Fatima Houda-Pepin, ex-déléguée générale du Québec à Dakar a té congédiée jeudi dernier après la tenue d'une enquête interne du ministère québécois des Relations internationale. PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / JACQUES BOISSINOT

L’ex-déléguée générale du Québec au Sénégal rejette accusations et congédiement

Congédiée la semaine dernière par le ministère québécois des Relations internationales après moins d’un an de service, Fatima Houda-Pepin exige que la ministre responsable rende public le rapport d’enquête ministériel sur sa gestion du Bureau du Québec au Sénégal.

Le Québec dispose de huit délégations générales à Dakar, Bruxelles, Londres, Mexico, Munich, New York, Paris et Tokyo. (gouvernement du Québec)

S’estimant injustement traitée, Mme Houda-Pepin dit pouvoir réfuter toutes les allégations d’employés et d’ex-employés contenues dans ce rapport concernant de prétendues folles dépenses d’hébergement et des problèmes de relations de travail.

L’ex-déléguée générale, qui a siégé pendant 20 ans à l’Assemblée nationale du Québec (1994-2014) comme député du Parti libéral, dit en vouloir aux responsables du ministère des Relations internationales du Québec avec lesquels elle se dit en « en profond désaccord ».

Le rapport n’a pas été rendu public, et même si elle était visée par l’enquête du ministère, Fatima Houda-Pepin affirme n’avoir pas pu en prendre connaissance.

Dans un court communiqué de presse, où le ministère des Relations internationales et de la Francophonie annonçait, jeudi dernier, avoir mis fin au mandat de Mme Houda-Pepin, il expliquait qu’en raison de la Loi sur la protection des renseignements personnels, les détails de ce congédiement étaient confidentiels.

Affirmant n’avoir commis à ses yeux aucune faute, l’ancienne déléguée se dit prête à témoigner publiquement en commission parlementaire et à divulguer des informations et des documents sur la situation problématique qu’elle a observée dès son arrivée à la délégation québécoise à Dakar en novembre dernier.

Fatima Houda-Pepin, 68 ans, d’origine marocaine, a été députée libérale de La Pinière pendant 20 ans, de 1994 à 2014. (LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot)

Une réputation salie

Dans une longue lettre qu’elle a fait parvenir à La Presse canadienne, mardi, Mme Houda-Pepin dénonce les faussetés que les médias ont véhiculées ces derniers temps à son sujet.

En février dernier, La Presse canadienne et Radio-Canada rapportaient que le style de gestion et la forte personnalité de Fatima Houda-Pepin froissaient certains employés à Dakar. D’autres disaient se sentir injustement bloqués dans leurs tentatives d’atteindre des emplois convoités.

« L’ampleur des attaques publiques et leur impact sur mon intégrité, ma famille et mes proches me forcent, en l’absence de réponse du ministère, à rectifier les faits compte tenu des dommages irréparables à ma réputation », a-t-elle écrit.

« J’ai assumé les responsabilités de ma charge avec honnêteté, loyauté, et intégrité dans l’intérêt public et en conformité avec les orientations et objectifs définis par le gouvernement du Québec », a-t-elle ajouté.

Coûts d’hébergements sous la loupe

Certains employés reprochaient à l’ex-députée de s’être installée à l’hôtel plutôt qu’à la résidence officielle de Dakar, ce qui a entraîné des coûts non justifiés.

À cela, elle réplique que la résidence officielle n’était pas sécurisée et se trouvait à son arrivée « dans un état insalubre ».

Par souci d’économie, elle dit avoir opté pour un appartement de fonction « et non une villa coûteuse ».

La résidence officielle de la déléguée générale du Québec à Dakar
PHOTO : RADIO-CANADA

Forcer de parler le français et non le wolof

Contrairement à ce qu’ont prétendu des employés sénégalais travaillant à la délégation du Québec à Dakar, Fatima Houda-Pepin affirme n’avoir jamais « empêché les employés de la délégation d’échanger en langue locale wolof ».

Elle explique cependant qu’elle a demandé à ses employés de s’assurer que leurs échanges reliés au travail se passent en français. « Le contraire aurait pour effet d’empêcher certains membres de la délégation de pleinement participer à ces échanges professionnels. »

Les fonctionnaires du ministère des Relations internationales avaient dû dépêcher des équipes à Dakar à deux reprises dans les semaines qui avaient suivi l’arrivée de Mme Houda-Pepin pour calmer le climat de travail, l’aider dans ses relations avec les employés et évaluer dans un audit le bien-fondé des plaintes déposées contre elle.

L’audit interne, qui a porté à la fois sur les relations de travail et les dépenses liées au travail, a débuté le 25 janvier et s’est terminé le 10 février.

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RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada

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