Google renouvelle son engagement envers l’Institut québécois d’intelligence artificielle, le Mila, avec un investissement de 4 millions sur trois ans. (Photo : Mila)

Google réinvestit dans la recherche canadienne sur l’intelligence artificielle

La branche canadienne du géant informatique Google a annoncé vendredi qu’elle renouvelait son financement sur trois ans de quatre millions de dollars dans l’Institut québécois d’intelligence artificielle, le Mila.

Cette subvention permettra à l’institut basé à Montréal de continuer ses recherches sur les différentes applications de l’IA, notamment dans le secteur de la santé et de la lutte contre la COVID-19.

Il s’agit là du second investissement de Google dans le Mila. En 2016, le géant américain avait accordé 4,5 millions de dollars américains à l’entreprise, lui permettant de passer de 25 à 519 chercheurs.

Une des raisons pour lesquels Google Canada a choisi cet institut est son directeur scientifique. Yoshua Bengio est l’un des pionniers de l’intelligence artificielle dans le monde.

Le rôle de l’IA dans la lutte contre la COVID-19

Pour le chercheur, cette année a marqué un « moment décisif » pour la communauté de l’IA parce que la COVID-19 a créé des enjeux sans précédent.

La pandémie a exigé une intervention rapide du domaine de la recherche et une collaboration interdisciplinaire accrue des chercheurs au Canada et dans le monde.

« La COVID-19 a changé la face du monde pour toujours. Et de nombreuses industries, des soins de santé au commerce de détail, doivent s’adapter pour prospérer dans la nouvelle réalité », explique M. Bengio dans le blogue officiel pour le Canada de Google.

« Alors que nous nous préparons à l’avenir et aux inévitables changements de priorités, force est de constater que l’IA n’est plus une technologie émergente, mais bien un outil utile permettant de résoudre des problèmes à l’échelle mondiale. »

Le directeur du Mila, Yoshua Bengio (Photo : Maryse Boyce/Mila)

Le Mila joue un rôle prépondérant dans les recherches sur les applications de l’IA qui aident à combattre la COVID-19.

L’équipe de l’institut développe l’algorithme LambdaZéro. Son objectif est d’aider les scientifiques à trouver les molécules les plus efficaces pour fabriquer de nouveaux médicaments. Le système permettra notamment de prédire des combinaisons ayant davantage de chances de fonctionner. 

Avec cet outil, les scientifiques sous l’égide de Yoshua Bengio espèrent réduire le processus pour trouver un médicament qui prend 10 ans en moyenne. 

L’algorithme sera d’ailleurs mis à l’essai en janvier pour créer un nouveau médicament capable de combattre la COVID-19.

L’écosystème unique du Canada

Par ces politiques visant à connecter les différents acteurs entre eux et ces investissements publics et privés, le Canada est à la pointe de la recherche sur l’IA.

« Le Canada possède un réseau interactif et interconnecté de certains des penseurs les plus créatifs en intelligence artificielle de notre époque », avance d’ailleurs Hugo Larochelle, directeur de Google IA à Montréal dans un communiqué.

Le pays a été le premier à développer une stratégie nationale en matière d’IA pour promouvoir une mentalité d’unité et de collaboration dans cet écosystème.

La Stratégie pancanadienne en matière d’intelligence artificielle a été lancée en 2017 avec un investissement de 125 millions de dollars dans des groupes de recherches. Et 30 % de cette somme a été versée au Mila, explique la directrice de la Stratégie, Elissa Strome, dans une entrevue avec La Presse canadienne.

« L’investissement continu de Google en IA au Canada illustre exactement le type de partenariats publics, privés et universitaires dont nous avons besoin pour permettre aux chercheurs les plus brillants de faire avancer la science de l’IA et ses applications dans tous les secteurs. »Elissa Strome, directrice de la Stratégie

Selon un récent rapport de la société montréalaise Element AI, le Canada est le deuxième pays pour le nombre total de chercheurs en IA, après les États-Unis. Photo des membres du Mila. (Photo : Maryse Boyce / Mila)

Cette avance s’est notamment illustrée en 2018 avec lDéclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle.

Cet énoncé de principes éthiques dévoilé en partie par le Mila est reconnu à l’échelle internationale comme étant l’une des plus importantes initiatives pour le développement responsable de l’IA avec des avantages sociaux tangibles, précise Yoshua Bengio. 

En tout, les gouvernements fédéraux et provinciaux ont investi près d’un milliard de dollars dans l’écosystème de l’IA depuis 2015, ajoute-t-il. Ces investissements jumelés aux politiques d’immigrations ouvertes aux experts mondiaux ont permis au pays de retenir de nombreux éminents chercheurs dans l’IA. 

Selon un récent rapport de la société montréalaise Element AI, le Canada se démarque par sa proportion de chercheurs en IA. Le rapport a révélé que 2,36 % du réservoir de talents en IA du Canada est constitué de chercheurs, soit la plus grande concentration du monde.

Le rapport a également mis en avant que le Canada est le deuxième pays pour le nombre total de chercheurs en IA, après les États-Unis.

Aujourd’hui, « les innovations canadiennes en IA aident à visualiser les changements climatiques et à sensibiliser la population, à propulser les voitures sans chauffeur et à améliorer les soins de santé », explique M. Bengio.

L’objectif du chercheur renommé est de développer l’IA responsable pour qu’à terme, elle profite à tous.

Avec les informations de La Presse canadienne, de Google et du Mila. 

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