Qu’ils travaillent ou non, tous les Canadiens devraient recevoir suffisamment d’argent pour vivre et explorer leurs aspirations. Voilà à sa plus simple expression le principe moteur derrière un régime de revenu minimum garanti qui semble sortir tout droit de la période contestataire des années 60.
L’idée d’offrir aux Canadiens une allocation mensuelle au moins égale au seuil de la pauvreté gagne du terrain, selon un nouveau sondage national réalisé par l’institut à but non lucratif Angus Reid.
Par exemple, le seuil de pauvreté pour deux adultes vivant dans une zone rurale de l’Ontario serait un revenu d’environ 26 000 $.
Combien ça va nous coûter?
Actuellement, un programme d’aide financière d’urgence, et temporaire, comble le fossé des revenus de quelque sept millions de Canadiens qui ont perdu leur emploi ou dont les heures de travail ont été réduites en raison des arrêts obligatoires liés aux restrictions sanitaires d’urgence pendant la pandémie de COVID-19.
Le mois dernier, le Nouveau Parti démocratique, un parti d’opposition, a déclaré que ce programme devrait être transformé et adopté sur une base permanente. Un tel programme pourrait coûter de 15 à 90 milliards de dollars par année. Rappelons que le déficit annuel du Canada tourne déjà généralement autour des 20 à 25 millions.
Cette proposition du NPD a été rejetée par les libéraux au pouvoir, mais le sondage Angus Reid montre que 59 % des Canadiens interrogés seraient favorables à un tel programme. Et 30 % s’y opposent.
La préférence politique détermine l’opinion
Les trois quarts des personnes interrogées qui ont soutenu le Parti libéral lors des dernières élections fédérales sont favorables à un programme de revenu minimum garanti.
Plus de quatre électeurs néo-démocrates sur cinq le sont également.
Les femmes sont plus susceptibles que les hommes, et les jeunes plus susceptibles que les personnes plus âgées, de soutenir l’idée. Cela dit, dans tous les groupes d’âge et de sexe confondus, au moins la moitié des personnes de chaque catégorie de répondant se déclarent favorables.
Qui va payer pour tout ça?
Quant à savoir qui devrait payer, la plupart disent que les riches devraient être davantage taxés, mais, chose surprenante, un nombre important de personnes (36 %) ont déclaré qu’elles seraient d’accord pour payer plus d’impôts pour soutenir l’idée.
Néanmoins, les Canadiens sont presque divisés sur la question de savoir si le pays peut se permettre un tel concept, 54 % d’entre eux estimant que c’est trop cher et 48 % que c’est abordable.
Les chiffres sont presque identiques pour ceux qui disent que cela découragerait les gens de chercher du travail. Ainsi, 55 % sont d’accord avec cette affirmation et 45 % sont en désaccord.
RCI avec Angus Reid
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