Le Canada envisage une contribution mondiale pour fournir des vaccins aux pays pauvres alors que M. Trump revient sur ses engagements envers l'initiative COVAX (Istock)

Distribution de vaccins aux pays pauvres: oui du Canada et non des États-Unis

Le Canada maintient son engagement envers une initiative internationale regroupant 150 pays, connue sous le nom de COVAX, qui vise à distribuer équitablement un éventuel vaccin contre la COVID-19 aux pays les plus pauvres qui n’en ont pas les moyens.

Au même moment, l’administration Trump tourne le dos à sa promesse d’être de la partie invoquant le fait que ce programme humanitaire est lié à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Rappelons que Donald Trump a mis fin au financement américain de l’OMS en juillet, soutenant que l’organisation est indûment influencée par la Chine et doit être réformée.

Le Canada pour sa part, reconnaît que l’OMS est mûr pour des réformes, mais que le débat doit attendre car maintenant n’est pas le moment de gêner ou de freiner l’OMS dans ces efforts d’unifier le combat international contre le coronavirus.

Le Canada confirme son soutien, mais sans préciser sa participation

Un porte-parole de Karina Gould, ministre canadienne du Développement international, confirme que le gouvernement canadien travaille sur les détails de son engagement financier dans ce qu’on appelle le « mécanisme COVAX », qui est conçu pour garantir aux pays en développement un accès équitable à un vaccin contre la COVID-19.

L’initiative vise à contourner le « nationalisme vaccinal » — la ruée de certains pays riches pour obtenir des vaccins pour leur propre population, souvent en achetant à l’avance des doses directement auprès de sociétés pharmaceutiques.

Le mécanisme COVAX vise à fournir deux milliards de doses de vaccins sûrs et approuvés par l’OMS d’ici la fin de 2021. Cela comprend également la possibilité de donner aux pays participants un accès aux vaccins qui couvrirait 20 % de leur propre population.

Les 150 pays qui ont promis de participer à COVAX avaient jusqu’à lundi pour aller au-delà des simples manifestations d’intérêt et prendre des engagements financiers concrets. Mais cette date limite vient d’être reportée au 18 septembre.

Le gouvernement canadien signale qu’il a l’intention de prendre une décision avant cette date.

L’administration Trump a annoncé qu’elle ne participerait pas à cet effort de coopération internationale pour distribuer un vaccin contre la COVID-19, un porte-parole de la Maison-Blanche déclarant : « Nous ne serons pas contraints par des organisations multilatérales influencées par l’Organisation mondiale de la santé corrompue et la Chine. »  (REUTERS)

L’importance pour le Canada de donner l’exemple

Quelle est la portée d’une importante contribution canadienne dans cette initiative de collaboration multilatérale? Le groupe de lutte contre la pauvreté « One Campaign » fait pression sur le Canada pour qu’il prenne rapidement un engagement financier ferme envers COVAX. La présidente du groupe, Gayle Smith, souligné que si le Canada promet de l’argent, cela donnera l’exemple à d’autres pays.

Jointe par téléphone à Washington, Mme Smith a expliqué que le COVAX est un « mécanisme beaucoup plus efficace qu’une ruée folle» des pays riches vers les vaccins. Elle a dit espérer que le monde tire une leçon du désordre qui a caractérisé le début de la pandémie et qu’il comprenne qu’il y a la possibilité de mieux faire les choses à partir de maintenant.

Experte au Conseil de sécurité nationale sous l’administration américaine de Barack Obama pour les épidémies d’Ebola en Afrique, elle explique que le leadership du Canada dans un monde frappé par la COVID-19 est absolument nécessaire, surtout à la lumière de la déchéance politique de son propre pays dans le monde.

« Votre pays jouit d’une énorme crédibilité dans le monde entier en tant que pays auquel on peut toujours faire confiance », indiquait récemment, dans une entrevue avec CBC News.

Lors d’un sommet mondial sur la vaccination organisé par le Royaume-Uni et regroupant virtuellement de nombreuses nations et leurs dirigeants, le premier ministre canadien avait plaidé, en juin dernier, pour qu’un éventuel vaccin contre la COVID-19 soit offert partout dans le monde si l’on veut éradiquer la pandémie.

Justin Trudeau avait expliqué que la communauté internationale devait coopérer pour que tous les citoyens de la planète aient accès aux éventuelles doses de vaccin, « en particulier les plus vulnérables ». Il indiquait que « la santé de nos concitoyens dépend de la santé de chacun, partout dans le monde ».

L’Union européenne précise sa participation

L’Union européenne a respecté l’échéance initiale de lundi. De dire la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen qui a annoncé une contribution de 400 millions d’euros (près de 620 millions) il s’agit de faire preuve de « solidarité mondiale ».

« Aucun pays, aucun continent ne peut vaincre le coronavirus à lui seul. Nous devons unir nos forces ».

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