Depuis deux ans, Emmanuelle Bergeron fait des démarches administrative pour que son conjoint puisse s'établir au Canada, mais la COVID-19 ralentit davantage le processus migratoire. PHOTO : COURTOISIE

Des milliers de couples binationaux séparés par la pandémie

La fermeture des frontières un peu partout sur la planète touche particulièrement des milliers de couples binationaux qui ne peuvent retrouver leurs êtres chers en raison de la COVID-19. Depuis des semaines, ils tentent d’attirer l’attention des divers gouvernements pour obtenir le droit de se réunir. 

Cette fermeture des frontières arrive à un bien mauvais moment pour Emmanuelle Bergeron. Après deux ans à remplir des formulaires et à faire des démarches administratives, elle venait d’obtenir la résidence pour son conjoint d’origine cubaine Ernesto Davalos et père de son enfant Lucas.  

Il ne leur manquait que le visa de voyage pour que la petite famille soit enfin réunie. C’est à ce moment que la pandémie de COVID-19 a frappé. Les frontières qui les séparent ont fermé et le bureau des visas de Mexico, où le dossier d’immigration du père de famille est traité, n’offre que les « services essentiels urgents ».

En Ontario, une autre Canadienne vit une situation semblable. Sarah Campbell devait se marier avec son fiancé Jacob Taylor, d’origine britannique, le 27 juin dernier. Mais le Canada a fermé ses ports d’entrée et le mariage est tombé à l’eau. 

La jeune femme a songé à rejoindre son amoureux au Royaume-Uni, puisque le pays n’avait pas fermé ses frontières avec le Canada, mais le sort s’est acharné. En mai, elle a appris qu’elle est atteinte d’un cancer de la thyroïde. 

Une lueur d’espoir de retrouver son fiancé s’est dessinée au début de mois de juin, lorsque le gouvernement fédéral a adopté une mesure spéciale pour permettre aux parents, conjoints de fait, époux et enfants de citoyens et de résidents permanents canadiens d’entrer au pays. 

Par contre, Sarah Campbell et Jacob Taylor ne sont pas considérés comme des conjoints de fait aux yeux de la loi parce qu’il n’habitent pas ensemble depuis un an.

« Les personnes mariées à un Canadien peuvent venir. Et même si nous pouvons prouver que nous allions nous marier le 27 juin dernier, mon fiancé n’est pas autorisé à entrer au Canada. Il ne nous manque qu’un acte de mariage. Un document que nous aurions d’ailleurs en ce moment si ce n’était pas de la pandémie… C’est vraiment frustrant», dit-elle. 

Sarah Campbell envoie régulièrement des lettres à des députés pour obtenir de l’aide pour favoriser la réunion des couples binationaux séparés.
PHOTO : Sarah Campbell

Mobilisation internationale

Depuis deux semaines, Sarah Campbell a également décidé d’envoyer de nombreuses lettres au premier ministre Justin Trudeau et à des membres de son cabinet afin qu’un changement soit fait.

La porte-parole du Nouveau Parti démocratique, Jenny Kwan, a aussi écrit au ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Marco Mendicino pour lui suggérer des pistes de solution. 

Pour sa part, le ministre affirme, dans un courriel, « continuer à chercher des moyens novateurs afin de réunir les familles, tout en suivant les conseils de nos experts en santé publique, qui nous rappellent que la COVID-19 représente toujours un risque important pour la santé et la sécurité des Canadiens ».

Les histoires comme celles de ces deux Canadiennes se comptent par centaines de milliers dans le monde. Afin d’obtenir des mesures spéciales, des couples envahissent les réseaux sociaux avec le mot-clic #LoveIsNotTourisme, qui se traduit par #L’AmourN’estPasDuTourisme, dans l’espoir d’attirer l’attention des gouvernements. 

Maggie Foster en compagnie de son conjoint, Alexandre Portier. La femme milite pour que les gouvernements d’un peu partout permettent aux couples binationaux de se retrouver malgré la pandémie. PHOTO : Maggie Foster

Maggie Foster, une Américaine en couple avec un Français est l’une des instigatrices de ce mouvement sur les réseaux sociaux. 

« Pour nous, c’est très important qu’il y ait des règles pour protéger la santé de tous. Il est possible, par exemple, de mettre en place des exemptions aux restrictions de voyage pour les couples binationaux en exigeant que les voyageurs aient en main des résultats de test de COVID-19 ou qu’ils passent un test en arrivant à l’aéroport », dit-elle. 

La femme ajoute que déjà certains pays européens ont adopté des mesures pour permettre aux couples binationaux de se retrouver.

– Avec les informations de Nancy Caouette de Radio-Canada. 

Catégories : International, Politique, Société
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