La milliardaire américaine qui avait profité d’une exemption à la quarantaine de 14 jours à la fin de l’été et provoqué un tollé de protestations au Canada a maintenant contracté la maladie.
Liz Uihlein, 75 ans, présidente et PDG de la société d’approvisionnement Uline inc. basée dans le Wisconsin, a fait parvenir un courriel à ses employés pour les informer qu’elle et son mari, Dick Uihlein, avaient été déclarés positifs et s’isolaient dans leur résidence.
Les spéculations vont bon train selon lesquelles le couple aurait pu contracter le coronavirus lors d’une célébration de la « victoire » à la Maison-Blanche le 3 novembre. Cette soirée à laquelle assistaient 150 personnes est liée à au moins une demi-douzaine d’infections dans le cercle restreint de Donald Trump.
Liz et Dick Uihlein sont les deux plus grands donateurs du Parti républicain, selon le Center for Responsive Politics. Ils ont donné au moins 65,5 millions de dollars cette année.
Même si une porte-parole des Uihlein affirme que le couple n’a pas participé à la soirée à la Maison-Blanche, des données de suivi des vols obtenues par CBC News jette le doute.
Elles montrent que le jet privé des Uihlein a décollé de l’aéroport international de Waukegan, près du siège de la compagnie et de leur domicile dans l’Illinois, dans l’après-midi du 3 novembre, pour atterrir à l’aéroport de Dulles près de Washington, une heure et demie plus tard. Le jet est retourné à Waukegan tôt le matin du 4 novembre.
De grands sceptiques de la pandémie
Mme Uihlein a fait les manchettes, il y a quatre mois, parce qu’elle protestait contre les règles strictes de confinement dans l’État du Wisconsin.
Elle et son mari Richard, surnommés le « couple conservateur le plus puissant dont vous ayez jamais entendu parler », avaient notamment utilisé son influence pour tenter de forcer le gouverneur démocrate du Wisconsin à assouplir les règles de confinement, en prétendant que les médias « exagéraient » la crise.
Liz Uihlein, qui a été conseillère économique du président Donald Trump, s’est plainte que les fermetures imposées par les gouvernements sont coûteuses et perturbent les affaires.
« C’est exagéré, avait-elle déclaré au journal The Guardian en avril dernier. Et je ne souhaite de malheur à personne. Vous savez que je ne le souhaite pas, mais je pense que cela fait mal à certains âges dans certains endroits et largement dans beaucoup de régions du monde. Dans le pays, ce n’est pas aussi répandu que ce que la presse voudrait que vous sachiez. »
Elizabeth Uihlein et Jacob Peters, directeur de Uline, arrivent à la Maison-Blanche pour un dîner d’État en septembre 2019 en l’honneur du premier ministre australien Scott Morrison. (Paul Morigi/Getty Images)
La milliardaire américaine républicaine exemptée de quarantaine au Canada
Elizabeth Uihlein s’était rendue à Toronto à bord de son avion privé le 25 août dernier pour visiter une des installations de sa société, à Milton, en Ontario.
L’importante donatrice à Donald Trump et deux de ses adjoints américains qui l’accompagnaient avaient été exemptés de s’isoler pendant 14 jours à leur arrivée au pays, comme le veut la directive de santé publique.
Il existe des exceptions à cette règle de quarantaine pour les travailleurs de la santé et les camionneurs, mais pas pour les milliardaires de 75 ans accompagnés de leur entourage. L’exemption de Mme Uihlein de la période de quarantaine obligatoire était le résultat d’une erreur administrative, avait reconnu le ministre de la Sécurité publique Bill Blair.
Cette affaire avait fait couler beaucoup d’encre. Des agents de police avaient été envoyés dans les bureaux d’Uline à Milton, le matin du 26 août, pour répondre à une plainte selon laquelle les trois visiteurs américains tenaient des réunions de grands groupes où personne ne portait de masque.
Le premier ministre ontarien Doug Ford avait très mal réagi à la nouvelle de l’exemption de Mme Uihlein. Il affirmait qu’il devait y avoir une règle unique pour tous, peu importe qui ils sont. « Je me fiche que vous ayez 50 ¢ ou que vous ayez 10 milliards de dollars. Cela ne fait aucune différence. Vous savez, les règles sont les règles et ils doivent suivre les règles et les règlements », avait-il dit.
RCI avec CBC News
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