La pandémie a fait exploser le déficit du Canada avec des prédictions économiques s’élevant à 343 milliards de dollars. (La Presse canadienne/Adrian Wyld)

Un déficit gigantesque de 343 milliards de dollars pour le Canada

D’après la mise à jour économique pour l’année 2020-2021 dévoilée mercredi par le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, le gouvernement prévoit un déficit de 343,2 milliards de dollars. Ce montant astronomique causé par la pandémie de la COVID-19 est du jamais vu dans l’histoire du Canada.

Même si le gouvernement se refuse à parler d’austérité avec ce déficit d’ampleur historique, le Canada se retrouve devant des défis majeurs, a admis Bill Morneau. Selon le ministère des Finances, ce niveau de dépense est comparable à ce que le Canada « a vécu durant la Seconde Guerre mondiale ».

Pour faire face à l’arrivée de la pandémie qui a mis à l’arrêt l’économie du pays, Ottawa a débloqué en urgence près de 212 milliards de dollars pour des mesures d’aide directe aux citoyens et aux entreprises. Rappelons qu’environ 5,5 millions de personnes aux pays ont perdu leur emploi ou ont connu une réduction de leurs horaires.

« Même si une baisse des recettes est très difficile à estimer, à cause du ralentissement économique causé par l’arrivée de la pandémie, on pense avoir perdu 80 milliards de dollars en revenus », a déclaré l’économiste Daniel Denis en entrevue sur la chaîne ICI RDI.

La Prestation canadienne d’urgence (PCU/73,1 milliards de dollars) et la subvention salariale (82,3 milliards) accaparent à elles seules une grande partie de ce déficit record. Le gouvernement explique que ce soutien financier a permis d’éviter une crise sans précédent en protégeant des secteurs entiers de l’économie.

Des investissements historiques que Bill Morneau a tenu lui aussi à défendre en expliquant qu’elles étaient « absolument nécessaires » étant donné la « situation extraordinaire ». En comparaison, le déficit budgétaire de l’exercice 2019-2020 atteignait 34,4 milliards de dollars, selon les chiffres du gouvernement.

Quant à l’avenir des programmes d’aide, le ministre a parlé d’un passage de la PCU vers la subvention salariale et le système d’assurance emploi. « La PCU va diminuer, la subvention salariale va augmenter et l’assurance emploi va recommencer pour appuyer les gens », a-t-il indiqué.

De ce « portrait » de l’économie et des finances publiques, le gouvernement s’attend à distribuer 212 milliards de dollars en soutien direct aux travailleurs et aux entreprises, 19 milliards pour renforcer la santé et la sécurité des Canadiens et 85 milliards sous forme de reports de paiements d’impôts, de taxes et de droits de douane.

Afin de limiter les effets du déficit sur le service de la dette, le ministre compte faire appel à des emprunts à plus long terme en raison des faibles taux d’intérêt. « Cela va diminuer les risques à notre économie », a-t-il précisé, sans s’avancer sur un possible retour à l’équilibre budgétaire.

L’économiste Daniel Denis a ajouté que si, dans 12 mois, le Canada revenait dans une situation de prépandémie, le pays reviendrait théoriquement à un déficit de 25 milliards de dollars prévu par le fédéral.

« Le drame, c’est que le déficit ne disparaîtra pas à 100 %. Le déficit pourrait disparaître en partie si le pays retrouve une situation normale. L’important c’est de voir comment le gouvernement pourrait stimuler l’économie pour qu’elle puisse repartir encore plus fort qu’avant la pandémie », a-t-il dit.

Avec Radio-Canada et La Presse canadienne

Catégories : Économie, Politique
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