Zoom : il faut payer pour avoir un appel protégé (c) Photo : istock

Zoom : il faut payer pour avoir un appel protégé

Zoom, un service de vidéoconférence qui connaît une popularité depuis le début de la crise de la COVID-19, n’offre plus de protection pour les appels gratuits. Une décision prise par Zoom pour permettre aux autorités, dont le FBI, d’accéder au contenu de ces appels. Les défenseurs des droits des consommateurs et de la vie privée rappellent qu’un niveau de sécurité décent des communications devrait être gratuit.

Fausse promesse de sécurité

Le centre de recherche Citizen Lab de l’Université de Toronto a identifié, au début du mois d’avril 2020, de sérieuses failles de sécurité dans des communications de Zoom. Cette dernière se vantait que les appels Zoom sont hermétiques grâce à un chiffrement bout à bout, baptisé E2E. Cette technologie permet seulement aux participants autorisés à l’appel à accéder au contenu de la visioconférence. Le site d’enquête The Intercept a épinglé, fin mars 2020, l’usage inapproprié de Zoom du terme « chiffrement bout à bout », un slogan marketing trompeur et une fausse promesse de sécurité. 

Aider la Police à « chasser les fauteurs de troubles et le ZoomBombing »

Le PDG de Zoom, Eric Yuan, a déclaré que son entreprise ne « voulait pas offrir la protection du chiffrement bout à bout aux utilisateurs de la version gratuite, car elle voulait pouvoir travailler avec le FBI et les forces de police lorsqu’ils utilisent Zoom à un mauvais escient ». 

Plusieurs utilisateurs de Zoom ont été victimes d’attaques de « ZoomBombing », des scènes désolantes ou des images indésirables qui s’invitent sur les écrans des participants à l’appel. Des intrusions lancées par des pirates informatiques.  Zoom a reconnu ces faiblesses et a apporté des rectifications à son service, rendant notamment illisible l’appel vidéo pour les pirates qui attaquent le réseau wi-fi et le service de communication des usagers. 

Les défenseurs de la vie privée et des droits des consommateurs dénoncent cette décision qui prive les usagers de communications privées et sécurisées. Un droit élémentaire garanti par les lois de protection de la vie privée. 

Dans sa réponse à ces critiques, Alex Stamos, ancien directeur de la sécurité chez Facebook qui conseille Zoom en la matière, a tenu à préciser que ces mesures ciblent « les perturbateurs récidivistes qui importunent des rencontres privées et qui envoient parfois des messages de haine. Zoom coopérera avec les autorités pour les dissuader de se comporter d’une façon malveillante ».  

Le centre de recherche Citizen Lab de l’Université de Toronto a identifié, au début du mois d’avril 2020, de sérieuses failles de sécurité dans des communications de Zoom. Cette dernière se vantait que les appels Zoom sont hermétiques grâce à un chiffrement bout à bout, baptisé E2E.(Photo : Vittorio Zunino Celotto/Getty Images)

Les autorités et des services policiers réclament des éditeurs des applications de communication pour, entre autres, des « raisons de sécurité nationale et de lutte contre le crime », d’avoir un « back door », une porte dérobée qui leur permet de surveiller ou d’avoir accès aux échanges privés des usagers.

Zoom, une compagnie de  Microsoft, est l’un des grands bénéficiaires de la pandémie . Très utilisée par des employés en télétravail (300 millions d’utilisateurs au début de la crise de la COVID-19; ils étaient 10 millions en décembre 2019), elle a vu ses revenus bondir de 170 % pour atteindre 328,2 millions de dollars au premier trimestre 2020. 

Zoubeir Jazi

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Catégories : Internet, sciences et technologies
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