À la conférence internationale de l’Association Alzheimer, aux États-Unis, des chercheurs mondiaux, dont des Canadiens, se préoccupent des impacts de la COVID-19 sur la recherche sur la maladie Alzheimer, sur les soins de longue durée et sur le cerveau.
Pour cette édition, l’Association Alzheimer annonce une nouvelle étude dont le but est de suivre et de comprendre, à l’échelle mondiale, les conséquences de l’exposition au nouveau coronavirus sur le cerveau.
« L’Association Alzheimer est heureuse d’annoncer le lancement de cette nouvelle recherche internationale visant à suivre et à comprendre, à l’échelle mondiale, les conséquences à long terme de l’exposition au nouveau coronavirus sur le cerveau, notamment sur la cognition, le comportement et les fonctions », dit Maria C. Carrillo, directrice scientifique de l’Association Alzheimer, dans un communiqué.
La directrice scientifique soutient qu’il est peu probable que la démence n’augmente pas le risque de contracter la COVID-19 ou de contracter la grippe, mais suppose que les risques peuvent être plus élevés en raison des comportements liés à la démence, de la manière dont les protocoles de sécurité sont suivis par certains patients, des préoccupations reliées à l’âge avancé et des problèmes de santé qui surviennent avec la démence.
– la précarité qui peut faciliter la contamination par le coronavirus chez certaines personnes qui éprouvent notamment des difficultés à se loger de façon stable, à accéder au transport et aux ressources indispensables pour améliorer leur santé. Cela a pour conséquence de rendre difficile le respect des mesures pour éviter de contracter la COVID-19,
– le type de travail ou de métier exercé peut avoir pour conséquence de faciliter l’exposition au virus, tout comme les mesures sanitaires qui sont en œuvre sur les lieux de travail,
– le fait pour les personnes de ne pouvoir accéder à l’assurance maladie et à des soins à coûts abordables peut aussi être un facteur aggravant. (Source : Association Alzheimer)
Elle lance un appel aux décideurs afin qu’ils prennent des mesures pour répondre aux enjeux dans les établissements de soins pendant, où l’on a assisté à une véritable tragédie.
Selon l'administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, plus de la moitié des personnes décédées de la COVID-19 au Canada était dans des résidences de soins de longue durée. Un rapport de la London School of Economics souligne que de 42 % à 57 % des personnes mortes de la COVID-19 en Espagne, en Italie, en France, en Irlande et en Belgique étaient des aînés hébergés dans des résidences de soins de longue durée. (Source : Radio-Canada)

Selon la Société d’Alzheimer du Canada, en 2016, 564 000 Canadiens étaient atteints par la maladie d’Alzheimer ou par une maladie apparentée. On dénombre environ 25 000 nouveaux cas chaque année. Photo : iStock
La recherche encore à ses balbutiements
Pour le moment, la pandémie mondiale et ses conséquences sur la maladie d’Alzheimer et sur les autres démences n’en sont qu’au stade des débats entre les experts.
La recherche sur les conséquences neurologiques à long terme de la COVID-19 n’a pas encore permis de se prononcer avec certitude sur les impacts de la pandémie sur le cerveau. Néanmoins, les chercheurs supposent qu’il existe une corrélation entre cette maladie et les complications neurologiques, bien que de nombreuses questions restent en suspens.
Ces questions portent notamment sur les effets du SRAS-CoV-2 sur le système cérébrovasculaire (intégrité de la barrière hématoencéphalique), la réponse immunitaire, etc.
Les chercheurs ont formé un consortium international de plusieurs spécialités pour collecter et analyser les conséquences de l’infection sur le système nerveux central et les différences qui peuvent exister d’un pays à l’autre.
Ils veulent ainsi mieux comprendre comment le coronavirus peut influer à long terme sur le comportement du cerveau humain, la cognition et la fonction, ainsi que la façon dont ces impacts peuvent contribuer à la maladie d’Alzheimer et à d’autres types de démence.
L’Étude cible des personnes avec des cas confirmés de COVID-19 libérés des hôpitaux qui seront observées pour des évaluations de suivi à 6,9 et 18 mois, des personnes qui sont inscrites dans des études de recherche internationales qui existent pour ajouter des mesures et des marqueurs supplémentaires de leur biologie sous-jacente. (AAIC)
Avec des informations de l'Association internationale de l'Alzheimer
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