Des recherches sur la côte ouest du Canada viennent de mettre au point un logiciel de reconnaissance faciale adapté aux têtes et museaux des célèbres grizzlis qui peuplent les denses forêts de la Colombie-Britannique.
Partant pratiquement de zéro et utilisant des algorithmes développés initialement pour identifier les humains, le logiciel appelé BearID pourrait avoir d’énormes impacts dans le reste du monde pour la compréhension du comportement des animaux et l’atténuation des rencontres entre les ours et les humains.
Le logiciel libre de droit est la création de la chercheuse Melanie Clapham qui a passé les trois dernières années à capter des milliers d’images de grizzlis à Knight Inlet, sur la côte de la Colombie-Britannique, en utilisant de petites caméras fixées solidement aux branches des arbres.
L’écologiste spécialisée en comportement des animaux, postdoctorante à l’Université de Victoria, s’est associée à deux développeurs de logiciels de la Silicon Valley en Californie et à un centre de recherche sur les grizzlis en Alaska pour développer sa technologie de reconnaissance faciale pour ours.

Melanie Clapham (Université de Victoria)
Traquer les grizzlis comme des humains
« La technologie que nous utilisons est basée sur le même type de logiciel utilisé pour reconnaître les humains », explique Ed Miller.
Le développeur précise cependant que l’identification des humains est beaucoup plus facile, car il y a littéralement des millions d’images dont le logiciel peut tirer des leçons de façon empirique.
C’est donc en ayant recours à la technique de l' »apprentissage profond » que le logiciel BearID s’est entraîné à reconnaître certains grizzlis plus précisément au fur et à mesure qu’il disposait d’un plus grand nombre d’images.

Melanie Clapham (Université de Victoria)
La chercheuse canadienne espère que son logiciel sera maintenant adopté par les municipalités, les gouvernements et les organisations à but non lucratif, par autant de groupes possibles, car il permettrait de mieux comprendre le comportement des animaux sur leurs territoires.
Elle peut par exemple suivre un ours à la trace dans ses déplacements « de la même manière qu’on suit un humain dans les aéroports », dit-elle. À partir de là, les autorités peuvent prendre des décisions mieux informées en matière de gestion et de conservation.
Cela pourrait également contribuer à atténuer les conflits entre les ours et les humains. « Si vous avez un ours qui fouille dans les poubelles, et que vous installez des caméras… Est-ce qu’il s’agit d’un seul ours ou de cinq ours différents qui arrivent dans la région? » Le logiciel vous permettrait de le savoir rapidement dit-elle.
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RCI avec CBC News
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