Cette demande de transfert est réitérée par les autorités canadiennes qui ne baissent pas les bras, malgré la réticence de l’Iran qui continue d’entretenir le mystère autour des circonstances réelles de l’accident d’avion qui a coûté la vie à 176 personnes, dont 55 citoyens canadiens et 30 résidents permanents.
Les ministres canadiens des Transports, Marc Garneau, et des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, ont eu une séance de travail virtuelle avec le Conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Cette rencontre est une deuxième, après celle de février dernier, pour tenter d’obtenir de l’Iran qu’il accepte de transférer les boîtes noires vers un pays qui dispose de la technologie nécessaire à l’analyse des dernières conversations entre les membres de l’équipage de l’avion qui s’était écrasé le 8 janvier, quelques minutes seulement après son décollage de l’aéroport Imam Khomeini, à 6 h 12, heure locale.
Les autorités iraniennes ont toujours manifesté le souhait de procéder elles-mêmes aux analyses, bien que ne disposant pas du matériel à cette fin.
Mettant de l’avant l’exigence de transparence et d’objectivité qui doit entourer une telle opération, compte tenu de l’enjeu pour les familles et le Canada qui ont tout intérêt à ce que la lumière totale soit faite sur cet accident, les deux responsables canadiens ont appelé une fois de plus l’Iran à respecter ses engagements internationaux. C’est ce qui justifie les multiples démarches du Canada auprès de l’agence onusienne qu’est l’OACI.
Le Canada a toujours voulu que les boîtes noires soient transférées en France qui dispose de l’équipement adéquat pour son analyse. Ottawa a sollicité l’appui de plusieurs pays pour tenter de convaincre l’Iran de céder les boîtes noires de l’avion.
On se souvient que cet avion Boeing 737-800 de la compagnie ukrainienne avait décollé de Téhéran pour l’aéroport Pearson de Toronto en passant par Kiev, lorsque le drame s’est produit quelques minutes plus tard, fauchant la vie de plusieurs personnes, dont deux jeunes mariés canadiens et de nombreux étudiants et universitaires partis passer les fêtes de fin d’année avec leurs familles en Iran.
Cet accident est survenu dans un contexte tendu entre l’Iran et les États-Unis en raison de l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani par les Américains.
Il y a eu toutes sortes de théories sur les causes de cet écrasement, certains l’attribuant à une volonté de vengeance de la part de l’Iran qui aurait voulu ainsi prendre sa revanche après la mort du général qui occupait une place centrale dans le dispositif politique du pays.
Tentant de se disculper, les responsables iraniens avaient, dans un premier temps, avancé que l’accident était lié à une panne mécanique dans le moteur de l’avion, avant de se rétracter à la suite de la diffusion d’arguments contradictoires par les services de renseignements américains. Ces derniers avaient diffusé des images de tirs de missiles iraniens sur l’appareil. Ce que les autorités de ce pays ont d’abord nié avant de reconnaître qu’un missile de surface avait accidentellement abattu cet avion d’Ukraine international Airlines.
Comme l’a relevé le ministre des Transports du Canada, il faut continuer à travailler avec les partenaires internationaux pour assurer la sécurité aérienne et empêcher qu’une pareille tragédie se reproduise.
Lors de la rencontre virtuelle, les deux responsables canadiens ont discuté avec les représentants de l’OACI de l’avancement des travaux en ce qui concerne cet accident, et de la navigation en zone de conflit. Il a aussi été question de la stratégie de sécurité aérienne du Canada qui entend tout mettre en œuvre pour obtenir des responsables iraniens que les boîtes noires du vol PS752 puissent être téléchargées et analysées ailleurs qu’en Iran.
Cette possibilité de téléchargement répond tout à fait à l’énoncé de l’annexe 13 de la convention relative à l’aviation civile internationale.
La région du Proche et du Moyen-Orient concernée par cet accident est une zone en perpétuelle ébullition, en raison des conflits récurrents impliquant différents pays, leurs partenaires et leurs adversaires internationaux.
L’assassinat du général Qassem Soleimani avait jeté de l’huile sur le feu des relations entre l’Iran et les États-Unis, dont la base militaire en Irak avait été la cible de missiles lancés par Téhéran dans la foulée de cet assassinat.
Avec des informations de Transport Canada, Reuters et l’AFP.
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