Un bébé de deux mois et demi pourrait être le premier dans l’histoire du Québec à se retrouver à l’Assemblée nationale.
C’est la petite Flora, fille de la députée de Québec solidaire Émilise Lessard-Therrien qui pourrait le devenir à la reprise des travaux du Parlement provincial le 15 septembre.
«Moi, je suis une maman qui allaite exclusivement, c’est clair que la petite poulette va me suivre dans le Salon bleu », soutient l’élue de Rouyn-Noranda–Témiscamingue.
La députée avait expliqué, l’année dernière au Journal de Québec, que la conciliation travail-famille doit être améliorée pour les élus à l’Assemblée nationale.
Elle aimerait notamment que l’allaitement soit permis au Salon bleu.
« On pourrait équiper les salles de bain de tables à langer ou mettre à la disposition des parlementaires et des employés des chaises hautes à la cafétéria, par exemple », avait-elle dit.
La députée de Québec solidaire Émilise Lessard-Therrien prend part aux travaux du caucus de son parti – Photo : Facebook Émilise Lessard-Therrien
C’est le deuxième enfant de l’élue de 28 ans. Cette dernière a repris graduellement ses activités professionnelles en participant récemment au caucus de son parti pour préparer la rentrée parlementaire. Mais dans le contexte de la pandémie de COVID-19, il n’est pas clair si la députée siége de sitôt.
Les travaux vont reprendre avec un nombre limité de députés et dans le respect des règles sanitaires.
La députée espère qu’elle pourra le faire. « Je souhaite le faire, on a des enjeux à défendre et je veux poursuivre le travail sur le plancher du Salon bleu », dit-elle.
Le bureau de l’Assemblée nationale indique qu’il « n’existe aucun précédent où un ou une députée aurait demandé officiellement au président de la chambre d’allaiter ou de donner à boire à son bébé pendant les travaux parlementaires, mais le cas échéant nous ferions preuve d’ouverture ».
Si ça peut en inspirer d’autres jeunes à se lancer, parce que si on veut être une assemblée représentative de la population, ça prend aussi des jeunes parents, dit Émilise Lessard-Therrien.
L’ancienne députée fédérale Sana Hassainia à la Chambre des communes (2012) – Photo : Radio Canada
Cette situation met de l’avant l’absence de congé parental pour les élus.
« Je suis tombé en bas de ma chaise quand j’ai appris qu’il n’y avait pas de congé de maternité comme tel de prévu », raconte la députée du Parti québécois Véronique Hivon qui a accouché deux semaines après son élection en 2008.
En juin dernier, elle avait déposé une motion pour instaurer un congé parental. Elle a été adoptée par les députés. Un comité indépendant devait se pencher sur la question.
Le bureau de l’Assemblée nationale indique que, pour ce faire, la Loi sur l’Assemblée nationale doit être modifiée.
Si, au provincial, le règlement se fait attendre, à la Chambre des communes, les choses ont évolué.
En juin 2019, le Parlement a adopté la loi donnant droit à un congé parental de 12 mois aux élus.
Avec les informations de Radio Canada et de Valérie Gamache
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