La rentrée scolaire pointe à l’horizon et plusieurs organisations et acteurs du réseau se demandent si les établissements scolaires canadiens sont bien équipés et prêts à retrouver le chemin de l’école de façon sécuritaire. Crédit : Istock

COVID-19 au Canada : retarder la rentrée scolaire ou avoir un faux départ?

La question se pose à quelques jours de la rentrée scolaire prévue à un moment où les craintes d’une deuxième vague de la COVID-19 s’accentuent partout au pays.

Elle préoccupe la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE), qui représente plus de 300 000 membres au pays. La CTF/FCE soutient qu’il faut une stratégie globale qui s’inscrit au-delà du mois de septembre. Cette stratégie doit s’appuyer sur tous les intervenants du secteur de l’éducation. Ils devraient travailler ensemble pour que la rentrée se fasse de façon sécuritaire.

« Au lieu de nous dépêcher de rouvrir les écoles sans plans solides, en retardant la rentrée scolaire ou en l’échelonnant, nous donnerions au personnel enseignant et autres le temps de bien préparer les classes et les lieux communs. Cette solution serait nettement préférable à un faux départ », dit la CTF/FCE dans un communiqué.

Cette recommandation est formulée à un moment où plusieurs voix s’élèvent, au Québec notamment, pour dénoncer un plan de rentrée scolaire du ministère de l’Éducation qui présente des failles.

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire se sont inquiétées de ces lacunes et craignent que la rentrée scolaire ne fasse pas partie des priorités du gouvernement.

Elles auraient souhaité que les mesures financières soient à la hauteur des attentes des élèves et du personnel enseignant, surtout en ce qui a trait aux services pour les élèves en difficulté.

Le regroupement des organismes communautaires du Québec et les organismes de lutte au décrochage scolaire ont exprimé les mêmes craintes. Ils souhaitent une meilleure planification et un financement conséquent, surtout en cette période de crise sanitaire, pour s’assurer que le retour en classe et la suite se fassent sans écueils.

C’est ainsi que leurs recommandations portent sur un plan qui met de l’avant non seulement les ressources financières, logistiques et humaines, mais aussi un réaménagement des apprentissages pour permettre aux élèves les plus vulnérables de bénéficier d’un rythme d’apprentissage adéquat en fonction de leurs difficultés.

Au Canada, 59 % seulement des parents seraient prêts à envoyer leurs enfants à l’école, en raison des inquiétudes soulevées par la pandémie de COVID-19, souligne un sondage conjoint de la firme Léger et de l’Association d’études canadiennes du 14 au 16 août. (Source : RCI)

La CTF/FCE mentionne que les provinces et territoires ont présenté des plans qui « font fi de la prudence ». Elle regrette que ces plans n’aient pas toujours tenu compte des avis des enseignantes, des enseignants et des autres professionnels du secteur.

Soutenant que c’est une question d’équité que d’offrir à tous les enfants canadiens l’accès à une éducation publique de qualité, financée par l’État, dans des environnements sécuritaires, la CTF/FCE lance un appel à la mise en place de normes nationales.

En contexte de crise sanitaire, ces normes doivent régir les orientations en ce qui concerne la santé (utilisation des équipements de protection et autre respect des mesures de distanciation physique).

« Après des mois d’efforts pour faire appliquer la distanciation physique, organiser le travail à domicile, créer des terrasses pour les restaurants et renforcer les protocoles de nettoyage, nous risquons de perdre tout le terrain gagné en rouvrant les écoles sans qu’elles soient sécuritaires.

Il est illogique et complètement irresponsable d’accepter que des règles qui ont fait leurs preuves dans un si grand nombre d’endroits, qui sont la raison pour laquelle le Canada est prêt aujourd’hui à permettre la réouverture, ne soient pas appliquées universellement dans les écoles publiques du pays », relève la CTF/FCE dans le communiqué.

Pour assurer une rentrée scolaire sécuritaire et durable dans les écoles canadiennes, la Fédération suggère que les effectifs soient augmentés, notamment en ce qui concerne les enseignantes, enseignants, chauffeuses, chauffeurs d’autobus, personnels de soutien, concierges, entre autres. Par ailleurs le financement doit être à la hauteur des attentes afin que les mesures de protection contre la COVID-19 soient effectivement appliquées.

« À l’heure actuelle, les provinces et les territoires se sont engagés à réserver un peu plus d’un milliard de dollars à la réouverture des écoles, ce qui ne suffit même pas à compenser les compressions des années précédentes », dit la CTF/FCE.

La Fédération invite le gouvernement fédéral à inclure dans son nouveau programme des mesures visant à aider les écoles à rester ouvertes dans des conditions sécuritaires, surtout avec le temps froid qui s’annonce et le spectre d’une deuxième vague de COVID-19.

C’est aussi une question économique pour le Canada, car les familles ne peuvent retourner au travail sans que des dispositions soient prises pour assurer un retour en classe en toute sécurité de septembre jusqu’en juin, prévient la CTF/FCE.

Avec des informations de la CTF/FCE

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