La mort de la jeune mère Atikamekw Joyce Echaquan, la semaine dernière, sous une pluie d’injures racistes à l’hôpital de Joliette continue de faire les manchettes au Québec.
L’histoire s’est retrouvée dimanche dans la populaire émission d’affaires publiques de la télévision de Radio-Canada, Tout le monde en parle.
Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique du Québec, qui était invitée à commenter la mort de la femme autochtone, a refusé de reconnaître qu’il y a du racisme systémique dans la province.
Elle a n’a pas voulu se mouiller dans ce qu’elle a désigné comme « des débats de sémantique ». « Oui, il y a du racisme dans plusieurs organisations, dans plusieurs façons de faire », a-t-elle néanmoins reconnu.
«On reconnaît qu’il y a du racisme. Il y a du racisme au Québec. Ça, on a toujours été parfaitement à l’aise de reconnaître qu’il y a du racisme au Québec. Il y en a à tel point qu’il faut absolument se mettre en action », a-t-elle précisé.
Pourquoi ne pas reconnaître le racisme systémique? Le grand chef de la nation attikamek Constant Awashish pose la question à la vice-première ministre @GGuilbaultCAQ #tlmep pic.twitter.com/1agF0CoIm1
— Tout le monde en parle (@OFF_TLMEP) October 5, 2020
Présent lui aussi à l’émission, Constant Awashish, grand chef du Conseil de la Nation atikamekw, a expliqué que « plusieurs témoignages à la commission Viens […] sont venus reconnaître qu’il existe un racisme systémique basé sur la prémisse […] que les Premières Nations devaient être discriminées à l’époque. Mais encore aujourd’hui, les relents de cette mentalité continuent à s’appliquer ».
« Je ne comprends pas pourquoi, encore aujourd’hui, les gens qui sont en haut du système ne veulent pas reconnaître cette problématique-là. C’est par là que ça devrait commencer. D’ailleurs, tous les autres premiers ministres [des autres provinces, NDLR] le reconnaissent », a-t-il ajouté.
Invitée la populaire émission, Michèle Audette, conseillère principale en matière de réconciliation et d’éducation autochtone à l’Université Laval, a lancé à la vice-première ministre : «Soyez audacieux, vous l’avez le pouvoir, là. Soyez audacieux. »
C’est dans ce contexte que le premier ministre François Legault s’est entretenu lundi avec des chefs de la nation atikamekw à son bureau de Montréal.
Cette rencontre a été fixée exactement une semaine après la mort de Joyce Echaquan. La scène, filmée par la patiente elle-même, a soulevé l’indignation au pays.
Constant Awashish doit participer à la rencontre en compagnie du chef de la communauté de Manawan, Paul-Émile Ottawa, du chef de la communauté d’Opitciwan, Jean-Claude Méquish, ainsi que du chef de la communauté de Wemotaci, François Neashit.
Avec les informations de Radio-Canada et La Presse canadienne
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