Jason Kenney (Jeff McIntosh/The Canadian Press)

Cas records de COVID en Alberta : ministre parmi les infectés et le PM s’isole

Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, vient de se placer en isolement préventif, dans sa résidence, alors que sa ministre des Affaires municipales a reçu un diagnostic positif à la COVID-19.

Tracy Allard (CBC)

La ministre Tracy Allard avait elle-même été placée en isolement préventif la fin de semaine dernière puisqu’elle avait été en contact avec une personne ayant reçu un diagnostic positif. Mercredi après-midi la ministre a reçu le même résultat.

Dans les minutes qui ont suivi, Jason Kenney a été informé alors qu’il venait tout juste de participer à une période de questions à l’Assemblée législative de l’Alberta.

Le bureau de Jason Kenney a confirmé mercredi soir que les résultats d’un test subi par le premier ministre s’avéraient négatifs, mais qu’il continuera sa période d’isolement jusqu’au 29 octobre. « Je me sens en bonne santé et je ne présente pas de symptômes de COVID-19 », de déclaré Kenney hier soir sur Twitter.

Jason Kenny (CP)

Rappelons que Jason Kenney et Erin O’Toole, le nouveau chef du parti conservateur fédéral à Ottawa, avaient été pris à partie par les médias sociaux au cours du week-end dernier, après être apparus assis côte à côte, samedi, sans masque, lors d’une assemblée politique qui tenait en Alberta. Un porte-parole du gouvernement de l’Alberta avait déclaré par la suite que toutes les précautions nécessaires avaient été prises.

e chef du parti conservateur fédéral Erin O’Toole est assis avec le premier ministre de l’Alberta Jason Kenney lors d’une diffusion en direct sur le web le samedi 17 octobre 2020. (CBC)

Rappelons que d’autres politiciens canadiens ont aussi été affectés par le coronavirus. En septembre, le chef du Parti conservateur fédéral,Erin O’Toole et le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet se sont isolés pendant deux semaines en raison de tests de COVID-19 positifs. La femme d’Erin O’Toole, Rebecca, avait aussi contracté la maladie. En mars dernier, Sophie Grégoire Trudeau, la femme du premier ministre du Canada, avait elle aussi été atteinte de la COVID-19. Justin Trudeau s’était alors placé volontairement en quarantaine et n’avait pas lui-même été contaminé.

L’Alberta fait face à une vague de contagion sans précédent

L’isolement préventif de Jason Kenney se produit alors que sa province est plongée au coeur d’une vague de contagion dont l’amplitude est inégalée dans l’ouest du pays. Sur une population de 4 millions et demi d’habitant, cette province a rapporté, mercredi, 406 nouveaux cas de COVID-19.

Le précédent record signalé en une seule journée était de 356, trois jours plus tôt soit le 18 octobre. Au cours de la première vague de la pandémie, le printemps dernier la province avait enregistré un sommet de 351 nouveaux cas le 23 avril.

En fait, l’Alberta a battu deux records COVID-19 mercredi, pour le plus grand nombre de nouveaux cas en un seul jour et pour le total de cas actifs. Il y avait 3 372 cas actifs dans la province mercredi.

Une situation qui s’aggrave sans solution immédiate

Trois décès hier en Ontario portent le nombre de décès total dans la province liés à la pandémie à 296. Au total, 113 personnes sont traitées dans les hôpitaux, dont 16 dans des lits de soins d’urgences.

(Caley Joy Photography)

La province se trouve à un point critique, selon les épidémiologistes alors qu’une cérémonie de mariage vient d’être identifiée comme une cause de contagion à large échelle. Sur les 63 personnes présentes à la cérémonie, on a détecté au moins 49 cas de COVID-19.

Dr Craig Jenne (CBC)

Le Dr Craig Jenne, un expert en maladies infectieuses de l’Université de Calgary, déclare qu’au vu du nombre élevé de transmissions, il y a des raisons de s’inquiéter. « Bien que 49 cas ne semblent pas être un nombre énorme, nous devons garder à l’esprit que ces personnes ont peut-être eu des contacts continus avec d’autres personnes après le mariage… si chaque personne transmet [COVID-19] à deux, trois, quatre autres personnes, nous pourrions être en présence d’un événement qui a maintenant conduit à 200, 300 cas ou plus dans la communauté. Et encore une fois, chacun de ces cas a le potentiel de le propager davantage », a-t-il déclaré.

Le Dr Joe Vipond, médecin urgentiste à Calgary et co-fondateur du groupe de défense Masks4Canada, a déclaré que toute cette affaire démontre que les règles de l’Alberta sur la taille des rassemblements ne sont pas assez sévères pour arrêter la propagation du virus.

Les règles stipulent que les rassemblements sociaux en salle ne peuvent pas accueillir plus de 50 personnes, tandis que les événements en plein air sont limités à 100 personnes.

La courbe de la contagion en Alberta (CBC)

La situation s’approche du point critique

Débordée par les demandes pour des tests, l’Alberta a décidé mardi de suspendre les tests pour les personnes asymptomatiques.

Le problème de l’Alberta à la base c’est qu’elle connaît des ratées dans ses efforts de recherche des contacts des victimes puisqu’environ 41 % des cas ont une source inconnue. Les difficultés de recherche des contacts entravent la capacité de la province à ralentir la propagation.

Or, la province n’a toujours pas adopté l’application fédérale COVID Alert pour des motifs techniques. Lors de son point de presse vendredi, de la semaine dernière, le premier ministre canadien a déclaré que des discussions sont en cours avec la Colombie-Britannique et l’Alberta, les seules provinces qui ne l’ont pas encore adoptée.

Jason Kindrachuk (CBC)

Cette application nécessite une « large adoption » par la population canadienne pour avoir un impact, explique Jason Kindrachuk, professeur adjoint et titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les virus émergents à l’Université du Manitoba.

« Si nous n’avons qu’un nombre limité de personnes qui ont l’application, l’utilité, évidemment, diminue, (et) cela ne va pas nous donner une protection supplémentaire, ou la capacité d’identifier ces cas plus rapidement que nous (le faisons maintenant) », dit-il.

L’application fonctionne en alertant les utilisateurs s’ils ont été en contact pendant plus de 15 minutes avec un autre utilisateur de l’application qui a été déclaré positif pour COVID-19. Jusqu’à présent, seuls les citoyens de l’Ontario, du Québec, du Manitoba, de la Saskatchewan, de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve-et-Labrador peuvent signaler un résultat de test positif grâce à cette application.

LISEZ LA SUITE : 2e vague : Québec finit par dire oui à l’application canadienne Alerte COVID

Dans la province voisine du Québec, en Ontario, l’application avait déjà permis en date du début du mois d’octobre à 514 Ontariens positifs à la COVID-19 d’avertir anonymement des centaines de leurs concitoyens avec qui ils ont été en contact qu’ils pourraient avoir été contaminés. L’application utilise des signaux Bluetooth pour échanger toutes les cinq minutes des codes aléatoires avec les téléphones environnants. (GOUVERNEMENT DU CANADA)

RCI avec CBC News et La Presse canadienne

Catégories : Politique, Santé
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