En tout, 85 projets seront financés par le nouveau Programme d'action et de lutte contre le racisme. Des manifestants défilent dans une rue principale lors d'un événement antiraciste à Red Deer, en Alberta, le dimanche 4 octobre 2020. (Photo : Jeff McIntosh/ La Presse canadienne)

Le Canada finance 85 projets de lutte contre le racisme partout au pays

Le gouvernement libéral a annoncé jeudi qu’il investissait 15 millions de dollars dans divers projets de lutte contre le racisme visant à éliminer les obstacles systémiques auxquels sont confrontés les peuples autochtones, les communautés racialisées et les minorités religieuses du pays. 

En tout, 85 projets seront financés par le nouveau Programme d’action et de lutte contre le racisme.

Ils contribueront notamment à financer des organismes luttant contre toute forme de racisme et de discrimination systémique ainsi que des projets promouvant l’intégration dans la société canadienne et la compréhension interculturelle et interconfessionnelle.

Certaines initiatives seront tournées vers la recherche pour mieux comprendre les disparités et les défis auxquels sont confrontés les peuples autochtones, les communautés racialisées et les minorités religieuses.

« Ces projets aideront à s’attaquer aux obstacles systémiques qui empêchent les peuples autochtones, les communautés racialisées et les minorités religieuses de participer pleinement et équitablement à tous les aspects de la société. »Bardish Chagger, ministre de la Diversité et de l'Inclusion et de la Jeunesse

Dans son communiqué, le gouvernement canadien reconnaît que « si des progrès ont été réalisés, il reste encore beaucoup à faire pour résoudre les problèmes systémiques dans les institutions du pays. »

Les projets qui recevront la subvention sont répartis dans tout le pays, en voici quelques-uns :

  • Le Diversity Employment Network (DEN), mis sur pied par la Black Business Initiative en Nouvelle-Écosse, qui vise à éliminer les obstacles à l’emploi de la communauté afro-néo-écossaise.
  • La mobilisation communautaire contre le profilage racial dans le Montréal métropolitain, menée par l’Institut de recherche et d’éducation sur les relations raciales, afin de lutter contre le profilage racial.
  • Contenir et contrer les groupes haineux canadiens, mené par le Canadian Anti-Hate Network, qui accroîtra la surveillance des groupes d’extrême droite, rendra compte de leurs activités et déposera des plaintes auprès des autorités.
  • Addressing Barriers to Enhance Access to Employment, Leadership Training, Supports, Resources and Justice for Indigenous Young Women and Teenage Girls, mené par Justice for Girls Outreach Society à Vancouver, en Colombie-Britannique, qui créera des possibilités de changements systémiques permettant d’améliorer la situation des femmes et des filles autochtones.
Le racisme systémique au Canada

Cette annonce tombe alors que le débat autour du racisme systémique fait rage au Canada.

Suite à la mort de Joyce Echaquan, une femme autochtone décédée dans conditions douteuses entachées de racisme dans un hôpital québécois, plusieurs membres de la société civile se sont révoltés, demandant que des actions soient mises en place pour mettre un terme au racisme auquel les peuples autochtones font face.

La reconnaissance du racisme systémique est aussi l’une des demandes principales des divers acteurs de la société. Malgré son caractère parfois involontaire, cette forme de racisme a pour effet de perpétuer les inégalités subies par les personnes racisées, notamment en matière d’éducation, de revenus, d’emploi, d’accès au logement et aux services publics.

Au Québec, le premier ministre François Legault ainsi que son ministre des Affaires autochtones fraîchement nommé, Ian Lafrenière, refusent d’accepter l’existence de racisme systémique dans la province.

« Je reconnais que présentement, le terme  »racisme systémique » ne fait pas l’unanimité », a-t-il dit la semaine dernière lors de sa nomination.

Des gens participent à une manifestation appelée « Justice pour Joyce » à Montréal, le samedi 3 octobre 2020, où ils demandent Justice pour Joyce Echaquan et la fin de tout racisme systémique. (Photo : Graham Hughes / The Canadian Press)

À l’inverse, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a avoué que le racisme systémique était omniprésent dans la société canadienne et qu’il fallait travailler pour y mettre un terme.

En point de presse mardi, il encourageait « toutes les personnes en position d’autorité », y compris les politiciens, « à reconnaître la réalité du racisme systémique pour prendre la voie de la réconciliation ».

Pour ce qui est de la population canadienne, 12 % des personnes au Canada se considèrent comme étant un peu racistes, selon un sondage de la firme Léger.

  • Les habitants de l’Alberta sont les plus intolérants, avec 18 % des répondants qui se considèreraient comme plutôt ou assez racistes.
  • En revanche, la Colombie-Britannique et les provinces de l’Atlantique seraient les plus accueillantes.
  • Le Québec se situe dans la moyenne nationale (en tenant compte de la marge d’erreur de +/-2,5 %), avec 11 % des personnes se considérant racistes, de leur propre aveu.

Cela signifie que 59 % de la population canadienne ne se considère pas du tout comme étant raciste.

Avec les informations de RCI Espagnol et Radio-Canada.

Catégories : Autochtones
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