Ils sont près de trois millions d’enfants infectés par le VIH dans le monde. Leur survie est étroitement liée aux traitements qu’ils reçoivent. Mais en raison de la COVID-19, il y a des perturbations.
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) met en garde contre la tentative de reléguer au second plan les traitements dont ces enfants ont tant besoin.
L’organisation onusienne a publié un rapport intitulé Réinventer une riposte résiliente au VIH pour les enfants, les adolescents et les femmes enceintes séropositifs. Elle fait état de quelque manquement.
Comme l’année 2020 a été particulièrement difficile pour les femmes enceintes, les enfants et les adolescents vivant avec le VIH, l’UNICEF s’attarde au fait que la pandémie a détourné l’attention, laissant les personnes touchées à leur sort dans bien des pays. Des traitements et des services de prévention ont été réduits ou même suspendus.
Les mesures sanitaires pour contrer la propagation du coronavirus ont limité les visites des écoles, des cliniques et des centres consacrés aux traitements, et leur ravitaillement en médicaments et autres bien de première nécessité.
Dans certains cas, le personnel des centres pour lutter contre le VIH a été réaffecté à la lutte contre la COVID-19.
La pandémie est venue en quelque sorte aggraver une situation qui était déjà préoccupante en 2019, où à peine la moitié des enfants atteints avaient accès aux traitements. Cette situation a causé la mort de près de 110 000 d’entre eux.
Au plus fort de la pandémie, en avril et mai, les traitements et les tests pour les enfants vivant avec le VIH ont décliné de 50 à 70 %. Le nombre des accouchements a également chuté, tout comme les soins, les traitements antiviraux aux mères et le dépistage des nourrissons.
Des données recueillies dans une trentaine de pays indiquent que les traitements destinés ont décliné de 10 % en comparaison à la période avant la pandémie.
« Il n’existe toujours pas de vaccin contre le VIH. Les enfants continuent d’être infectés à des taux alarmants et de mourir du sida. Et la situation était déjà critique avant que la COVID-19 interrompe les services vitaux de traitement et de prévention du VIH, mettant en danger d’innombrables vies supplémentaires », a souligné Henrietta Fore, directrice générale de l’OMS dans un communiqué.
Au Canada, plus de 63 110 personnes vivaient avec le VIH en 2016. Et au moins 14 % des personnes porteuses du virus ne savent pas qu’elles en sont atteintes. Les relations homosexuelles, l’utilisation de seringues souillées et les relations hétérosexuelles non protégées sont considérées comme les principales causes de la transmission. (Radio-Canada)

170 000 adolescents de 10 à 19 ans ont été nouvellement infectés par le VIH dans le monde, portant le nombre total dans cette tranche d’âge à 1,7 million (UNICEF). Photo : iStock
Nécessité de rétablir les soins essentiels
Malgré l’espoir qui pointe à l’horizon avec le relâchement progressif des restrictions liées à la COVID-19 dans certains pays moins touchés, l’accès aux traitements reste un défi dans bien des régions.
Les pouvoirs publics sont ainsi appelés à maintenir les soins essentiels afin de soutenir les personnes touchées.
Au cours de la dernière décennie, les femmes enceintes ont pu bénéficier de traitements antirétroviraux (ART), ce qui a considérablement amélioré leur santé et évité une transmission du VIH à leurs enfants durant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement.
De 2010 à 2019, le nombre de femmes qui ont bénéficié de ces traitements a quasiment doublé, passant de 45 % à 85 %. En raison de la pandémie, il y a eu une dégringolade, ce qui a éloigné le monde de l’objectif d’atteindre la barre de 90 % souhaitée en 2020.
Cette chute a des répercussions sur les taux de transmission du virus de la mère à l’enfant.
C’est au Moyen-Orient et en Afrique du Nord que les traitements antirétroviraux sont les plus élevés, mais dans plusieurs zones, notamment en Afrique subsaharienne, l’accès à ces traitements reste limité. C’est le cas notamment dans six pays où près de 50 % de tous les enfants vivant avec le VIH ne sont pas couverts par l’ART : Afrique du Sud, Ouganda, Mozambique, Nigeria, Tanzanie et Kenya.
Il est important de poursuivre ce combat, bien que l’objectif d’éradiquer le VIH d’ici à 2030 relève davantage d’un idéal vers lequel il faut tendre, souligne l’UNICEF, qui estime que les difficultés ne sont pas insurmontables.
Avec des informations de l'UNICEF et Statistique Canada cité par Radio-Canada
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Photo : La Presse canadienne
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