Les soins virtuels ont été privilégiés dans bien des situations de soins au Canada durant la première phase de COVID-19, en raison des mesures de distanciation sociales. L’Institut canadien d’informations sur la santé (ICIS) documente la façon dont cette pandémie a affecté les soins de santé partout au pays. Crédit : Istock

Urgences des hôpitaux canadiens : baisse des visites en raison de la COVID-19

La pandémie a donné un nouveau visage aux soins de santé presque partout au pays. Dès le quatrième mois de la crise, les urgences des hôpitaux étaient à 50 % moins achalandées par rapport à la même période l’année précédente. L’Institut canadien d’informations sur la santé (ICIS) a dressé un portrait de la situation.

Baisse de l’achalandage aux urgences et temps d’attente amélioré

Cette tendance s’est maintenue pendant au moins six mois, puis le taux de fréquentation s’est considérablement accru, avoisinant les 85 % du niveau habituel.

La baisse de l’achalandage a eu un impact sur le temps d’attente dans les urgences. Il est passé à 46 minutes en Ontario, soit une baisse de 27 minutes par rapport à la médiane de 2019.

Si le nombre de décès a augmenté dans ces services, c’est en raison de la recrudescence des problèmes cardiaques, de mars à juin en 2019 et en 2020.

En ce qui concerne les soins hospitaliers, plusieurs personnes ont vu leurs opérations être reportées en raison de la préséance accordée à la pandémie. Il s’agit généralement de cas de chirurgies jugés non urgents.

Ce sont plus de 320 000 interventions avec hospitalisations et opérations d’un jour qui ont été planifiées de mars à juin 2020 en comparaison à 2019, partout au Canada, à l’exclusion du Québec.

Seuls les interventions chirurgicales et les soins médicaux urgents ont été priorisés au plus fort de la pandémie. Malgré tout, les hôpitaux n’ont pas fonctionné à leur pleine capacité durant cette période. Les niveaux d’occupation sont restés en dessous de 75 % de leur niveau de l’année précédente.

Selon les données de l’ICIS, plus de 320 000 opérations avec hospitalisation et d’un jour ont été planifiées de mars à juin 2020 au Canada, en comparaison à 2019. Les visites aux urgences ont chuté d’environ 25 000 en avril 2020 par rapport à avril 2019. Photo : iStock

Place plus accrue aux soins à distance

Du côté des soins intensifs, le tableau n’a été guère plus chargé, la capacité des unités étant restée à un niveau bas par rapport à l’année 2019, à cause de la crise sanitaire.

En soins pour les yeux, les médecins n’ont pas accueilli un nombre important de patients, en raison des restrictions liées à la distanciation physique. Ils n’ont reçu les patients en personne durant les premiers mois de 2020 qu’en cas d’urgence.

Pour ce qui est de la physiothérapie, 55 % des consultations ont eu lieu en ligne ou par téléphone, entre le médecin et son patient, au mois d’avril.

« Je crois que nous sommes tous un peu étonnés de voir avec quelle rapidité les professionnels du système de santé ont pu intégrer les soins virtuels pour assurer l’accès aux soins et le maintien de certaines opérations. Les soins virtuels ne permettent cependant pas de répondre à tous les besoins », relève Cassie Chisholm, directrice des soins primaires au ministère de la Santé et des Services communautaires de Terre-Neuve-et-Labrador.

Elle fait remarquer que malgré les difficultés imposées par la pandémie, les médecins ont pu s’adapter rapidement en trouvant des moyens de fournir les soins en personne et de façon sécuritaire.

À cela, elle ajoute les questions de sécurité liées au traitement des données personnelles en jeu dans la prestation des soins à distance.

« La prestation des soins virtuels est beaucoup plus compliquée qu’il ne le paraît. Le respect de la vie privée et la sécurité, la documentation, la connectivité grâce à la technologie et la rémunération des dispensateurs pour la prestation de soins virtuels sont autant de facteurs à prendre en considération », dit Cassie Chisholm.

Les services à domicile n’ont pas été épargnés durant la première vague de COVID-19. Le nombre d’évaluations de dépistage initial a connu une baisse de 41 % au mois d’avril par rapport au même mois en 2019.

« Nous continuerons à surveiller cette tendance tout au long de la pandémie afin d’aider les planificateurs des systèmes de santé à fournir les soins nécessaires aux patients, à préserver la capacité des établissements, à gérer les recrudescences de la COVID-19 et à minimiser les risques pour les patients et les professionnels de la santé », affirme Kathleen Morris, vice-présidente de la recherche et des analyses à l’ICIS.

Avec des informations de l’ICIS

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