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Pari décisif canadien sur les véhicules électriques dans le discours du Trône

Le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, Navdeep Singh Bains, révèle que le gouvernement de Justin Trudeau utilisera le discours du Trône, mercredi, pour dévoiler les grandes lignes d’un plan qui créerait des dizaines de milliers d’emplois en reliant le secteur des ressources du pays à la base manufacturière pour produire entre autres des batteries pour les voitures électriques.

(Adrian Wyld/Canadian Press)

« Nous reconnaissons que nous avons une occasion unique de tirer profit de notre main-d’œuvre qualifiée et nous savons que nous avons une longue et fière histoire de fabrication de véhicules, d’avions, de navires et de trains, et que nous disposons également d’une quantité abondante de ressources naturelles », a déclaré le ministre Bains.

« Nous pourrions être un leader mondial dans la fabrication de batteries si nous tirions parti de nos ressources naturelles comme le lithium, le cobalt, le nickel, l’aluminium, les principaux ingrédients nécessaires à la fabrication des batteries. Nous voulons ensuite nous assurer que nous les fabriquons ici et que nous les utilisons dans nos trains, nos bus, nos bateaux et nos avions », a-t-il ajouté.

L’Ontario au coeur de la transformation

Selon des informations obtenues par le quotidien Toronto Star et confirmées par CBC News, le gouvernement fédéral serait prêt à investir jusqu’à 500 millions de dollars en partenariat avec le gouvernement de l’Ontario pour la reconversion de l’usine Ford d’Oakville.

Elle produirait des véhicules et des composantes électriques, un investissement qui permettrait à l’usine de rester ouverte pendant des années. En juin, des rumeurs s’intensifiaient au sujet d’une fermeture de cette usine en 2023. En juillet dernier, 200 travailleurs y avaient été licenciés.

« L’essentiel est que nous voulons bénéficier de ce que nous avons au Canada. Et ce que nous avons, c’est une main-d’œuvre incroyablement qualifiée, nous avons des ressources naturelles et nous avons la capacité d’ajouter de la valeur grâce à nos initiatives de transformation manufacturière », a-t-il dit.

Un ouvrier regarde le moteur d’une ligne Ford Edge à l’usine d’assemblage à Oakville, en Ontario, en 2015. L’entreprise prévoit peut-être de supprimer progressivement la ligne Edge, une décision qui pourrait laisser l’usine d’Oakville sans rien à construire. (Chris Young/La Presse canadienne)

Achat de véhicules zéro émission : un programme incitatif trop populaire?

Alors que le gouvernement canadien élabore de grandes stratégies industrielles de conversion à un monde plus vert, les fabricants de voitures entièrement électriques font pression sur le gouvernement Trudeau pour qu’il investissent également plus d’argent dans son populaire programme qui encourage l’achat ou la location de véhicules zéro émission. Les sommes qui lui sont allouées sont maintenant épuisées aux trois quarts.

Le gouvernement canadien offre entre autres un incitatif de 5000 $ pour l’achat ou la location d’un véhicule électrique, d’un véhicule à pile à hydrogène ou d’un véhicule hybride électrique rechargeable pouvant franchir de longues distances.

Or, selon les plus récentes données de Transports Canada, 75 % des 300 millions de dollars prévus au programme pour l’achat ou la location ont été dépensés, 15 mois après le lancement. Au 31 juillet, plus de 225 millions avaient été versés à 53 510 propriétaires de ces véhicules. Le programme doit pourtant s’étendre en principe jusqu’en avril 2022.

Rappelons que la part de marché des voitures électriques au Canada a régulièrement augmenté, passant de 2 % de toutes les ventes en 2018 à 3 % l’année dernière et à près de 4 % au cours des trois premiers mois de 2020.

Le Canada s’est pourtant fixé un objectif plus ambitieux voulant que 10 % de tous les véhicules automobiles vendus soient électriques d’ici 2025, 30 % d’ici 2030 et 100 % d’ici 2040.

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Le Canada ajoutera les véhicules hors route, comme ceux utilisés par les entreprises minières, à la liste des véhicules électriques admissibles à une déduction fiscale de 100 % l’année de leur mise en service. Vue aérienne de camions stationnés dans un secteur minier près de Fort McMurray, en Alberta. Photo : Istock

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