Représentation artistique de la sonde Osiris-Rex recueillant des échantillons à la surface de l'astéroïde Bennu. (Source : NASA)

Le Canada participe au prélèvement d’un échantillon d’astéroïde majeur

La sonde OSIRIS-REx de la NASA essaiera mardi de prélever un échantillon de l’astéroïde Bennu (Bénou) qui permettra, à terme, d’élucider les mystères entourant la formation de notre Système solaire et l’origine de la vie sur Terre.

Après plus de deux ans de voyage solitaire, la sonde américaine a atteint l’orbite de Bennu en décembre 2018. Après plusieurs essais, le jour J est enfin arrivé.

Mardi, OSIRIS-REx se rapprochera de la surface de l’astéroïde sans s’y poser et déploiera son bras robotisé de trois mètres, qui touchera la surface pendant environ 10 secondes. 

Pendant ce court laps de temps, un jet d’azote sera soufflé pour remuer la poussière et le gravier et ainsi tenter de prélever entre 60 grammes et deux kilogrammes. La sonde a assez d’azote pour réaliser trois tentatives. 

« Ceci pourrait être la plus grande quantité de matière extraterrestre ramenée de l’espace depuis l’ère des missions Apollo », écrit la NASA sur son site. 

Capturée le 11 août 2020 lors de la deuxième répétition de la collecte d’échantillons de la mission OSIRIS-REx, cette série d’images montre le champ de vision de l’imageur SamCam alors que la sonde de la NASA s’approche de la surface de l’astéroïde Bennu. La répétition a permis de réaliser les trois premières manœuvres de la séquence d’échantillonnage jusqu’à un point situé à environ 40 mètres au-dessus de la surface, après quoi l’engin spatial a effectué une combustion en marche arrière. (Source: NASA/Goddard/University of Arizona)

La contribution canadienne

Le Canada joue un rôle primordial dans cette mission par l’intermédiaire de l’altimètre laser de la mission OSIRIS-REx (OLA) embarqué sur la sonde.

En effet, l’instrument de l’Agence spatiale canadienne a permis de balayer la surface de l’astéroïde afin de produire des cartes 3D essentielles aux scientifiques pour sélectionner le meilleur site d’échantillonnage.

L’altimètre laser canadien est un lidar qui a permis de balayer Bennu jusqu’à sept kilomètres de distance.

Suite à près de trois milliards de mesures, les scientifiques ont pu créer un modèle 3D de l’astéroïde et ainsi se rendre compte que sa surface était bien plus accidentée que prévu.

Cette image est le résultat de 3 342 748 mesures prises lors d’un balayage d’une durée de 5 min 30 s. Les ombres se trouvent dans des endroits que l’instrument OLA ne pouvait pas atteindre d’où il se situait. (Source : NASA/Université de l’Arizona/Agence spatiale canadienne/Université York/MDA.)

Dès août 2009, quatre endroits d’échantillonnage potentiels avaient été déterminés et c’est le modèle 3D qui a permis aux équipes de sélectionner le site du nom de « Rossignol » sur lequel OSIRIS-REx prélèverait un échantillon. 

Cette représentation en 3D de la forme de l’astéroïde a aussi servi à interpréter l’histoire géologique de Bennu et mieux comprendre certains des changements survenus à la surface au fil du temps.

En échange de sa contribution, le Canada recevra une partie de l’échantillon lorsqu’il reviendra sur Terre en septembre 2023.

Ces images détaillées du site (où l’on voit des blocs rocheux, des cratères et d’autres caractéristiques géologiques) sont fondées sur une série de mesures prises par l’instrument OLA, l’altimètre laser canadien embarqué sur la sonde spatiale OSIRIS-REx de la NASA. Image : Michael Daly, Centre for Research in Earth and Space Science, Université York. (Sources : NASA, Université de l’Arizona, Agence spatiale canadienne, Université York, MDA.)
Comprendre l’origine de la Terre et plus encore

Bennu est un astéroïde âgé de plusieurs milliards d’années et composé de beaucoup de carbone, mais aussi de métaux précieux.

Parmi les composantes présentes à la surface, les scientifiques espèrent trouver des minéraux argileux qui sont reconnus pour contenir de l’eau. Étant donné l’âge de cet astéroïde, ces échantillons pourraient contenir des molécules qui étaient présentes lors de la formation de la vie sur Terre.

La sonde est d’ailleurs équipée d’instruments permettant de détecter la présence de composés organiques tels que des sucres ou des acides aminés, les unités de bases essentielles à la vie sur notre planète.

Grâce à cette mission, les astrophysiciens espèrent prouver la théorie selon laquelle les éléments constitutifs de la vie sont parvenus sur la Terre grâce à des impacts météoritiques. 

Bennu mesure environ 500 mètres de diamètre. Par comparaison, la tour du stade olympique de Montréal est haute de 165 mètres et celle du CN de 553 mètres. Photo de l’astéroïde Bennu réalisée à partir d’une mosaïque d’images. (Photo : NASA/Goddard/University of Arizona)

Étudier Bennu en détail pourrait aussi avoir des implications sur les voyages spatiaux et l’industrie minière spatiale.

D’après la NASA, l’astéroïde pourrait être composé de bien plus de platine et d’or que la surface terrestre. Connaitre la composition de Bennu permettrait de répondre aux nombreuses questions relatives à possibilité d’exploiter des astéroïdes lors de voyages dans l’espace profond.

Même si les métaux rares présents sur les astéroïdes attirent beaucoup d’industriels, l’eau que les scientifiques espèrent trouver sur Bennu serait son véritable trésor. En plus de pouvoir apporter des réponses sur l’origine de notre planète, l’eau peut être utilisée pour boire, mais aussi respirer ou créer du carburant (en séparant ses composants).

Étant donné le coût élevé du transport de matériel dans l’espace, si les astronautes parviennent à extraire l’eau d’un astéroïde pour en faire du combustible et des systèmes de survie, l’au-delà cosmique est plus près que jamais d’être accessible à l’homme.

Avec les informations de la NASA, de l’Agence spatiale canadienne et de Radio-Canada.

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