C’est ce qui ressort d’un rapport de Morneau Shepell, qui fait état d’une perte de 10 points en juillet par rapport au score de référence de 75 avant la pandémie.
C’est à penser que la pandémie de la COVID-19 aurait contribué à affaiblir la santé mentale des Canadiens d’un bout à l’autre du pays, en raison des impacts multiples et des incertitudes économiques et sociales qui en découlent.
À cela est venue se greffer la question raciale, à la suite de l’assassinat d’un homme noir aux États-Unis, George Floyd, par un policier blanc. Cet assassinat est venu raviver les débats sur le racisme systémique et ses effets sur la vie des collectivités racialisées partout dans le monde.
Morneau Shepell observe que cela s’est accompagné d’une « prise de conscience accrue et une réponse sociétale au racisme anti-Noirs » au Canada.
– près de 70 % des participants croient que le racisme est un problème au Canada;
– 20 % pensent que le racisme est un problème dans leur milieu de travail;
– 62 % des répondants qui se définissent comme Noirs sont d’accord ou tout à fait d’accord avec le fait que le racisme est un problème dans leur milieu de travail, contre seulement 14 % des répondants blancs.
Selon les principales conclusions de l’enquête, il y a eu une détérioration de 1,8 point du score de l’indice de santé mentale, entre mai et juin, et une augmentation de 0,9 point à -17,7 en juillet, chez les répondants qui se définissent comme Noirs. Pendant ce temps, il y a eu une amélioration soutenue de ce score chez les Blancs en juin, une augmentation de 1,2 point entre mai et juin et une augmentation de 1,2 point en juillet.
C’est la santé mentale des Noirs qui a pris le plus dur coup. Mais il y aurait des améliorations, alors que les débats sur le racisme systémique se poursuivent avec des observations plutôt optimistes :
40 % des répondants pensent que le racisme systémique va probablement s’atténuer au Canada en raison de la prise de conscience accrue du racisme anti-Noirs, alors que 33 % ne sont pas sûres, et que 27 % pensent qu’il est improbable que le racisme systémique s’atténue.
« Le racisme systémique n’est pas un nouvel enjeu au Canada ou ailleurs dans le monde, mais bien des Canadiens viennent de s’ouvrir les yeux », relève Paula Allen, première vice-présidente, recherche analytique et innovation.
– 30 % des répondants disent avoir observé des changements dans leurs relations personnelles depuis janvier;
– 16 % pensent que ces relations se sont améliorées;
– 14 % pensent qu’elles sont devenues plus tendues;
– au travail, 25 % affirment qu’elles ont changé;
– 11 % estiment qu’elles se sont améliorées;
– 14 % observent des tensions avec leurs relations professionnelles.
Selon les principaux constats, les scores les plus élevés de l’indice de santé mentale ont été observés chez les personnes dont les relations personnelles ou professionnelles n’ont pas changé (-7,1 et -7,5 respectivement).
Au 2e rang suivent les personnes dont les changements ont été positifs (-10,3 pour les relations personnelles améliorées, -12,5 pour les relations professionnelles améliorées).
Pendant ce temps, les personnes dont les relations personnelles et professionnelles ont pris une tournure négative ont eu des scores moins élevés à l’indice de santé mentale (-27,7 chez les personnes qui ont eu des relations personnelles plus tendues, 23,9 pour celles dont les relations professionnelles sont devenues plus tendues).
Morneau en conclut que pour la bonne santé mentale, les relations stables ont un rôle important à jouer.
« Les relations personnelles et professionnelles sont importantes pour le bien-être », relève mme Allen.
Avec des informations de Morneau Shepell
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