Depuis l’arrivée de la pandémie de COVID-19, le télétravail s’est imposé dans la vie de tous les jours pour de nombreux employés. Quatre mois après la crise sanitaire, les centres-villes du pays demeurent paralysés et les tours de bureaux sont vides. Aujourd’hui, un certain nombre de travailleurs s’interrogent : quand pourront-ils retourner au travail?
Justement, le Québec a annoncé mercredi les règles pour un retour « progressif » des travailleurs dans les tours de bureaux de la province. Ce retour permis dans le secteur privé à partir du 18 juillet se fera à 25 % de la capacité, au maximum, a annoncé en conférence de presse le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale Jean Boulet.
Le gouvernement recommande le télétravail lorsque celui-ci est possible pour les activités professionnelles à distance. « Il est suggéré de privilégier ceux [les travailleurs] qui doivent offrir un service direct à la clientèle ainsi que ceux qui ne disposent pas des conditions organisationnelles ou familiales favorables au télétravail », a précisé le ministre.
L’État laisse aux entreprises le soin d’organiser leurs espaces physiques afin de s’assurer que le taux d’occupation ne dépasse pas 25 %. Des consignes sanitaires à suivre devront également être mises en place pour éviter des éclosions de contamination à la COVID-19.
Ainsi, le port du masque de protection sera obligatoire lorsque les personnes se retrouvent dans l’impossibilité de respecter la distanciation physique de deux mètres, par exemple dans les ascenseurs. De plus, un nombre restreint d’employés seront autorisés à se rendre dans les espaces communs tels les salles à manger ou les toilettes.
«Pour les employés qui effectueraient un retour au travail en présence, il est suggéré de privilégier ceux qui doivent un service direct à la population et ceux qui ne disposent pas de conditions organisationnelles favorables au télétravail.»
– Jean Boulet, ministre du Travail pic.twitter.com/k7zwtn8SQG
— Radio-Canada Info (@RadioCanadaInfo) July 15, 2020
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) proposera un guide pour assurer le respect de normes sécuritaires en milieu de travail fermé. Le ministre Boulet a fait savoir qu’environ 300 inspecteurs de la CNESST ainsi qu’un millier d’agents de prévention seront sur le terrain pour soutenir les employeurs.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) est satisfaite de l’annonce du gouvernement québécois. Elle rappelle dans un communiqué de presse transmis aux médias que les PME du pays se sont lourdement endettées pour pallier le manque de revenus dû à la pandémie.
Selon les plus récentes données dévoilées par la FCEI, la pandémie a contraint les propriétaires d’entreprise à contracter des dettes qui se chiffrent en moyenne à 127 000 $ au Québec.
« La reprise des activités dans les édifices à bureaux des centres-villes est une première étape vers la rentabilité des commerces dont les revenus dépendent essentiellement du fort achalandage des gens d’affaires, des touristes, des congressistes, des festivaliers et des étudiants », a indiqué Gopinath Jeyabalaratnam, analyste principal des politiques à la FCEI.
La fédération craint qu’avec 21,3 milliards de dollars de dette totale, les entreprises du Québec se retrouvent dans l’impossibilité de faire face à la crise malgré le retour de travailleurs dans les bureaux.
« Ce sera nettement insuffisant pour recouvrir les pertes, a soutenu M. Jeyabalaratnam. Les commerçants des centres-villes doivent pouvoir compter sur une aide directe des gouvernements. »
Retour aux bureaux : 25% par entreprise dès le 18 juillet, dit le ministre Boulet https://t.co/mdGWGiPwOi
— RC – Économie (@RC_Economie) July 15, 2020
De son côté, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a déclaré que l’annonce gouvernementale était « un pas dans la bonne direction » qui permet aux propriétaires de commerces et de restaurants de voir « une lumière au bout du tunnel ».
« Comme l’activité économique des grands centres de la province dépend en grande partie du fait que les employés se déplacent pour se rendre sur leur lieu de travail, la fermeture des bureaux a eu un très grand impact sur leur dynamisme », a affirmé par communiqué Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
Selon le président du conseil, l’imposition du nombre maximum de 25 % des employés n’est pas nécessaire, puisque « certains espaces peuvent déjà permettre une distanciation sociale adéquate répondant aux normes du travail ». Il demande donc aux autorités de revoir cette mesure afin de « donner une plus grande marge de manœuvre aux employeurs ».
Avec Radio-Canada et La Presse canadienne
[Communiqué] Reprise graduelle de l’économie au Québec : 247 500 emplois créés en juin. https://t.co/47dW6nCd9P#COVID19 #économie #finances #emplois pic.twitter.com/Y30oI3moFq— MFQ (@FinancesQuebec) July 10, 2020
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