Un groupe représentant des milliers d’avocats américains en immigration a affirmé, mercredi soir que le gouvernement américain lui a indiqué que les nouvelles restrictions sur les visas de travail décrétées par Donald Trump, lundi, ne s’appliquent pas aux travailleurs canadiens en sol américain.
Selon l’American Immigration Lawyers Association, qui compte 15 000 membres, un comité de liaison avec le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a confirmé cette exemption pour les travailleurs canadiens.
Officiellement, l’interdiction de Donald Trump d’émettre de nouveaux visas s’applique aux visas de type H-1B, qui sont largement utilisés par les travailleurs des grandes entreprises technologiques américaines, aux visas H-2B pour les travailleurs saisonniers non agricoles, aux visas J-1 pour les échanges culturels et aux visas L-1 pour les cadres et autres employés clés des multinationales.
Les Canadiens ont déposé plus de 4 000 demandes pour des visas de type H-1B au cours de chacune des deux dernières années, et de nombreux autres obtiennent des visas d’affaires L1 au cours d’une année normale, notamment les cadres travaillant pour des entreprises transfrontalières.
Un geste protectionniste
L’administration Trump présente ces mesures comme un moyen de libérer des centaines de milliers d’emplois occupés par des étrangers pour pouvoir les offrir aux travailleurs américains aux prises avec une économie sérieusement affectée par le coronavirus.
« Dans l’administration du système d’immigration de notre nation, nous devons rester conscients de l’impact des travailleurs étrangers sur le marché du travail américain, en particulier dans l’environnement extraordinaire actuel de chômage intérieur élevé et de demande de travail déprimée », a écrit M. Trump dans sa proclamation présidentielle.
Sous le couvert de l’anonymat, un haut fonctionnaire américain affirme que ces restrictions permettront de libérer jusqu’à 525 000 emplois pour les Américains.
Un geste politique contre-productif?
Selon Andrea Vaitzner, avocate canadienne spécialisée dans l’immigration à Montréal, « Trump a voulu suspendre le programme H-1B depuis qu’il a commencé la présidence et il utilise le taux de chômage élevé résultant de la COVID comme justification pour suspendre un programme qu’il n’aimait pas parce qu’il permettait aux ressortissants étrangers d’entrer aux États-Unis », a-t-elle dit.
« Sa justification pour la suspension du programme est basée sur des hypothèses erronées à mon avis ».
Elle estime incertain que le fait d’empêcher les demandes H-1B créera de nouveaux emplois aux États-Unis, et que tout cela pourrait finir par nuire aux entreprises américaines.
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