Selon les experts en santé et auteurs de nouvelles lignes directrices d'Obésité Canada, «  il y a une forte relation entre le stress, la santé et l’obésité». PHOTO : GETTY IMAGES / OZGURDONMAZ

Obésité chez les Autochtones : l’influence du stress et des iniquités sociales

Pour la première fois en 14 ans, Obésité Canada a mis à jour ses lignes directrices pour réclamer qu’elle soit reconnue comme une maladie chronique et incite les professionnels de la santé à revoir leur approche de traitement. La soixantaine d’auteurs de cette publication soulignent le rôle que jouent le stress, les inégalités sociales et le racisme systémique dans l’obésité chez les Autochtones.

Publié dans le Journal de l’Association médicale canadienne, le document consacre un chapitre complet au traitement de l’obésité chez les peuples autochtones. « L’obésité chez les Autochtones est profondément affectée par les facteurs de stress omniprésents, alors que les individus doivent composer avec d’importantes barrières sociales et du racisme systémique », écrivent les auteurs.

Ces médecins et spécialistes de la santé soulignent également que chez toute personne, Autochtone ou pas, « l’obésité coexiste et interagit avec d’autres problèmes de santé physique et mentale, aigus et chroniques, mais aussi avec des facteurs sociaux, culturels, environnementaux et comportementaux complexes ».

Ils spécifient que « certains facteurs personnels et historiques peuvent inclure les effets de la colonisation et des pensionnats autochtones ».

Le fardeau des morbidités cooccurrentes est souvent plus élevé pour les peuples autochtones que pour la population canadienne en général, ce qui découle des inégalités sociales et de santé perpétuées par l’héritage continu de la colonisation.

-Extrait de « L’obésité chez les adultes : un guide des lignes directrices »

Selon la publication, les professionnels de la santé devraient prendre en compte ces facteurs lorsqu’il vient le temps de traiter des Autochtones souffrant d’obésité.

« Ces iniquités ont une influence sur la sécurité alimentaire, par exemple, en raison des salaires plus bas qui sont le résultat d’un manque d’accessibilité aux études et de coûts alimentaires élevés dans les régions urbaines et éloignées », apprend-on.

Visions différentes 

Les auteurs de ces lignes directrices conseillent aux professionnels de la santé de garder en tête les différences culturelles avec les peuples autochtones.

« Les concepts occidentaux des comportements bénéfiques pour la santé liés au traitement de l’obésité, incluant la taille corporelle, l’activité physique et la nourriture, peuvent être discordants avec les perspectives autochtones », notent les experts.

Ils mentionnent aussi l’importance de bâtir une relation de confiance entre les professionnels de la santé et les patients autochtones.

« La guérison de la relation thérapeutique en soi est fondamentale pour motiver et soutenir les patients qui souffrent de traumatismes multigénérationnels à explorer les rapports complexes en rapport avec la santé et les changements de comportement en matière de santé », écrit la soixantaine d’experts.  

Selon l’Étude sur l’alimentation, la nutrition et l’environnement des Premières Nations, parue en 2019, 66 % des adultes membres des Premières Nations au Québec souffrent d’obésité, comparativement à une moyenne nationale de 25 % chez les non-Autochtones.

– Avec les informations de Radio-Canada et Valérie Boisclair. 

Catégories : Santé
Mots-clés : , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.