La méthode mise à l'épreuve par les chercheurs canadiens consiste à passer un courant électrique dans les électrodes des eaux usées. Les éléments électriques génèrent des espèces chimiques qui s'attaquent aux molécules qui refusent d'être éliminés. (Photo : shaunl / iStock)

L’électricité pourrait éliminer des polluants persistants dans l’eau

Une équipe canadienne de chercheurs a démontré l’efficacité de l’électricité dans l’élimination des pesticides, produits pharmaceutiques et perturbateurs endocriniens souvent détectés dans les eaux usées domestiques traitées.

En collaboration avec l’Institut européen des membranes à Montpellier et l’Université Paris-Est, Patrick Drogui, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), et son équipe ont développé un procédé d’électro-oxydation avancée (EOA). Il utilise deux électrodes pour dégrader les polluants non biodégradables, c’est-à-dire les contaminants subsistant à la suite d’un traitement biologique.

La méthode consiste à passer un courant électrique dans des électrodes. Les éléments électriques génèrent des espèces chimiques qui s’attaquent aux molécules qui refusent d’être éliminées. Selon les chercheurs, l‘avantage de cette méthode est qu’elle ne requiert pas l’ajout de produits chimiques dans les eaux.

« Les techniques d’EOA entrent dans la catégorie des procédés révolutionnaires dans le domaine du traitement des eaux. Il s’agit d’une technologie du futur pour l’épuration des eaux résiduaires contaminées par des polluants réfractaires, tels que les résidus médicamenteux. »Patrick Drogui, coauteur de l'étude

L’étude a été publiée le 18 juin dans le journal Science of the Total Environment. Les nouvelles électrodes catalytiques qui ont été mises à l’épreuve se montrent efficaces et produisent une grande quantité de radicaux hydroxydes.

Aussi, ces électrodes sont aussi « moins coûteuses que les autres électrodes sur le marché actuellement, ce qui améliore l’accessibilité du traitement », rapporte Yassine Ouarda, doctorant et premier auteur de la publication.

(Photo : Luc Pouliot / iStock)

Les polluants organiques persistants, connus par leur sigle POP, sont des substances toxiques rejetées dans l’environnement par diverses activités anthropiques. Ils ont des effets néfastes sur la santé des écosystèmes, des espèces sauvages et des gens.

Les POP ont tendance à se concentrer dans les climats plus froids, comme le nord du Canada, ainsi que dans le bassin des Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent. Ces composés chimiques sont très stables et peuvent donc demeurer dans l’environnement pendant des années, voire des décennies.

Exemples des POP :

  • les pesticides (le DDT, le chlordane, le toxaphène, le mirex, l’aldrine, la dieldrine, l’endrine et l’heptachlore);
  • les produits chimiques industriels (les BPC, l’hexachlorobenzène);
  • les sous-produits et les contaminants (les dioxines et les furanes).

Le Canada est signataire de la Convention de Stockholm (en anglais) dont le principal objectif est de « protéger la santé humaine et l’environnement contre les polluants organiques persistants ».

En complément : 

RCI avec l'Institut national de la recherche scientifique, Environnement et Changement climatique Canada.
Catégories : Environnement et vie animale, Santé, Société
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