Dire que la COVID-19 a bouleversé la vie de millions de personnes à travers le monde, c’est enfoncer des portes ouvertes.
Au-delà de la valse des confinements-déconfinements et du port du masque pour se protéger du coronavirus en public qui n’est plus une spécificité culturelle chinoise, la pandémie a eu un impact réel sur les revenus et la qualité de vie des populations à travers le monde.
(Écoutez l’entrevue avec Emir Lallouche)
Le Montréalais d’origine marocaine, Emir Lallouche, créateur de l’application Yallah Xash et fondateur du service de transferts d’argent du même nom, explique en entrevue avec RCI qu’il a pu mesurer cet impact.
À titre d’exemple, dans le cas de Yalla Xash qui s’est spécialisée dans les transferts d’argent de la diaspora marocaine du Canada vers son pays d’origine, le volume d’envois a enregistré une hausse substantielle de 30 à 40% chez les 5.000 clients qu’elle sert depuis son lancement.
Cette hausse s’expliquerait par la crise économique due à la pandémie et les pertes d’emplois qu’elle a engendrées.
La manière même d’utiliser le service a changé, selon Emir Lallouche. « Les transactions se font plutôt le matin pour supporter les familles en cas de chômage ou pour payer des soins. », explique-t-il.
« Les grands »financeurs » du développement économique dans les pays destinataires (des envois d’argent, NDLR) en Afrique sont (les membres de) la diaspora. Ce n’est pas la Banque mondiale ni le Fonds monétaire international…Notre application participe directement au développement : l’argent n’est pas stocké dans les paradis fiscaux.», Emir Lallouche, fondateur de Yalla Xash
Globalement, la diaspora marocaine à travers le monde envoie au pays environ 10 à 12 milliards de dollars américains par année.
Emir Lallouche affirme que « 700 milliards de dollars américains sont envoyés annuellement à travers le monde. Les États-Unis représentent à eux seuls près 30 % du total. Et la tendance est à la hausse. »
Yalla Xash n’a pas pu résister à l’appel du marché américain. Emir Lallouche affirme qu’il compte lancer son service « canadien» au sud de la frontière.
Les sollicitations des membres des communautés marocaine et africaines ont fini par le convaincre d’entamer les procédures pour ouvrir son service sur le sol américain.
Une histoire à suivre.
En complément :
Migrations et envois de fonds (site de la Banque mondiale. En anglais seulement)
Un nouveau service de transfert d’argent entre le Canada et le Maroc
Envoyer de l’argent à l’étranger (site d’informations du gouvernement du Canada)
Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada
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