Les travailleurs du port de Montréal ont entamé un débrayage le lundi 10 août 2020 à Montréal. Ils sont sans contrat depuis plus de deux ans. LA PRESSE CANADIENNE/Ryan

Port de Montréal : des débardeurs mécontents en débrayage depuis 7 h

 Les débardeurs ont pris plusieurs mesures depuis quelques semaines pour exprimer leurs mécontentements.

La grève qui a commencé dès 7 h lundi annonce des difficultés pour l’approvisionnement des commerces de détail.

C’est une conséquence de l’absence de consensus entre le syndicat des débardeurs et l’Association des employeurs maritimes (AEM) qui ont entamé des négociations depuis plusieurs jours.

Parmi les points de discorde figurent en bonne place les horaires de travail. C’est depuis le mois de décembre que les débardeurs du port de Montréal ont voté à l’unanimité en faveur d’une grève générale illimitée.

Il a fallu attendre plusieurs mois avant le déclenchement effectif du débrayage, en raison du temps mis pour définir la liste des services essentiels à maintenir durant la grève, avec l’accord du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI). Ce processus commencé en février a connu un aboutissement à la fin du mois de juin.

Cette grève n’aura pas des conséquences seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis, en raison de l’interdépendance des économies des deux pays.

Mobilisation

La grève, comme celle à la fin du mois de juillet sur cette image, mobilise aussi bien les débardeurs que les travailleurs qui s’occupent de l’entretien. Photo : iStock

Les hommes d’entretien ainsi que les contremaîtres sont également en grève.

L’administration portuaire de Montréal n’apprécie pas cette grève qui risque de créer une véritable paralysie dans les activités du port, l’économie et la société, car la chaîne alimentaire et celle des biens de première nécessité sont directement concernées.

Le syndicat a indiqué avoir pris des mesures afin que cette paralysie des activités ne soit que partielle, car il est prévu que certaines activités se poursuivent pendant la grève.

Néanmoins, les détaillants redoutent d’ores et déjà les impacts, surtout en ce qui a trait au retard que pourront accuser certains navires qui seront redirigés vers d’autres ports du pays pour décharger leurs cargaisons.

Cela pourrait se traduire par des coûts supplémentaires pour les entreprises qui devront trouver des moyens pour acheminer leurs stocks vers les marchés initiaux.

Dans le but d’amoindrir le choc, le Port de Montréal a souhaité voir le gouvernement fédéral intervenir pour calmer les ardeurs.

C’est depuis deux ans que les débardeurs sont sans convention collective. Au mois de juillet, ils ont lancé une première manifestation pour faire connaître leurs attentes.

La partie patronale aurait voulu préserver les restrictions imposées sous le gouvernement Harper aux débardeurs qui souhaitent profiter de la prospérité retrouvée au Port de Montréal, après des années d’austérité. Ils veulent voir leurs salaires être bonifiés ainsi que leurs conditions de travail être améliorées.

« Quand ça allait mal, on nous a demandé des concessions. Présentement, ça n’a jamais été aussi bien que ça. Alors, c’est sûr et certain qu’on va aller chercher le maximum pour les débardeurs qu’on représente en termes de conditions de travail. Ça, c’est sûr et certain », avait alors confié Michel Murray, conseiller au Syndicat canadien de la fonction publique, à Radio-Canada, au mois de décembre.Statistique Canada
Le port de Montréal est le 2e plus grand port au Canada. Les activités à son nouveau terminal à conteneur Viau permettent de traiter jusqu’à 600 000 conteneurs équivalents vingt pieds (EVP) de plus chaque année. Cette capacité pourrait être bonifiée de 1,15 million de conteneurs EVP par an dès 2021 avec la mise en place un nouveau terminal. Le port a connu une croissance de 4 % du trafic de marchandises en 2018 par rapport à 2017 où il a enregistré un record de 7 % avec 38 millions de tonnes de Fred. Près de 50 bateaux de croisière y ont également accosté avec 114 527 passagers en 2017, soit une hausse de 33 % par rapport à 2016. » (Source : Radio-Canada)

Le syndicat des débardeurs du Port de Montréal compte 1150 membres. Il est affilié au Syndicat canadien de la fonction publique. Les vérificateurs, qui sont au nombre de 150, ont affirmé qu’ils vont se joindre à la manifestation de lundi à Montréal.

Avec des informations de Radio-Canada et La Presse

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Catégories : Économie
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