Une augmentation de 93 % des décès dus à la crise de la toxicité des drogues illicites chez les Autochtones de la Colombie-Britannique a été constatée par l’Autorité sanitaire des Premières Nations.
Selon cette institution, unique en son genre au pays, 89 membres des Premières Nations ont perdu la vie par une surdose entre janvier et mai dans cette province de l’Ouest canadien.
Comment cela s’explique-t-il?
Les mesures de sécurité de la COVID-19 ont perturbé l’approvisionnement en médicaments et ont rendu les réserves actuelles disponibles plus toxiques.
En outre, les mesures de santé publique pour contrer la COVID-19, telles que l’éloignement physique et le fait de rester à la maison, peuvent avoir des conséquences négatives non intentionnelles pour les personnes qui consomment des substances.
Les personnes peuvent être avoir moins accès aux services et à de l’aide et consommeront seules alors qu’elles ne l’auraient pas fait autrement.
En 2019, 113 membres des Premières Nations sont morts d’une overdose. En 2018, ce chiffre était de 201.

Vancouver, Colombie-Britannique, Canada – 17 mars 2020 : Marché de seconde main du DTES dans Hastings Street dans le quartier Downtown East Side de Vancouver, l’un des plus pauvres du Canada.(Photo : Irina274/iStock)
L’Autorité sanitaire des Premières Nations explique qu’il existe de nombreux obstacles au traitement des Autochtones, notamment le racisme systémique sous-jacent et la stigmatisation des personnes qui consomment de l’alcool et d’autres substances. Cela souligne la nécessité d’une plus grande sécurité culturelle et d’une plus grande humilité dans les services de santé.
De nombreux membres des Premières Nations en Colombie-Britannique sont également, toujours selon l’Autorité sanitaire, moins avantagés que d’autres populations. Ils sont plus vulnérables aux déterminants sociaux de la santé comme la pauvreté et le manque de logement, sans oublier les problèmes liés à la toxicomanie.
Un problème généralisé
Depuis janvier, en Colombie-Britannique, plus de 100 décès par mois liés à une surdose de drogue illégale ont été répertoriés. Le nombre total est de 554 en trois mois.
Il s’agit aussi d’une augmentation de 44 % comparativement au mois d’avril, soit 118 morts, et de 93 % comparativement à l’année dernière pour la même période, révèle le dernier rapport du Service des coroners de la province.
Selon la Dre Lapointe, les données partagées lundi représentent un signal clair que tous les niveaux de gouvernement doivent de toute urgence améliorer l’accès à un approvisionnement plus sûr et à des services de soutien fondés sur des preuves et culturellement sûrs pour ceux qui ont un problème de consommation de substances.
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