Des mesures ambitieuses attendues des gouvernements à l’ONU pour sauver l’Arctique menacé par les effets des changements climatiques. Crédit : Istock

L’étendue de l’Arctique canadien à son deuxième niveau historique

Le National Snow and Ice Data Center tire la sonnette d’alarme. Il indique qu’avec une superficie de seulement 3,74 millions de kilomètres carrés, la banquise de l’océan Arctique aurait atteint son deuxième creux le 15 septembre.

L’Arctique est ainsi menacé depuis plusieurs décennies. Sa banquise fond à une vitesse qui sème l’inquiétude. Le tiers de son volume a déjà été perdu.

Le 13 septembre 2017, les experts ont rapporté que la glace de cet océan avait atteint un niveau minimal saisonnier de 4,64 millions de kilomètres carrés, au huitième rang pour le plus bas niveau en 38 ans.

L’observation d’un nouveau creux, qui semble dépasser toutes les pertes annuelles depuis plusieurs années, a fait dire à Laura Meller, responsable de la campagne de Greenpeace pour les océans, que « la disparition rapide de la banquise est un indicateur de la menace qui pèse sur notre planète ».

« Avec la fonte de l’Arctique, l’océan absorbe plus de chaleur, ce qui nous expose davantage aux effets des dérèglements climatiques », a-t-elle soutenu.

Le rapport du National Snow and Ice Data Centre est rendu public alors qu’à l’ONU, la dernière consultation des gouvernements sur la biodiversité et les mesures visant à assurer la protection de la vie marine dans la région de l’Arctique n’a pas donné lieu à des décisions menant à de réels changements.

Mme Meller a interpellé les parties prenantes sur l’urgence d’agir pour sauver l’Arctique dont le rôle dans la régulation du climat est fondamental.

La survie de plusieurs populations riveraines, considérées comme vulnérables, et de plusieurs espèces animales et végétales en dépend.

Le National Snow and Ice Data Centre souligne qu’il est important qu’au moins 30 % de la surface de cet océan gelé soit sauvegardés pour permettre un équilibre des écosystèmes marins et une meilleure adaptation aux changements climatiques.

Selon son rapport, le réchauffement de l’Arctique déjouerait même « les prévisions de pires scénarios climatiques » prévus jusqu’à présent.

« De telles augmentations spectaculaires des températures arctiques ont déjà été enregistrées, mais seulement pendant la dernière période glaciaire. Le couvert de glace au Groenland suggère que les températures ont augmenté de 10 degrés Celsius, voire de 12 degrés, sur une période de 40 ans à un siècle, entre 120 000 ans et 11 000 ans », constatent les experts dans une note sur le site de Climate News Network.

Ces derniers estiment qu’en moyenne, l’Arctique s’est réchauffé au rythme de 1 degré Celsius chaque 10 ans au cours des quarante dernières années.

Ce réchauffement est en grande partie attribuable à l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Durant deux siècles, cette augmentation serait passée de 285 parties par million à plus de 400 ppm. Cela a fait grimper la température moyenne mondiale d’un peu plus de 1 degré Celsius.

Les experts redoutent que les fontes actuelles soient irréversibles, si la température poursuit son ascension. Cela pourrait se traduire par la disparition totale de la glace des océans dès 2035.

C’est à bord du navire Arctic Sunrise que Mme Meller, en compagnie de plusieurs autres activistes du climat et de scientifiques, a pris la parole pour dénoncer les effets des changements climatiques sur l’Arctique.

Les occupants avaient pour mission, entre autres, de mesurer le niveau de la banquise et d’apprécier la survie des espèces.

Déjà l’année dernière, les experts onusiens avaient rapporté que la fonte du réservoir de glace dans l’hémisphère nord avait donné lieu au rejet de 532 milliards de tonnes dans la mer, ce qui avait contribué à élever le niveau mondial des mers d’environ 1,5 mm en un an.

Alors que les pays membres de l’ONU négocient depuis 2018 un traité sur l’océan, les scientifiques soutiennent qu’il est plus que jamais temps d’agir pour sauvegarder au moins le tiers des océans dans le monde, dont l’Arctique, au cours des 10 prochaines années.

Les gouvernements n’arrivent pas toujours à s’entendre, notamment sur les mécanismes qui établiront des aires marines protégées et des normes d’évaluation des impacts environnementaux de l’activité humaine dans les eaux intercontinentales.

Avec des informations de National Snow and Ice Data Centre, Greenpeace et Climate News Network

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Catégories : Environnement et vie animale
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