De nouveaux projets porteurs d’emplois et de ressources additionnelles pour les communautés seront financés à hauteur de 100 millions de dollars par le gouvernement du Canada. Celui-ci vise l’instauration d’une économie plus verte dans cette province qui produit l’essentiel du pétrole vendu au Canada. Crédit : Istock

Alberta : création en vue de 3100 emplois et promotion d’une économie verte

Ces deux objectifs paraissent incompatibles dans une province qui dépend en grande partie de l’exploitation de ses réserves pétrolières et minières.

L’Alberta et sa région d’Athabasca sont perçues comme un trésor en raison des sables bitumineux qui renferment l’une des réserves pétrolières les plus importantes du monde, soit l’équivalent de 175 milliards de barils.

Leur exploitation est souvent montrée du doigt en raison des conséquences sur l’environnement. Les autorités provinciales et fédérales se veulent malgré tout rassurantes. Elles ont annoncé un partenariat dans le cadre de nouveaux projets qui permettront de créer 3100 emplois en plus de réduire de 10 millions de tonnes les gaz à effet de serre d’ici 2030.

Selon le Conference Board du Canada, l’Alberta et la Saskatchewan sont les deux provinces qui avaient la note D- pour la réduction des émissions de GES en 2013. Le Canada reçoit la note D qui correspond à l’une des plus faibles dans le concert des nations où les États-Unis et l’Australie font piètre figure. Cinq ans plus tard, le Canada doit rattraper un retard de près de 80 millions de tonnes de GES pour être capable d’atteindre ses cibles de réduction en 2030.

Malgré tout, les gouvernements de l’Alberta et du Canada veulent réduire les émissions de gaz à effet de serre dans cette province à un niveau qui représenterait l’équivalent de 3,1 millions de voitures en circulation.

Cet objectif ambitieux est défendu par le ministre fédéral de l’Environnement et des Changements climatiques, Jonathan Wilkinson. Il a réitéré l’engagement du fédéral à appuyer l’Alberta dans ses stratégies pour doter la population de « bons emplois » en plus d’assurer une croissance économique verte.

Les emplois visés sont dans le secteur de la construction et de la rénovation. La finalité est l’amélioration de l’efficacité énergétique, de l’innovation technologique propre, de la transformation industrielle et de la recherche.

Les projets porteurs d’emplois seront financés à hauteur de 100 millions de dollars par Ottawa. Ils seront bénéfiques à l’industrie, aux agriculteurs et aux communautés autochtones. Ces derniers vont pouvoir réduire leur empreinte écologique en plus d’en tirer des ressources financières supplémentaires.

« De manière plus ciblée, les projets vont induire une amélioration des rendements énergétiques, une mise à l’échelle de la production de biocarburants, le déploiement de technologies propres et la production d’une énergie géothermique. Cela aura un impact direct sur la réduction des émissions de GES des installations et sur la réduction des coûts d’exploitation. » (Source : communiqué)

Les feux de forêts constituent une manifestation visible des effets des changements climatiques en Alberta. Photo : iStock

Zéro émission de GES en 2050

Le financement consenti par le fédéral est issu du Fonds du leadership pour l’économie à faible émission de carbone.

Ce Fonds représente l’un des points stratégiques du plan gouvernemental de lutte contre les changements climatiques. Préparé à la suite d’une consultation publique, ce plan mise sur la tarification de la pollution par le carbone et un ensemble de mesures pour réduire les émissions de GES dans divers secteurs de l’économie.

Il met également l’accent sur le soutien à l’innovation, à la croissance et aux progrès technologiques. Il s’agit de créer les conditions qui vont renforcer la compétitivité des entreprises canadiennes à l’internationale et positionner l’économie nationale parmi les économies à faibles émissions de GES.

Bien souvent critiqué pour ses initiatives peu porteuses d’espoir pour l’avenir, le Canada garde en tête ses objectifs de réduction de GES pour 2030 et son ambition d’atteindre le niveau zéro émission en 2050 conformément aux cibles de l’Accord de Paris qui visent une réduction de GES de 30 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030.

Sur le site du gouvernement fédéral, il est indiqué que le troisième bilan de la mise en œuvre de ce plan a été positif en 2019 par rapport aux objectifs fixés.

Le financement des programmes visant l’efficacité énergétique fait partie des points positifs du plan, tout comme la réalisation de projets pour, entre autres, gérer les risques, créer les emplois, soutenir la vitalité des communautés, élaborer et adopter des technologies propres.

En Alberta, les programmes sont administrés par Émissions Réduction Alberta et le ministère de l’Environnement et des Parcs.

« L’annonce d’aujourd’hui montre que le gouvernement fédéral demeure déterminé à soutenir l’industrie pour qu’elle adopte des technologies propres afin de lutter contre les changements climatiques et de créer de bons emplois. Des annonces comme celles-ci permettront au Canada d’atteindre ses objectifs climatiques tout en garantissant un avenir économique durable et prospère. » – Jonathan Wilkinson, ministre fédéral de l’Environnement et des Changements climatiques

Source : ministère de l'Environnement et des Changements climatiques, gouvernement du Canada, Conference Board et Atlas Monde diplomatique.

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Catégories : Économie
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