Selon Statistique Canada, les exportations de pétrole brut et de gaz naturel ont généré 102 milliards de dollars dans l’économie canadienne en 2019 . À cela s’ajoutent plus de 112 milliards issus du pétrole raffiné, soit 19 % du revenu de toutes les exportations canadiennes (Source ACPP). Crédit : Istock

Canada : le secteur énergétique va mal, les Canadiens se montrent empathiques

La pandémie de COVID-19 pose d’importants défis à différents secteurs d’activités au Canada. Le secteur énergétique est tout aussi durement frappé. Selon la Vision pour la reprise économique du Canada publiée par l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP), en raison des mesures restrictives imposées par la COVIDF-19, il y a eu plusieurs fermetures d’entreprises au plus fort de la pandémie.

Ces fermetures ont eu comme principal facteur déclencheur la réduction globale de la demande dans le secteur énergétique. La production a décru de l’ordre de 740 000 barils par jour, avec une baisse des investissements de 8,7 milliards de dollars, soit 32 % par rapport à 2019.

L’industrie partout au pays a concentré son action sur les services essentiels, la chaîne d’approvisionnement dans les secteurs des transports et de l’alimentation, en assurant par exemple le transport du gaz destiné au chauffage des logements, des hôpitaux, en contribuant à générer de l’électricité pour le ravitaillement du secteur digital qui contribue à assurer la connectivité du pays.

Cette baisse d’activité a eu des incidences partout au pays, mais touchant durement l’Alberta, qui tire l’essentiel de ses revenus des sables bitumineux. Ceux-ci représentent l’un des plus grands gisements à l’échelle de la planète, avec ses 175 milliards de barils en Athabasca.

Plusieurs municipalités rurales de cette province de l’Ouest canadien redoutent que ce ralentissement se traduise par des faillites en raison des impôts impayés des compagnies du secteur clouées au sol, à cause de la dégringolade des cours du pétrole.

La province compte essentiellement sur les revenus issus de l’exploitation pétrolière et des impôts de l’industrie. Selon Radio-Canada, les impôts des entreprises énergétiques représentent 30 % à 85 % des budgets des comtés et des villages de cette province.

L’ACPP suggère de réformer le calcul de l’impôt pour les compagnies afin de prendre en compte la dégringolade des prix du pétrole, rapporte également Radio-Canada. C’est ce qui permettra en dernier ressort aux municipalités rurales de connaître un répit.

Le secteur énergétique soutient plus d’un demi-million d’emplois partout au Canada Source : (ACPP). Crédit : Istock

Les Canadiens soutiennent leur secteur énergétique

La crise sanitaire est venue exacerber une situation déjà critique dans ce secteur où plusieurs entreprises pétrolières et gazières ont déclaré faillite au cours des dernières années.

Mentionnant les résultats d’un sondage d’Ipsos, le 22 septembre dernier, l’ACPP a souligné que la situation économique du pays représente l’enjeu numéro un des Canadiens.

44 % d’entre eux estiment que l’économie devrait être la plus grande priorité, bien avant la santé (36 %). À noter que ces chiffres sont susceptibles de changer en raison de la survenue d’une deuxième vague de COVID-19, alors que le Canada était en plein dans le déploiement de sa stratégie de relance économique.

En vue de cette relance économique, 64 % de la population soutiennent qu’il faut s’appuyer sur les secteurs pétroliers et gaziers. 55 % d’entre eux estiment qu’il faut soutenir les emplois dans ces deux secteurs pour impulser une réelle dynamique à l’économie.

Même au Québec, où la population est d’habitude moins encline à soutenir l’exploitation pétrolière en raison des préoccupations environnementales soulevées, celle-ci semble démontrer des signes d’ouverture. Comme le traduisent des données de l’institut économique de Montréal (IEDM), à 71 % la population québécoise préfère importer son pétrole de l’Ouest canadien, 8 % des États-Unis, 6 % des autres pays.

Dans sa Vision pour la reprise économique du secteur, l’ACPP exhorte le gouvernement fédéral à en faire plus, en ce moment où les Canadiens appuient les secteurs pétroliers et gaziers.

En plus de présenter les mérites de ces secteurs qui représentent le socle de l’économie du Canada, l’ACPP a mis de l’avant les efforts entrepris par les compagnies pour réduire leur empreinte carbone, et invité le gouvernement à créer un environnement plus propice aux affaires pour les compagnies internationales intéressées.

 » La politique gouvernementale doit être considérée dans le contexte d’un solide plan de reprise économique. Il est temps de signaler à la communauté internationale que le Canada est un bon endroit où faire des affaires et de faire valoir ses forces pour attirer de nouveaux investissements dans l’industrie « , a déclaré Tim McMillan, président et chef de la direction de l’ACPP. (Cité dans un communiqué par l’ACPP en septembre).
Avec des informations de l'ACPP, IEDM, Statistique Canada, Atlas Monde diplomatique, Radio-Canada

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Catégories : Économie
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