Le premier ministre britannique Boris Johnson, à gauche, accueille le premier ministre Justin Trudeau lors d' une réunion des dirigeants de l'OTAN en Angleterre, mercredi 4 décembre 2019. (The Associated Press)

Trudeau pense qu’un accord commercial sera signé avec le Royaume-Uni avant 2021

Le Royaume-Uni a quitté l’UE le 31 janvier et approche de la fin d’une période de mise en œuvre de 11 mois au cours de laquelle les négociations de nouveaux accords bilatéraux avec l’UE et d’autres pays comme le Canada restent essentiellement au statu quo.

Un accord avec le Canada est vital. Le Royaume-Uni est le plus grand partenaire commercial européen du Canada. Depuis le Brexit, les deux pays fonctionnent selon les termes de l’accord économique et commercial global (AECG) conclu par le Canada avec l’Union européenne, mais, encore une fois, les dispositions de cet accord prendront officiellement fin le 1er janvier.

Voilà pourquoi, depuis qu’ils ont quitté l’UE, les négociateurs britanniques cherchent à conclure un accord économique de libre-échange spécifique avec le Canada et à travers lequel ils souhaitent avoir accès au marché laitier canadien. Selon les experts, cela a peu de chances de se produire. Un tel accès a été cédé aux Américains lors des négociations sur un nouvel accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, ce qui a soulevé des remous politiques considérables, notamment au Québec.

Rappelons que les négociations sur un accord bilatéral entre le Royaume-Uni et l’UE se sont jusqu’à présent mal déroulées et que le premier ministre britannique Boris Johnson prépare maintenant les électeurs de son pays à entrer en 2021 sans un accord commercial.

Le bel optimisme canadien l’emportera-t-il?

Le premier ministre Justin Trudeau LA PRESSE CANADIENNE / Sean Kilpatrick

Le premier ministre canadien Justin Trudeau estime toutefois qu’un accord commercial avec le Royaume-Uni pourra être conclu à la satisfaction du Canada avant la date fatidique du 1er janvier.

S’exprimant lors d’un événement numérique organisé par le Financial Times, M. Trudeau a déclaré que le premier ministre Johnson et lui estiment que les négociations sont sur la bonne voie.

« Je pense que nous sommes prêts à le faire avant le 1er janvier, a-t-il déclaré mercredi. Le Canada est un pays très facile. Nous sommes là pour ça, nous aimerions le faire, donc j’espère vraiment que cela va se faire, mais cela dépend vraiment du gouvernement britannique ».

À la source de la confiance de Justin Trudeau, il y a le fait que son gouvernement a réalisé beaucoup d’ententes de libre-échange depuis son arrivée au pouvoir il y a cinq ans. Il fait remarquer que le Canada a négocié l’accord de libre-échange nord-américain, signé un pacte commercial avec les pays du littoral du Pacifique et négocié l’accord commercial Canada-UE.

« Nous savons comment négocier des accords commerciaux », a-t-il ajouté.

L’optimisme n’est pas généralisé

Tracy Gray (PC)

Tracy Gray, critique du Parti conservateur du Canada pour la promotion des exportations et le commerce international, affirme que les entreprises des deux pays recherchent des certitudes à l’approche de 2021.

« Nous sommes actuellement à un stade où la date limite approche rapidement et nous avons un certain nombre d’industries qui sont très inquiètes », a-t-elle déclaré, en soulignant la valeur de près de 20 milliards de dollars de biens que le Canada a exportés vers le Royaume-Uni l’année dernière.


En octobre, la Chambre de commerce canadienne et la Confédération de l’industrie britannique ont déclaré dans un communiqué commun que « l’heure tourne » pour la conclusion d’un accord.

« Les avantages dont bénéficient les entreprises dans le cadre de l’AECG sont appelés à disparaître et, sans accord commercial en place, nos deux pays s’engageront dans des territoires inexplorés », disent la Confédération de l’industrie britannique et la Chambre de commerce du Canada.

« Après des mois de perturbations du commerce et de la chaîne d’approvisionnement dues à la pandémie, la poursuite de l’incertitude alors que nos économies se reconstruisent lentement n’est pas un environnement que les entreprises peuvent supporter », lit-on.

RCI avec CBC News, Reuters et le Financial Times

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