On n’a pas fini d’écrire l’histoire des milliers de Canadiens morts au combat lors de la première et seconde guerre mondiale. Tant d’années plus tard, les scientifiques et les historiens rassemblent leurs talents et retrouvent les traces de ceux qu’on croyait disparus à tout jamais, pulvérisés par les obus ou les bombes; enterrés sous la boue des champs de combat ou dans des tombes sans noms.

Des restes de soldats canadiens toujours identifiés 75 ou 100 ans plus tard

On n’a pas fini d’écrire l’histoire des milliers de Canadiens morts au combat lors des guerres mondiales. Tant d’années plus tard, les scientifiques et les historiens rassemblent leurs talents et retrouvent les traces de ceux qu’on croyait disparus à tout jamais, pulvérisés par les obus ou les bombes, enterrés sous la boue des champs de combat ou dans des tombes sans nom.

Le soldat Henry George Johnston est né le 2 mai 1915, à Chauvin, en Alberta. (Photo fournie par sa famille)

Voici qu’on vient d’identifier un autre de ces soldats canadiens qu’on croyait disparu pendant la Seconde Guerre mondiale, cette fois aux Pays-Bas.

L’identité du soldat Henry George Johnston est confirmée dans un programme canadien visant à identifier des restes squelettiques découverts dans des tombes sans nom ou incorrectement identifiées. Le programme d’identification des pertes militaires du ministère de la Défense n’en est pas à son premier succès.

Johnston a été enterré comme soldat inconnu en 1945 dans le cimetière de guerre de Mook de la Commission des sépultures militaires du Commonwealth dans la province du Limbourg, lieu de repos final de plus de 300 soldats tués pendant la Seconde Guerre mondiale.

La famille Johnston en 1943. Dans le sens des aiguilles d’une montre, à partir du haut à gauche : Amelia tenant Leona, Henry tenant Yvonne, Ken et George. (Photo fournie par la famille Johnston)

Une autre belle histoire qui s’est terminée tragiquement

Henry George Johnston avait épousé Amelia Alice au printemps 1939. Il travaillait alors dans une scierie dans un petit village du nord de l’Alberta. Il s’était engagé dans l’Armée canadienne en 1943. Avant d’arriver en Europe, en juillet 1944, lui et sa femme avaient eu le temps de voir naître cinq enfants.

Il est mort au combat en janvier 1945, dans le sud-est des Pays-Bas, au cours d’une bataille qui faisait partie de l’opération Blackcock, un effort pour déloger des troupes allemandes sur le front occidental. Il a été tué dans la nuit du 16 janvier pendant que son régiment subissait de lourds bombardements. Il avait 29 ans. 

« Alors que les hommes plongeaient sous leurs véhicules pour se protéger, cinq d’entre eux ont été blessés. Et le soldat Johnston, artilleur et opérateur radio Kangourou, a été touché et tué », peut-on maintenant lire dans la biographie de Johnston sur le site du ministère canadien de la Défense nationale.

Comment l’a-t-on identifié 75 ans plus tard?

Miller père (à l’extrême droite, au dernier rang) et Johnston (à l’extrême droite, au premier rang) étaient des compagnons de char et les meilleurs amis. (Photo fournie par la famille Johnston)

Les restes d’Henry George Johnston ont été identifiés grâce à une étrange coïncidence et à des registres d’enterrement mis au jour en 2018. Dans le chaos des combats, sa tombe avait été marquée comme étant celle d’un soldat britannique.

Cependant, lorsque les restes de ce soldat ont été exhumés pour être enterrés dans un autre cimetière de guerre, un bracelet a été trouvé à ses côtés.

Ce bracelet appartenait à un soldat canadien de Winnipeg, Bill Miller père, qui avait servi dans le régiment d’Henry George Johnston, mais qui lui avait survécu. Une enquête a alors été ouverte qui a mené les enquêteurs au fils de Bill Miller, Kreb Miller, qui avait beaucoup à leur révéler.

