Total faire part de ses divergences avec l'Association canadienne des produits pétroliers en ce qui a trait aux à la prise en compte des enjeux environnementaux en rapport avec les prix du Brent sur le marché. Crédit : Istock

Total se retire de l’Association canadienne des produits pétroliers (ACPP)

Le Groupe Total français, qui produit et commercialise des carburants, du gaz naturel et de l’électricité, et qui est présent dans 150 pays, dont le Canada, invoque comme motif de ce retrait le fait que les positions publiques de l’ACPP sur les questions environnementales ne s’alignent pas avec les siennes.

Total a dévoilé ses nouvelles ambitions le 5 mai 2020, en ce qui a trait à la neutralité carbone. Cela lui a permis de ne prendre en compte pour les calculs de dépréciation sur ses actifs canadiens que sont les projets Oil Sands de Fort Hills et Surmont que les seules réserves prouvées.

Cette décision va à l’encontre de la pratique générale qui considère les réserves prouvées et probables qui ont pour effet de conduire à une dépréciation importante des prix de 5,5 milliards.

Total a réalisé un test de dépréciation de ses actifs suivant plusieurs scénarios :

La compagnie a établi qu’en 2019, le scénario de prix du Brent vise à l’horizon 2050 un prix de 50 $/b.

Mais en raison de la fluctuation des prix sur le marché pour diverses raisons en 2020, Total a revu ses hypothèses de prix pour les prochaines années.

Elle présente désormais des prévisions susceptibles de varier d’une année à l’autre : 35 $/b en 2020, 40 $/b en 2021, 50 $/b en 2022, 60 $/b en 2023.

Ces fluctuations permettent de procéder à des ajustements des prix du gaz.

Total tient aussi compte des impacts de la crise sanitaire et de ses implications économiques à long terme pour anticiper une insuffisance des capacités de production à l’échelle mondiale.

Ce manque sera accentué par la faiblesse des investissements dans le secteur des hydrocarbures qui perdure depuis 2015, ce qui ne manquera pas d’incidence sur les prix mondiaux qui risqueront de rebondir à l’horizon 2025.

En 2030, en raison des évolutions technologiques, notamment dans le secteur des transports, Total anticipe des prix qui vont frôler les 50 $/b, bien que la demande ne doive pas croître.

Ces prévisions permettent d’établir un prix moyen du Brent sur la période 2020-2050 à 56,8 $/b. Total observe ainsi au 2e trimestre 2020 une charge de dépréciation d’actifs de 2,6 milliards de dollars, notamment sur les actifs dans Oil Sands, de 1,5 milliard de dollars sur les Actifs GNL en Australie et de 0,8 milliard de dollars sur les grands projets de construction. Total estime que ces impacts sont limités en raison de la solidité du Groupe qu’il représente.

Dans ce processus, le Groupe a analysé ses actifs pétroliers présentant des réserves de plus de 20 ans et des coûts de production élevés, qui ne pourraient être exploitées avant 2050.

Le calcul de dépréciation des prix du conseil d’administration du Groupe Total n’a pris en compte pour ses réserves prouvées et probables au Canada que les seules réserves prouvées et la durée de vie de ses réserves prouvées et probables réduites de 19 à 18,5 années.

Total a résolu de n’approuver aucun nouveau projet d’augmentation des capacités sur ses actifs dans Oil Sands.

Suivant un communiqué de presse du Groupe Total

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Catégories : Économie
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