L'Alberta a lancé son application de recherche des contacts, ABTraceTogether, en mai 2020. (Thomas Daigle/CBC)

COVID : l’Alberta admet la sous-performance de son application de détection

Les pressions sur le gouvernement albertain s’accentuent pour qu’il autorise l’utilisation sur son territoire de l’application fédérale de détection de la COVID-19 et qu’il cesse d’utiliser une application téléphonique provinciale équivalente, mais qui est sous-performante.

À la source de cette nouvelle vague de pression exercée par les citoyens et des experts de la pandémie, il y a l’aveu cette semaine par la province que sa propre application a rarement été utilisée avec succès pour détecter une éventuelle exposition au coronavirus.

Depuis son lancement en mai dernier, l’application a été téléchargée plus de 260 000 fois par des Albertains. Le ministère albertain de la Santé n’a pu cependant utiliser les données fournies par son application ABTraceTogether que dans 19 cas. Cela a permis de retracer tout au plus 70 personnes qui auraient pu être en contact avec des personnes déclarées positives.

Ces informations font surface alors que l’Alberta enregistre depuis deux semaines des records de nouveaux cas quotidiens.

Comparaisons entre les deux applications 

L’application fédérale a été téléchargée environ 5,2 millions de fois et utilisée pour alerter les contacts d’environ 4200 personnes ayant reçu un diagnostic de COVID-19. Cela signifie qu’une alerte a été envoyée pour chaque 1200 téléchargements. En comparaison, l’application albertaine n’a généré qu’une alerte par tranche de 13 000 téléchargements.

De nombreux Albertains mettent en doute l’efficacité du logiciel provincial, qui a connu et continue de connaître des problèmes sur les iPhone, en particulier lorsque l’application fonctionne en arrière-plan.

L’application fédérale Alerte COVID échange des codes aléatoires via Bluetooth avec les téléphones voisins sur lesquels l’application est installée. Des mises à jour récentes permettent à l’application de notifier les utilisateurs d’une exposition potentielle à des cas à partir de la date de début des symptômes d’un utilisateur ou de la date du test.

Le premier ministre albertain s’entête

Il y a près de deux semaines, Jason Kenney avait fermé complètement la porte à l’utilisation par ses concitoyens de l’application nationale Alerte COVID.

Il encourageait les Albertains à télécharger l’application ABTraceTogether développée par sa province, affirmant qu’elle est plus utile pour arrêter la propagation du virus. « Cela n’a rien à voir avec le fait que l’une soit canadienne ou l’autre provinciale. ABTraceTogether est, à notre avis, simplement un outil de santé publique meilleur et plus efficace », déclarait-il aux journalistes le 6 novembre.

« L’Alberta n’accepterait pas l’application fédérale Alerte COVID, car une condition pour le faire serait de désactiver l’application ABTraceTogether, qui est un élément clé de notre système de recherche des contacts », ajoutait-il.

Jason Kenney, premier ministre de l’Alberta, avait répondu aux questions sur la COVID-19 lors d’une conférence de presse, le 2 novembre, où il avait déclaré que les problèmes avec l’application albertaine avaient été résolus. (Jason Franson/The Canadian Press)

Deux provinces sur 10 font bande à part

Seules l’Alberta et la province voisine de la Colombie-Britannique rejettent l’application fédérale. En soustrayant leurs citoyens à la protection d’Alerte COVID, ces provinces réduisent l’efficacité de l’application nationale qui est la seule capable d’offrir aux citoyens une protection réellement pancanadienne.

Alerte COVID est fonctionnel en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, à Terre-Neuve-et-Labrador et à l’Île-du-Prince-Édouard.

Selon Tom Sampson, chef de l’Agence de gestion des urgences de Calgary, sa province doit avoir absolument accès à l’application fédérale pour notifier les personnes. Selon lui, une application nationale qui suivrait les Albertains dans leurs déplacements aiderait ceux qui ont besoin de voyager pour leur travail ou qui doivent rendre visite à des membres de leur famille dans d’autres provinces.

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Un projet pilote conjoint entre les gouvernements fédéral et albertain vise à terme à assouplir l’exigence de quarantaines de 14 jours pour les voyageurs internationaux qui arrivent dans cette province. Dans le cadre de ce projet, des tests rapides seront effectués sur les personnes avant qu’elles quittent les points d’entrée sur le territoire albertain.

RCI avec CBC News

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