Il faisait partie du même régiment que Johnston. Les deux hommes étaient de meilleurs amis et, lorsque Johnston a été fauché par un obus allemand, on a demandé à Miller de rassembler ses restes et de les ramener du front.

Ils étaient des frères d’armes

« Il se tenait juste à côté de Henry quand il a été tué, raconte à CBC News le fils de Miller. Et à l’époque, c’était comme une relation grand frère et petit frère, donc c’était vraiment dur pour mon père. Il était vraiment déchiré et cela a teinté le reste de sa vie. »

C’était au moment de l’enterrement aux Pays-Bas que Bill Miller a placé son bracelet aux côtés de son frère d’armes Henry George Johnston. D’autres vérifications et indices ont confirmé l’identité des restes du soldat Henry George Johnston.

Les restes des quatre soldats enterrés en présence de membres de leur famille dans une cérémonie organisée à Loos-en-Gohelle par les Forces armées canadiennes. (PC)

L’histoire de quatre soldats canadiens de la Grande Guerre inhumés 101 ans après leur mort

Tombés lors de la Première Guerre mondiale, quatre héros canadiens ont été inhumés il y a deux ans dans un cimetière militaire britannique du nord de la France.

Les restes de ces quatre soldats qui ont été enterrés en présence de membres de leur famille, dans une cérémonie organisée par les Forces armées canadiennes, avaient été retrouvés entre 2010 et 2016, notamment lors d’opérations de destruction d’anciens obus.

Âgés de 20 à 33 ans au moment de leurs disparitions en août 1917, ces quatre Canadiens tentaient de reprendre aux troupes allemandes une colline proche de Lens, une ville du nord de la France.

L’offensive canadienne de quelques jours avait fait plus de 10 000 morts et blessés. Et plus de 1300 soldats ont été portés disparus.

Les restes des quatre soldats qui ont été enterrés en présence de membres de leur famille lors d’une cérémonie organisée à Loos-en-Gohelle par les Forces armées canadiennes. (PC )

Des tests d’ADN effectués sur des restes de plus de 100 ans

Les restes des soldats avaient été remis à la Commission des cimetières militaires du Commonwealth, qui les ont identifiés grâce au programme d’identification des pertes militaires du ministère de la Défense du Canada.

Les services du ministère sont parvenus à les identifier en combinant une recherche historique, l’analyse de différentes preuves matérielles, et des tests d’ADN sur leurs descendants.

Les historiens estiment à 700 000 (sur 3,5 millions de morts) le nombre de soldats de toutes nationalités portés disparus sur le front ouest (Belgique, nord de la France, Alsace), théâtre principal des combats de la guerre de 14-18.

Le soldat Reginald Joseph Winfield Johnston servait au sein du 16e bataillon du Corps expéditionnaire du Canada. © Défense nationale

Une histoire à répétition

Les découvertes de dépouilles de militaires qui avaient souvent été enterrées à la hâte à proximité des tranchées sont fréquentes dans le département du Pas-de-Calais, dans le nord de la France.

Plus d’une vingtaine de corps de soldats ont ainsi été exhumés récemment sur le site d’un nouvel hôpital de la ville de Lens.

En 2017, deux autres soldats canadiens, décédés au combat pendant la Première Guerre mondiale, avaient été inhumés en France à la suite d’une cérémonie de déminage en vue de la réalisation d’un projet immobilier, près du village de Vendin-le-Viel.

Ces deux soldats avaient eux aussi péri lors de la bataille de Vimy en août 1917.

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Irène Lezaire, une autrice belge de 81 ans, dont une partie de la famille vit aujourd’hui au Canada, se souvient du combat livré par son grand-père, simple cordonnier et passeur d’hommes durant la guerre qui a déjoué la mort à de multiples reprises. Une histoire inconnue de soldat comme des millions d’autres. Sur cette photo, des soldats de l’artillerie canadienne ajoutent un message à leur projectile. Photo : Collection d’archives de l’Imperial War Museum

RCI avec CBC News, l’Agence France-Presse et la contribution de Radio-Canada

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