En raison de la flambée du nombre de décès dus à la consommation de stupéfiants, l’Agence de santé publique du Canada réitère les mesures qui permettent d’y faire face.
La hausse du nombre de morts, révélée dans les dernières données nationales sur les méfaits des opioïdes, est symptomatique d’une crise qui prend des proportions inquiétantes, malgré les multiples mesures prises au fil des ans.
La Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, et Jennifer Russell, la médecin hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick, ont réagi à l’annonce des nouveaux chiffres. Ils incluent les données des trois premiers mois de l’année 2020 qui confirment cette tendance à la hausse des intoxications aux opioïdes, avec 1018 morts et 1067 hospitalisations.
Plusieurs raisons sont invoquées par la Dre Tam et son homologue pour expliquer la situation. Le trafic dans les rues est à la base de ce fléau qui gangrène l’ensemble du Canada. La pandémie de COVID-19 est venue en quelque sorte accroître l’exposition des personnes aux substances.
« L’explication possible c’est l’offre croissante de drogues de rue, imprévisibles et toxiques, par l’accès limité aux services proposés aux personnes qui consomment des substances pendant l’épidémie et par les sentiments d’isolement et d’anxiété que la COVID-19 ainsi que les mesures de santé mises en œuvre pour limiter les répercussions de la pandémie au Canada ont pu susciter. Par conséquent, plus de gens prennent des drogues lorsqu’ils sont seuls, ce qui accroît leur risque de surdose et de décès. » – Theresa Tam et Jennifer Russell.
Comment la contenir?
Les deux médecins ont indiqué que le recours aux soins et aux traitements est possible pour les personnes qui utilisent les stupéfiants. Au préalable, il faut cesser de stigmatiser ces personnes afin qu’elles retrouvent une certaine confiance et demandent de l’aide.
Comme l’usage des stupéfiants a de nombreuses implications, les Dres Tam et Russell exigent une action concertée de tous les intervenants.
En plus de voir leur santé physique et mentale se dégrader, les personnes peuvent connaître d’autres problèmes au travail et avec leur logement, et même avec leur inclusion sociale. De plus, tout cela a des incidences sur les finances et le personnel du système de santé.
En plus de prôner une approche centrée sur la collaboration, les médecins croient qu’il est également possible de faire appel aux initiatives d’approvisionnement en drogues à faibles risques pour prévenir les surdoses.
Cela représente une « composante importante d’une approche globale pour lutter contre la crise des opioïdes », soulignent les deux médecins.
Selon elle, il existe une panoplie d’autres solutions, comme les médicaments d’ordonnance à la place des drogues illégales et toxiques.
C’est « une bouffée d’oxygène » pour ces patients. Ils retrouvent l’accès aux traitements et aux services en santé mentale que la pandémie de COVID-19 a bloqué.
Agence de santé publique du Canada
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