‎ « Le code source de cette l’application (Alerte COVID) est disponible et les gens peuvent le ‎regarder…Il n’y a aucune manipulation ‎d’information sensible», selon Mourad Debbabi, chercheur et doyen de la faculté de génie et d'informatique Gina-Cody à l’université Concordia, et membre du Consortium national en cybersécurité, – Photo : RCI

‎ « Le code source de cette l’application (Alerte COVID) est disponible et les gens peuvent le ‎regarder…Il n’y a aucune manipulation ‎d’information sensible», selon Mourad Debbabi, chercheur et doyen de la faculté de génie et d'informatique Gina-Cody à l’université Concordia, et membre du Consortium national en cybersécurité, – Photo : RCI

Faut-il avoir peur de l’application Alerte COVID ?

L’installation d’applications sur le cellulaire vient toujours avec son lot d’enjeux liés à la cybersécurité, en général, et à la protection des données personnelles, en particulier.

Et l’application de traçage de la COVID-19, Alerte COVID, lancée par plusieurs provinces en collaboration avec le gouvernement canadien et adoptée récemment par le Québec, n’échappe pas à la suspicion.

(Écoutez l’entrevue avec le professeur Mourad Debbabi)

L’application étant basée sur les technologies de deux géants de l’internet Google et Apple, certains peuvent y voir une mainmise de ces deux compagnies du GAFAM sur les données des Canadiens ou que le Canada soit à un pas d’une société comme celle imaginée par George Orwell dans son roman dystopique, 1984.

Le chercheur Mourad Debbabi, doyen de la faculté de génie et d’informatique Gina-Cody à l’université Concordia, et membre du Consortium national en cybersécurité, évacue cette possibilité du revers de la main.

Pour lui, ce scénario ne peut pas se réaliser avec cette application qu’il a eu à vérifier sans prendre toutefois part à son élaboration.

‎« Le code source de cette application est disponible et les gens peuvent le regarder. La documentation est aussi disponible et nous voyons très bien qu’il n’y a aucune manipulation d’information sensible par cette application», explique le professeur Mourad Debbabi qui est aussi membre du Conseil consultatif en cybersécurité mis en place en novembre 2019 par le gouvernement du Québec.

Il rappelle aussi que l’application a reçu l’aval du Centre canadien de cybersécurité ainsi que les Commissaires à la protection de la vie privée, aussi bien au niveau national que provincial.

Pour lui, ‎«le risque est très minime avec l’utilisation de cette application». D’ailleurs, il affirme que lui-même l’a installée sur son téléphone.

Il énumère aussi les 10 recommandations que tout développeur d’application doit suivre pour concevoir et réaliser une application sécuritaire.

Ces recommandations ont été émises par les experts du Consortium national en cybersécurité qui est un consortium interuniversitaire fondé en 2020 par l’université Concordia, les universités de Calgary, du Nouveau-Brunswick, de Waterloo ainsi que l’Université Ryerson.

En date du 13 octobre 2020, l’application Alerte Covid, a enregistré 3,8 millions de téléchargements dans 8 provinces et a permis à 1 486 personnes de signaler qu’elles étaient atteintes de la COVID-19 - Photo : Justin Tang / La Presse Canadienne

En date du 13 octobre 2020, l’application Alerte Covid, a enregistré 3,8 millions de téléchargements dans 8 provinces et a permis à 1 486 personnes de signaler qu’elles étaient atteintes de la COVID-19 – Photo : Justin Tang / La Presse Canadienne

Fonctionnement

Quant au fonctionnement proprement dit de l’application Alerte COVID, cette dernière ‎« utilise (la technologie sans fil) Bluetooth pour échanger des codes aléatoires avec les téléphones à proximité. Chaque jour, elle vérifie une liste de codes aléatoires provenant des personnes ayant signalé un test positif à l’application. Si vous avez eu un contact étroit avec l’une de ces personnes au cours des 14 derniers jours, vous recevrez une notification»‎, selon la documentation du gouvernement.

Et quand une personne reçoit un diagnostic positif de la COVID-19, les autorités de la santé publique lui remettent un code qu’elle doit introduire dans l’application Alerte COVID.

L’information est, ensuite, transmise, de façon anonyme, à tous téléphones et alertera toutes les personnes qui étaient à proximité d’une distance de deux mètres ou moins. Il faut, toutefois,  qu’elles aient installé l’application auparavant.

En parlant d’efficacité, le professeur Mourad Debbabi estime ‎«qu’‎à partir d’un seuil d’utilisation de 15% de la population, l’application peut avoir un impact hautement significatif‎ »‎ dans la lutte contre la COVID-19.

Selon les derniers chiffres du gouvernement canadien, en date du 13 octobre 2020, l’application a enregistré 3,8 millions de téléchargements dans 8 provinces et a permis à 1 486 personnes de signaler qu’elles étaient atteintes de la COVID-19.

En complément :

Les 10 recommandations du Consortium national en cybersécurité pour des applications sécuritaires (Fr./En.)

Rapport de la Commission des insitutions de l’Assemblée nationale du Québec sur les applications de notification

Vos données personnelles sont-elles suffisamment protégées?

2e vague : Québec finit par dire oui à l’application canadienne Alerte COVID

Catégories : Internet, sciences et technologies, Santé, Société
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