Le dollar canadien a atteint son plus haut niveau en sept mois mardi, peu après que la nouvelle ministre de Finances du pays, la première femme à tenir cet important poste au sein du gouvernement canadien, a été assermentée.
En effet, il affichait une valeur de 1,3147 $ US, alors que le billet vert a globalement baissé. Le rendement sur 10 ans du Canada a reculé de 2,2 points de base à 0,562 %.
Des alliés essentiels
Selon certains observateurs, la nomination de Mme Freeland était largement attendue par les marchés qui l’ont bien accueillie.
Parmi les personnes qui se retrouveraient derrière Justin Trudeau et Chrystia Freeland, on compte sur l’ancien gouverneur des banques centrales britannique et canadienne Mark Carney, qui a récemment été reconnu comme conseiller informel par le premier ministre. Cela a également apaisé les inquiétudes du marché.
Un autre des économistes d’expérience en appui au duo est Michael Sabia, ancien directeur général du deuxième fonds de pension du Canada (la Caisse de dépôt et placement du Québec ) et président de la Banque d’infrastructure du Canada.
Le gouvernement Trudeau pourra également compter sur Jean-Yves Duclos, président du Conseil du Trésor du Canada, un économiste reconnu ayant un doctorat à la London School of Economics.
Avant son élection à la Chambre des communes, il a dirigé le Département d’économie de l’Université Laval et a été le président élu de l’Association canadienne d’économie. Il a été élu membre de la Société royale du Canada en 2014.
L’économie selon Freeland
Proche alliée de Justin Trudeau depuis sa première élection en 2015, Chrystia Freeland a occupé d’autres postes clés au sein du cabinet, dont celui de ministre des Affaires étrangères. Elle a notamment contribué au long et complexe processus de renégociation de l’accord de libre-échange nord-américain, allégeant ainsi les inquiétudes des marchés.
L’économie canadienne a été paralysée par la pandémie de COVID-19, et le gouvernement de Trudeau a dépensé des milliards dans des mesures pour atténuer les effets négatifs de la pandémie. Cependant, Ottawa n’a pas encore défini de stratégie économique globale.
Lors de la conférence de presse suivant son assermentation, Mme Freeland a déclaré vouloir un plan de relance qui soit écologique, équitable et inclusif.
Avant son départ, l’ancien ministre de Finances Bill Morneau s’est opposé à M. Trudeau au sujet des dépenses liées aux coronavirus et n’était pas d’accord sur l’ampleur des initiatives écologiques proposées.
On croit que Mme Freeland serait plus encline à soutenir les projets économiques de M. Trudeau, qui veut utiliser la crise comme une occasion de pousser des dépenses environnementales ambitieuses et de commencer à sevrer l’économie canadienne, dépendante du pétrole, des combustibles fossiles.
« Il s’agit d’un gouvernement fiscalement activiste », a dit à Reuters l’économiste de la Banque Scotia Derek Holt.
« C’est une militante interventionniste sociale, donc elle croit au pouvoir du gouvernement et à la réorientation
de fonds à ceux qui en ont le plus besoin », a affirmé à Reuters un libéral qui a travaillé en étroite collaboration avec Chrystia Freeland.
Avec des informations de La Presse canadienne et Reuters.
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