(Montage CBC News)

Plus de 600 000 expatriés américains au Canada pressés de voter

Mardi soir, Donald Trump débattra à la télévision américaine avec Joe Biden, l’homme qu’il a passé des mois à ridiculiser dans 120 de ses gazouillis comme étant un endormi (Sleepy Joe). Cela donnera à des dizaines de millions de personnes la possibilité de juger par elles-mêmes si l’ex-vice-président glisse vers la sénilité et est trop faible mentalement pour diriger une administration.

Cette joute verbale sera certainement suivie au Canada, notamment par les expatriés américains. Plus de 600 000 électeurs américains vivant au Canada ont le droit de voter d’ici au 3 novembre, et ce par la poste. S’il n’y a pas généralement d’inquiétude de ce côté-ci de la frontière que nos services postaux seront à la hauteur de la tâche, il y a de bonnes raisons de croire qu’une faible proportion de ces expatriés se prévaudront de leur droit de vote.

Susan Rice, conseillère en matière de sécurité nationale auprès de l’ancien président Barack Obama, estime que ces votes pourraient être déterminants pour l’issue de l’élection de novembre. Moins de 80 000 électeurs dans trois États clés ont décidé du résultat en 2016.

Dans un récent message sur Twitter, elle avisait ses compatriotes : MÉMO À TOUS LES AMÉRICAINS AU CANADA. Inscrivez-vous et votez dans votre dernier État de résidence. Allez à http://votefromabroad.org

Ces citoyens américains peuvent effectivement recevoir un bulletin de vote par correspondance par courrier électronique, par télécopie ou par téléchargement sur Internet, selon l’État dans lequel ils sont habilités à voter.

Lundi, dans une entrevue accordée à la télévision de CBC News, Susan Rice expliquait pourquoi, à ses yeux, dans le contexte actuel, les votes des expatriés américains au Canada n’ont jamais été aussi cruciaux.

(Entrevue en anglais)

La goutte d’eau canadienne qui pourrait faire théoriquement déborder le vase

Sur les 2,6 millions d’électeurs étrangers admissibles au vote, un peu plus de 600 000 vivent au Canada. Nombre d’entre eux ont la double nationalité américaine et canadienne ou sont mariés à un citoyen canadien.

De tous les pays en dehors des États-Unis, le Canada est celui qui compte le plus grand nombre d’habitants ayant le droit de voter pour Donald Trump ou Joe Biden en novembre. Mais l’expérience passée montre que la grande majorité ne se donne pas la peine de voter.

Moins de 6 % de ces 600 000 Américains et de personnes ayant une double nationalité vivant au Canada, dont le nombre est estimé à un million, qui ont le droit de voter lors de l’élection présidentielle, le font effectivement. Si un plus grand nombre d’entre eux se présentaient au bureau de vote, ils pourraient être le facteur décisif pour vaincre Trump ou faire échec à Biden.

Selon un rapport publié par le Federal Voter Assistance Program (programme fédéral d’aide aux électeurs), seuls 4 % des citoyens américains à l’extérieur du pays ayant le droit de voter aux élections de mi-mandat de 2014 l’ont fait.

« Ces citoyens se trouvent dans un environnement d’information différent, dans lequel les nouvelles sont moins susceptibles d’être axées sur les États-Unis et où il y a moins de publicité électorale qui leur est destinée. Bien que les campagnes puissent cibler certains citoyens d’outre-mer sur les médias sociaux dans le cadre de stratégies globales de communication, il est peu probable qu’ils reçoivent les mêmes courriers directs, appels téléphoniques ou visites de porte-à-porte que ceux qui sont courants aux États-Unis », disait le rapport.

Nombre d’expatriés américains par pays en rouge. En gris, le nombre qui a voté aux récentes élections.

Là où les électeurs américains sont les plus nombreux au Canada

Les villes canadiennes constituent 4 des 10 premiers lieux de résidence des citoyens américains résidant à l’étranger.

En tant que première ville du Canada et quatrième en Amérique du Nord pour la population, Toronto n’est que le second lieu de résidence en importance d’Américains vivant au Canada, soit près de 80 000, selon des données de 2014.

Située en Colombie-Britannique et à seulement 50 kilomètres au nord de la frontière américaine, la troisième ville en importance du Canada, Vancouver, est la préférée des expatriés américains à 184 000 électeurs admissibles.

En troisième et quatrième place se trouvent Montréal (45 000) et Québec (37 000).

La balle est dans le camp des expatriés américains, selon les joueurs des Raptors de Toronto

Lorsque des troubles raciaux ont éclaté aux États-Unis il y a plusieurs semaines, les entraîneurs et les joueurs de la NBA se sont rapidement réunis pour réfléchir à des idées qui permettraient de lutter contre l’injustice raciale et sociale.

L’une des initiatives de l’équipe de basketball torontoise a été de mettre sur pied une campagne de sensibilisation dans les médias sociaux pour inciter les Américains vivant au nord de la frontière à voter en novembre.

L’idée était de leur montrer combien il est simple de s’inscrire et de voter.

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Ce qui a commencé sous forme de blogue est devenu un site web : une petite entreprise basée en France qui emploie 15 personnes et qui permet des échanges entre des expatriés qui vivent au Canada ou ailleurs dans le monde. Photo : expat.com

RCI avec CBC News, US Goverment et Twitter

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Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Politique
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