Automne canadien dans le parc national d'Oka au Québec. Crédit : Istock

Kanesatake : le Conseil mohawk veut le maintien de la fermeture du parc d’Oka

Dans une lettre au premier ministre du Québec, le Conseil mohawk de Kanesatake et le Bureau du grand chef mettent en garde contre la réouverture précipitée de la région touristique en raison de la pandémie de la COVID-19.

« Ouvrir l’économie quand le taux d’infection et de mortalité augmente est une grave erreur », indique le grand chef Serge Otsi Simon.

Le Québec est engagé dans une relance progressive des activités économiques et sportives dans certaines des régions les moins durement frappées par la pandémie. Même à Montréal, considéré comme le principal foyer d’éclosion au Canada et comme le septième point dans le monde, certains commerces ayant pignon sur rue vont ouvrir dès le 25 mai.

Le nombre de cas de COVID-19 au Québec le 19 mai est de 43 627, 3596 décès et 12 045 guérisons. La ville de Montréal à elle seule compte plus de la moitié du nombre total de cas dans la province, avec près de 3000 décès. Avec seulement 34 morts lundi, le nombre de décès a chuté de façon considérable au Québec, ce qui a fait chuter la courbe des décès au Canada à son plus bas niveau en plus d’un mois. Le nombre total de décès dans l’ensemble du pays était de 60.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la lettre du grand chef Serge Otsi Simon qui fait part de ses inquiétudes quant à la réouverture du parc d’Oka et du traversier.

Une telle ouverture dans un contexte marqué par l’incertitude entourant la pandémie n’est pas de nature à rassurer les communautés qui craignent pour leur sécurité.

« C’est une question de survie commune », a dit le chef Simon, qui se préoccupe de la fragilité dans laquelle se retrouveraient les communautés, y compris ses deux filles qui souffrent de déficit immunitaire, en cas d’une ouverture précipitée de la région.

Il recommande que la fermeture soit maintenue jusqu’à la consultation sur la réouverture des services touristiques en rapport avec la santé de la population dans la région.

Il y a un enjeu de santé publique pour les populations locales et le Conseil mohawk de Kanesatake ainsi que le Bureau du grand chef ont voulu tenir les autorités provinciales au courant des incursions illégales de touristes soupçonnés de venir de régions fortement infectées. Ils en auraient intercepté quelques-uns sortant des parcs et sur des pistes cyclables menant au village d’Oka.

Dans la lettre, les communautés sollicitent l’appui de la police provinciale pour aider l’équipe d’Accès communautaire (ACT) à dissuader les gens en provenance de zones infectées.

En se privant d’une saison touristique, ces gens protégeraient la santé et la vie des populations les plus vulnérables de la région, mentionne la lettre.

Au sujet du parc d'Oka

Il a été créé en 1967 pour accueillir les visiteurs de l’Expo 67.

À l’origine, il est dénommé parc Paul Sauvé.

Il est situé au nord de Montréal et accueille 800 000 visiteurs chaque année.

Passerelle sur la Grande Baie, parc national d’Oka

Il comprend des plages et des milieux humides, entre autres, et offre jusqu’à 23,7 kilomètres carrés de nature et de découverte.

Parmi ses principales attractions, il y a le lac de la Sauvagine propice aux activités comme le pique-nique, le Calvaire qui est un chemin de croix avec tout au long les quatre oratoires évoquant des scènes religieuses, la plage et son littoral de plus de sept kilomètres

Lieu privilégié pour les randonnées pédestres en raison de ses multiples sentiers tracés dans la diversité de ses espaces naturels (sentier de l’Érablière, sentier de la Grande Baie, sentier de la Sauvagine, Piste cyclable du Parc, etc.)

Il permet aux visiteurs de se ressourcer et d’avoir une vue sur l’histoire, la faune et la flore de cette région du pays.

Avec des informations du Conseil mohawk de Kanesatake et de la Sépaq

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Catégories : Autochtones, Politique, Société
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