La découverte d’un chercheur montréalais pourrait aider à diagnostiquer et traiter une maladie encore peu connue, le syndrome de fatigue chronique.
Une équipe du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal dirigée par le Dr Alain Moreau a réussi à détecter un biomarqueur sanguin qui peut aider à établir l’encéphalomyélite myalgique (EM), le nom scientifique de la maladie.
Dans la plupart des cas, l’EM est diagnostiquée par élimination, les médecins écartant les autres causes possibles des symptômes du patient.
Rappelons que le syndrome de fatigue chronique touche environ 600 000 Canadiens et Canadiennes et jusqu’à 2,5 millions de personnes aux États-Unis.
Pour détecter le biomarqueur, les chercheurs utilisent un brassard qui sert à mesurer la tension artérielle. Il se gonfle et se dégonfle pendant 90 minutes, pour créer un malaise après effort.
Il s’agit là du symptôme cardinal de l’EM et permet d’obtenir une signature moléculaire précise. Ainsi, les médecins peuvent distinguer les sujets atteints de l’EM des sujets non malades ou souffrants d’affections apparentées comme la fibromyalgie.
Les conclusions de l’étude publiée dans la revue Scientific Reports pourraient conduire à un meilleur traitement de la maladie, y compris une détection précoce.
« Il ouvre aussi la possibilité de répartir les patients en sous-groupes pour avoir une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires en jeu dans certains symptômes et de mieux sélectionner les patients qui pourraient bénéficier de certaines approches thérapeutiques par un nouvel usage de certains médicaments existants », peut-on lire dans un communiqué.
La recherche revêt une ampleur particulière dans le contexte de la pandémie actuelle, puisque l’EM survient dans 75 % des cas après une infection virale grave.
Les patients infectés par la COVID-19 sont donc plus vulnérables, surtout s’ils présentent des symptômes sur une longue période.
L’équipe pense que ce test permettra le dépistage précoce de l’EM chez les personnes présentant des symptômes post-COVID-19 persistants et qui sont très semblables à ceux de l’EM pour ainsi ralentir la progression de la maladie.
Les chercheurs entendent désormais valider ce test dans d’autres populations pour à terme lancer de nouveaux tests cliniques.
Avec les informations de La Presse canadienne et l’Université de Montréal.
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