canada que les résidents des villes avoisinantes sur la Rive-Nord, par exemple, pourraient visiter le parc, étant donné que les risques seraient amoindris par rapport aux visiteurs en provenance de la métropole montréalaise considérée comme le principal foyer d’éclosion de la COVID-19 au Canada.
L’esprit de la lettre adressée le 18 mai par les Mohawks de Kanesatake au gouvernement du Québec reste présent dans les propos du chef Simon après l’entente de réouverture du parc. Dans cette lettre, les Mohawks attiraient l’attention du gouvernement sur les dangers d’une réouverture précipitée de la saison touristique au parc d’Oka et sur le traversier en raison des risques que les touristes propagent le virus au sein de leur communauté.
Le chef Simon a mis de l’avant mercredi ce même argument et imploré « la compréhension » des visiteurs qui viendraient de loin et qui chercheraient à séjourner au parc cet été.
Dans un communiqué, le directeur de la santé publique des Laurentides a indiqué qu’il valide les mesures de la Sépaq pour la réouverture du parc. Cela signifie concrètement que ces mesures sont valables et approuvées.
La Sépaq a précisé que les mesures ont été prises conformément aux données épidémiologiques, et qu’elles respectent aussi bien les préoccupations de la communauté que celles des visiteurs, avec pour objectif de veiller à la réduction des risques de propagation de la COVID-19.
– entrée et sortie de visiteurs exclusivement par l’entrée est du parc (entrée 640);
– impossibilité pour les visiteurs autres que les résidents du secteur de transiter par l’entrée de la 344;
– entrée ouest de la piste cyclable vers le village d’Oka restreinte, installation d’une signalisation temporaire et surveillance policière plus étroite aux heures de grande affluence;
– mesures sanitaires rigoureuses et mise sur pied d’un comité pour réévaluer les mesures provisoires en fonction de l’évolution de la situation;
– réduction de la capacité d’accueil de la plage du parc national de 50 % dans le but de respecter les mesures de distanciation et d’hygiène pour contrer la COVID-19.
Avec des informations de la Sépaq et du Conseil mohawk de Kanesatake.
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