Ce nouvel accord serait une continuité de celui qui lie les deux pays depuis l’annonce du Brexit et qui vient à échéance le 1er janvier 2021. (Photo : iStock)

Un accord commercial Canada–Royaume-Uni possible dans les jours à venir

Le Canada et le Royaume-Uni pourraient signer un accord de continuité dans les jours qui viennent pour remplacer l’entente de libre-échange qui existe entre les deux nations à travers l’Union européenne, selon une source gouvernementale.

Ce nouvel accord serait une continuité de celui qui lie les deux pays depuis l’annonce du Brexit et qui vient à échéance le 1er janvier 2021.

Il permettra de garantir les avantages dont jouissent les entreprises exportatrices des deux nations, a indiqué une source gouvernementale au courant du dossier à Radio Canada International (RCI).

« Nous avons bon espoir de parvenir à un accord dans les jours à venir. »

Source gouvernementale canadienne

Ce nouvel accord devrait être très similaire à l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne (UE) qui est entré en vigueur en 2017. 

Toutefois, il ne s’agira pas d’un accord de libre-échange définitif, il permettra seulement de continuer les pourparlers afin, à terme, de trouver une nouvelle entente commerciale entre le Canada et le Royaume-Uni, a précisé la source.

La source gouvernementale n’était cependant pas en mesure de donner une estimation quant à la signature d’un nouvel accord de libre-échange définitif.

« Nos efforts se concentrent actuellement sur la sécurisation de cet accord de continuité », a-t-elle ajouté.

La nouvelle a également été confirmée jeudi par un porte-parole du premier ministre britannique Boris Johnson.

« Nous nous sommes engagés à assurer la continuité de l’accord commercial avec le Canada avant la fin de la période de transition. Les discussions sont à un stade avancé et progressent bien », a déclaré le porte-parole aux journalistes.

Liz Truss, la secrétaire d’État britannique au commerce, espère que la Grande-Bretagne pourrait nouer des relations plus étroites avec le Canada à l’avenir, une fois que cet accord de continuité aura été signé.

La secrétaire d’État britannique au commerce international, Liz Truss (Photo : Peter Nicholls/Reuters)

« Nous sommes déterminés à conclure un accord avec le Canada avant la fin de l’année. Cela facilitera nos échanges commerciaux, des voitures au bœuf en passant par le poisson et le whisky », a ajouté Mme Truss au Parlement jeudi.

« J’espère qu’à l’avenir, comme le Canada est membre du partenariat transpacifique qui comporte des volets avancés dans des domaines comme les données et le numérique, nous pourrons aller beaucoup plus loin et construire une relation beaucoup plus étroite avec le Canada. »

Liz Truss, secrétaire d’État britannique au commerce

Sans ce nouvel accord, le Royaume-Uni et le Canada seraient soumis à des droits de douane sur le commerce à partir du 1er janvier, date à laquelle la période de transition post-Brexit prend fin.

Un accord vital pour les deux pays

Le Royaume-Uni est le plus grand partenaire commercial européen du Canada et son troisième marché d’exportation après les États-Unis et la Chine.

Au cours des neuf premiers mois de cette année, le Canada a exporté pour 14 milliards de dollars canadiens de marchandises vers le Royaume-Uni, alors qu’il en a importé pour 6,9 milliards, selon Bloomberg.

En 2019, le Canada était le 15e marché d’exportation du Royaume-Uni.

La semaine dernière, le premier ministre canadien Justin Trudeau déclarait qu’un accord commercial avec le Royaume-Uni pourrait être conclu à la satisfaction du Canada avant la date fatidique du 1er janvier.

« Je sais qu’il est important pour le gouvernement britannique de faire preuve d’ouverture et de démontrer l’existence d’accords de libre-échange », a dit M. Trudeau lors d’un événement en ligne organisé par le Financial Times.

« Le Canada est un pays très facile. Nous sommes là pour ça, nous aimerions le faire, donc j’espère vraiment que cela va se faire. Mais cela dépend vraiment du gouvernement britannique. » Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le premier ministre britannique Boris Johnson accueille le premier ministre Justin Trudeau lors d’une réunion des dirigeants de l’OTAN en Angleterre, le mercredi 4 décembre 2019. (Photo : Francisco Seco/The Associated Press)

Depuis l’annonce du Brexit le 31 janvier 2020, les négociateurs britanniques cherchent à conclure un accord économique de libre-échange spécifique avec le Canada à travers lequel ils souhaitent avoir accès au marché laitier canadien, rappelle un récent article de RCI. 

Cependant, cela à peu de chance d’arriver selon les experts, car un tel accès a été cédé aux Américains lors des négociations pour le nouvel Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).

La signature d’un nouvel accord avec le Canada serait le deuxième grand accord commercial annoncé par la Grande-Bretagne en moins d’un mois, après celui conclu avec le Japon fin octobre. Les Britanniques sont toujours en négociation avec des pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

L’accord canadien constituerait un élan majeur pour le premier ministre britannique Boris Johnson dans ses efforts visant à tracer une nouvelle voie pour la Grande-Bretagne en tant que nation commerciale mondiale hors de l’UE.

Depuis son départ de l’UE en janvier, M. Johnson tente de façonner une « Grande-Bretagne globale » qui puisse s’imposer seule et négocier de meilleurs accords que le bloc européen. Mais jusqu’à présent, soulignent ses détracteurs, les accords sont en grande partie les mêmes.

Son porte-parole a mentionné jeudi qu’en moins de deux ans, Londres avait signé ou accepté en principe des accords commerciaux avec 52 pays, représentant 187 milliards de dollars de commerce bilatéral.

Cela représente 74 % de la valeur des échanges avec les pays non européens avec lesquels le Royaume-Uni s’est engagé à conclure des accords avant le 1er janvier dans le cadre du programme de continuité commerciale.

Au moins 13 accords de ce programme sont encore en suspens, dont l’accord avec le Canada, a-t-il ajouté. Cela comprend des pays comme le Mexique, la Turquie et Singapour, notamment.

Avec les informations de Bloomberg et de Reuters.

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Catégories : Économie, International
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