Malgré une croissance nette de l’effectif des caribous de la percupine, en quatre ans, dans la réserve faunique nationale de l’Arctique, la menace de disparition est loin d’être levée. Le Canada poursuit son partenariat national et international pour assurer la protection de l’environnement faunique dans cette région qui représente par ailleurs une source importante de subsistance pour les peuples autochtones. Crédit : Istock

Le Canada en éveil, bien que le troupeau de caribous de la Porcupine augmente

Les nouvelles en provenance de la Réserve faunique nationale de l’Arctique sur à la harde de caribous de la Porcupine sont plutôt rassurantes.

Ce troupeau, qui migre tous les ans entre le Canada et les États-Unis, a connu une croissance annuelle de 3,5 %. Depuis l’estimation de 169 000 en 2010, celle-ci est passée de 198 000 en 2013 à 218 000 en 2017. Il se trouve parmi les plus importantes populations de caribous de la toundra en Amérique du Nord, selon un relevé produit il y a trois ans et des données du Comité sur les espèces en péril au Canada.

Cette bonne nouvelle ne devrait pas occulter le fait que la menace de disparition plane toujours, et que le développement d’activités commerciales dans cette région présenterait une menace supplémentaire pour le troupeau. Leurs aires de mise bas devraient être protégées afin de promouvoir l’expansion de l’espèce. La région représente aussi une source importante de subsistance pour les Premières Nations au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et dans les régions rurales de l’Alaska aux États-Unis.

RCI a rapporté mardi les inquiétudes du ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles du Canada par rapport au projet Marsh Greek East Seismic Exploration. Le ministre Jonathan Wilkinson s’est dit très préoccupé par la suite de la phase de consultation de ce projet et d’autres projets de développement dans cette région. Commentant officiellement le processus d’évaluation en cours du projet Marsh Greek Eat Seismic Exploration, M.Wilkinson a soutenu que son « développement représente un risque important pour la harde ainsi que pour les peuples autochtones et les habitants du Nord qui en dépendent ».

Il a réitéré l’importance de demeurer vigilant. Les efforts des fonctionnaires fédéraux, des gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi que ceux des peuples autochtones, seront mis à contribution pour la poursuite des analyses des plans de développement dans cette zone de l’Arctique.

« Le calendrier de ce projet s’étend jusqu’à la période où les caribous doivent arriver dans la réserve pour mettre bas, et le projet ouvrirait la porte à de futures activités de développement sur leurs principaux terrains de mise bas », a souligné Jonathan Wilkinson.

Cette préoccupation rejoint celle de Bobbi Jo-Greenland, le président du conseil de tribu de Gwich’in. Ce dernier a relevé en 2017 qu’il est important de défendre les droits des Autochtones, le bien-être général et l’avenir des prochaines générations, en préservant notamment la harde de caribous de la Porcupine dans le respect des mesures nationales et internationales pour limiter les risques de dommage perpétuels.

« À titre de dirigeants, nous devons léguer à nos enfants et aux générations futures un écosystème sain. Personne ne peut compromettre le droit inhérent de nos jeunes de jouir d’un environnement inaltéré et d’un troupeau de caribous en bonne santé, deux éléments au cœur de la culture Gwich’in. Nous n’aurons de repos qu’une fois que les espèces naturelles sacrées seront protégées par des mesures permanentes de préservation de la nature sauvage », avait-il alors soutenu.

Cette crainte est exacerbée par le fait qu’en 2017, une mesure budgétaire du Congrès américain est venue accroître les explorations de gaz naturel et de pétrole dans la réserve faunique internationale de l’Arctique.

Dans l’annonce faite mardi, le ministre fédéral de l’Environnement a indiqué qu’en partenariat avec les gouvernements autochtones et territoriaux, le Canada a continué à soulever d’importantes préoccupations concernant les plans de développement dans cette réserve faunique.

Des accords de gestion de la faune dans cette région ont été conclus par le Canada et son partenaire américain, notamment en ce qui concerne certaines espèces, dont le caribou de la Porcupine, l’ours blanc et les oiseaux migrateurs.

À ce jour, des accords entre les peuples autochtones, le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le gouvernement fédéral protègent la zone d’habitats naturels de cette harde, soit une superficie de près de 20 720 kilomètres carrés situés le long de la frontière avec l’Alaska.

En 1987, un accord entre le Canada et les États-Unis sur la conservation du caribou et la coordination des efforts de gestion entre les deux pays donne lieu à la création du Conseil international du caribou de la Porcupine. Celui-ci produit chaque année un plan de gestion et de récolte de cette espèce.

Deux ans plus tôt, le Conseil de gestion de cette espèce au Canada voyait le jour afin de gérer la ressource de façon durable et coordonnée grâce à une communication plus fluide entre les utilisateurs, les chercheurs et les autres gestionnaires.

Avec des informations du Ministère de l'Environnement du Canada et un communiqué (2017) du gouvernement du Yukon

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Catégories : Environnement et vie animale
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