Scène dans un hôpital de Stepanakert, la République autoproclamée du Nagorno-Karabakh, en Azerbaïdjan. L'enfant sur l'image a été blessé lors d'un bombardement, lundi 28 septembre 2020. Les combats entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises sur la région séparatiste contestée du Haut-Karabakh ont continué lundi matin après avoir éclaté la veille, les deux parties se reprochant mutuellement d'avoir repris les attaques. (Photo : Areg Balayan/PAN Photo via AP)

Conflit Arménie-Azerbaïdjan | Le Canada est « profondément préoccupé »

Au troisième jour des combats entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises au sujet de la région séparatiste contestée du Nagorny-Karabakh, le bilan officiel est porté à 98 morts, dont 14 civils. Cependant, les deux camps affirment chacun avoir tué des centaines d’ennemis. Dans une déclaration commune, le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, et son homologue britannique Dominic Raab se sont dits très inquiets de la montée de la violence dans la région. 

« Le Canada et le Royaume-Uni sont profondément préoccupés par les informations faisant état d’une action militaire à grande échelle le long de la ligne de contact dans la zone de conflit du Haut-Karabakh. 

Les rapports faisant état de bombardements de colonies et de victimes civiles sont très préoccupants. Nous demandons la fin immédiate des hostilités, le respect de l’accord de cessez-le-feu et la protection des civils.

Toute solution à ce conflit doit désavouer la violence et impliquer une résolution pacifique et négociée dans le cadre fourni par le processus de Minsk de l’OSCE. Nous soutenons le travail du groupe de Minsk de l’OSCE et nous appuyons pleinement la déclaration des coprésidents d’hier. » Déclaration commune

Par ailleurs, une réunion d’urgence à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU est attendue mardi à la demande de Paris et de Berlin, selon des sources diplomatiques.

Des gens avec leurs enfants sont assis dans un abri pour se protéger des bombardements à Stepanakert, la République autoproclamée du Haut-Karabakh, en Azerbaïdjan, le lundi 28 septembre 2020. Les combats entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises sur la région séparatiste du Haut-Karabakh se poursuivent pour un troisième jour, les deux parties se reprochant mutuellement d’avoir repris les attaques qui auraient fait des dizaines de morts et de blessés. (Photo : Karo Sahakyan/ArmGov/PAN Photo via AP)

Le Canada est appelé à prendre position

Lundi, des Canadiens d’origine arménienne lancent un appel au gouvernement Trudeau et lui demandent de prendre position en condamnant les « attaques violentes non provoquées » de forces azerbaïdjanaises.

« En tant que Canadiens-Arméniens préoccupés, nous demandons au gouvernement du Canada de :

  • condamner l’agression non provoquée de l’Azerbaïdjan;
  • appeler l’Azerbaïdjan à cesser l’usage de la force;
  • cesser immédiatement toute assistance militaire canadienne à la Turquie, qui a fourni à l’Azerbaïdjan des véhicules aériens sans pilote (UAV) de fabrication canadienne pour l’acquisition d’objectifs;
  • exiger que la Turquie cesse toute agression contre l’Arménie et cesse toute tentative d’engagement dans un conflit armé.

Le gouvernement du Canada devrait publier une déclaration ferme condamnant la violente agression de l’Azerbaïdjan, sa violation du cessez-le-feu et du processus de paix. Le fait que la communauté internationale ne condamne pas systématiquement l’Azerbaïdjan alors que l’agresseur continue d’enhardir le régime d'[Ilham] Aliyev, qui continue de faire preuve d’un mépris total pour le droit international et le processus de paix, a violé la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Arménie, mis en danger la population de ce pays et incité à la haine.

Au cours d’une pandémie mondiale, alors que des appels à la coopération, à la paix et à l’unité sont lancés des quatre coins du monde, l’Azerbaïdjan doit mettre un terme à la guerre. »  Comité national arménien du Canada

Pour sa part, l’ambassade de la République d’Azerbaïdjan au Canada a publié sur son compte Twitter une condamnation des attaques « délibérées » qui ciblent les civils et les biens civils dans la ville de Tartar. Il s’agit d’un district de l’Azerbaïdjan qui depuis le début du conflit est sous le contrôle de la République de l’Artsakh, non reconnue par aucun état membre des Nations unies.

Les affrontements entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les plus violents depuis 2016, ont ravivé l’inquiétude quant à la stabilité de la région du Caucase du Sud, un couloir de pipelines transportant le pétrole et le gaz vers les marchés mondiaux.

Avec les informations du Comité national arménien du Canada, de l'ambassade de la République d'Azerbaïdjan au Canada, de CBC News et de Levon Sevunts de RCI. 


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