Le Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD) est en croisade contre les inégalités qu’il considère comme une barrière à l’accès à l’éducation, particulièrement en ce moment de crise sanitaire.
Ces inégalités, exacerbées par la fermeture des écoles, ont pour conséquences l’échec et le décrochage scolaires qui poussent de nombreux jeunes vers la sortie.
Le ROCLD profite de la deuxième Journée de refus de l’échec scolaire pour appeler le gouvernement provincial à l’action.
La question de l’accès aux instruments numériques cruciaux dans l’apprentissage à distance, comme les ordinateurs, les tablettes et un réseau Internet à haute vitesse, est cruciale.
Le ROCLD souhaite que le gouvernement règle les écarts qui éloignent plusieurs enfants du Québec de l’éducation depuis plusieurs mois.
De nombreuses familles immigrantes et monoparentales sont notamment concernées. La distribution d’ordinateurs et de tablettes à certaines familles dans le besoin, à l’initiative du ministère de l’Éducation du Québec, n’aurait pas permis de couvrir l’ensemble des besoins. De nombreux jeunes sont toujours sans ressources.
Les actions gouvernementales devraient cibler ceux qui en manquent, puisque la province redoute une seconde vague de la pandémie.
Plusieurs fermetures partielles d’écoles en raison de l’augmentation du nombre de nouveaux cas de COVID-19 sont observées dans la province. Si la propagation se poursuivait au même rythme, il ne serait pas exclu que les autorités envisagent des fermetures totales, ce qui risque d’inciter davantage de jeunes à se désintéresser de l’école.
Pour cette deuxième édition de la Journée de refus de l’échec scolaire, le ROCLD a choisi comme thème « Misons sur l’égalité pour s’accrocher ». La lutte contre les inégalités apparaît ainsi comme la préoccupation centrale en raison des conséquences désastreuses pour les jeunes et leurs familles.
Selon le ROCLD, cette journée est l’occasion de débattre des enjeux entourant cette question des inégalités et du décrochage scolaire et de proposer des pistes de solution.
– la lutte contre la pauvreté,
– le démantèlement du système de placement des jeunes dans des classes séparées selon leur rendement et leur statut socioéconomique,
– la mise à la disposition de tous les jeunes d’appareils numériques et d’Internet à haute vitesse,
– faciliter l’accès au soutien psychosocial.
Le ROCLD souligne qu’au moins un élève sur cinq au Québec n’obtiendra pas son diplôme d’études secondaires avant l’âge de 20 ans. Ce constat est révélateur d’une crise profonde qui ira en s’accentuant si les causes ne sont pas attaquées à la source.
« Les derniers mois ont été critiques pour des milliers de jeunes Québécois qui, regrettablement, feront les frais des injustices de notre système éducatif », observe Mélanie Marsolais, la directrice générale du ROCLD.
Le ROCLD souligne également la nécessité pour les écoles de tisser des liens avec les familles et la communauté, et pour les autorités de mettre plus de ressources à la disposition des 56 organismes communautaires engagés dans la lutte au décrochage scolaire au Québec, afin d’assurer l’efficacité de leurs interventions. Le gouvernement doit veiller à ce que, dans chaque cas, réussite ou décrochage, les jeunes soient bien accompagnés.
Avec des informations du ROCLD
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