L'étude a également montré que les indicateurs les plus fiables de l'infection chez les enfants présentant des symptômes sont la perte de goût et d'odorat, les maux de tête, la fièvre, ainsi que les nausées et les vomissements. (Photo : Getty Images via l'Université de l'Alberta)

COVID-19 : plus d’un enfant sur trois serait asymptomatique

Plus d’un tiers des enfants qui ont contracté la COVID-19 serait asymptomatiques, révèle une étude de l’Université de l’Alberta. 

Les chercheurs ont notamment découvert que les jeunes infectés par le coronavirus ne représenteraient qu’une fraction du nombre réel.

« L’inquiétude du point de vue de la santé publique est qu’il y a probablement beaucoup de cas de COVID-19 en circulation dans la communauté sans que les gens s’en rendent compte », a déclaré par voie de communiqué Finlay McAlister, professeur à la Faculté de médecine et de dentisterie.

La province de l’Alberta a établi un nouveau record lundi avec l’ajout de 1733 cas de COVID-19. Cela survient après deux records qu’elle a battus cette fin de semaine avec 1731 nouveaux cas samedi et 1608 dimanche pour un total de 15 692 au 28 novembre, soit le plus haut au pays.

Par ailleurs, l’Alberta, dont la population est de 4,4 millions d’habitants, est en tête du palmarès des nouveaux cas actifs par 100 000 habitants.

Nombre de nouveaux cas actifs par 100 000 habitants au 28 novembre :

  • Alberta : +39,6
  • Manitoba : +35,49
  • Québec : +17,44
  • Ontario : +12,51

L’étude publiée dans la revue CMAJ a analysé les résultats de 2463 enfants qui ont été testés durant la première vague de la pandémie, soit entre mars et septembre 2020.

Au total, 1987 enfants ont eu un résultat positif et 476 un résultat négatif. Parmi les enfants qui ont été déclarés positifs, 714 ont déclaré être asymptomatiques.

« Cela renvoie aux programmes de sécurité dans les écoles », a ajouté M. McAlister.

« Nous pouvons faire tous les questionnaires de COVID-19 que nous voulons, mais si un tiers des enfants est asymptomatique, la réponse sera non à toutes les questions même s’ils sont toujours infectés. »

Finlay McAlister, auteur principal de l’étude

Au vu de ces résultats, le professeur appuie la décision du premier ministre Jason Kenney de retarder le retour dans les écoles après les vacances de Noël.

Cette année, les écoles publiques de l’Alberta renvoient les élèves chez eux plus longtemps que de coutume pendant les vacances d’hiver afin de contenir la propagation de la COVID-19.

Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a annoncé ces nouvelles dates le 24 novembre. (Photo : Jason Franson/La Presse canadienne)

Les élèves de la 7e à la 12e année sont renvoyés chez eux lundi et poursuivront leur apprentissage en ligne uniquement jusqu’à la fin du trimestre, le 20 décembre. Les élèves plus jeunes continueront les cours en personne jusqu’au 18 décembre.

Toutes les écoles publiques reportent également le début des cours en présentiel au 11 janvier 2021. La première semaine d’école de la nouvelle année sera uniquement en ligne.

« Pour autant que nous sachions, les enfants sont moins susceptibles de propager des maladies que les adultes, mais le risque n’est pas nul, a souligné M. McAlister. On peut supposer que les propagateurs asymptomatiques sont moins contagieux que la personne assise à proximité qui éternue partout sur vous, mais nous n’en sommes pas sûrs. »

Prudence sur les symptômes liés à la COVID-19

Durant leurs recherches, l’équipe de l’Université de l’Alberta a aussi découvert que bien que la toux, l’écoulement nasal et le mal de gorge soient trois des symptômes les plus courants chez les enfants infectés par la COVID-19, ils étaient en fait légèrement plus fréquent chez ceux dont les résultats au test étaient négatifs, et donc non prédictifs d’un test positif.

Cela indique qu’il vaut mieux se fier à d’autres symptômes tels que la perte de goût et d’odorat, la fièvre ou encore les nausées pour déceler la présence du virus chez un enfant, avance le professeur McAlister.

Bien que la toux, l’écoulement nasal et le mal de gorge soient trois des symptômes les plus courants chez les enfants infectés par la COVID-19, ils ne sont pas pour autant des indicateurs fiables. (Photo : iStock)

Il a également ajouté qu’une autre étude réalisée par son équipe démontre que « le mal de gorge et l’écoulement nasal ne sont pas non plus des signes fiables de COVID-19 chez l’adulte, bien que la grande majorité des adultes (84 %) présentent des symptômes ».

« Le mal de gorge et l’écoulement nasal signifient que vous avez une sorte d’infection des voies respiratoires supérieures, mais la fièvre, les maux de tête et la perte du goût ou de l’odorat sont les principaux éléments qui indiquent qu’une personne peut avoir la COVID-19 plutôt qu’une autre infection virale des voies respiratoires supérieures », a précisé le professeur, ajoutant que les nausées et les vomissements n’étaient pas aussi importants chez les adultes que chez les enfants.

Pour le professeur McAlister, le problème réside dans les personnes qui ne réalisent pas qu’elles ont le virus et qui continuent de socialiser, diffusant ainsi la maladie. Ils devraient respecter les consignes sanitaires tels que porter un masque de protection, se laver fréquemment les mains, garder ses distances et éviter de se réunir à l’intérieur, conclut-il.

Avec les informations de CBC et l’Université de l’Alberta. 

À lire aussi :

COVID-19 : de 20 000 à 60 000 nouveaux cas bientôt au Canada chaque jour

Selon la moins alarmiste des nouvelles modélisations épidémiologiques de l’Agence canadienne de santé publique, 20 000 Canadiens pourraient être infectés chaque jour d’ici la fin de l’année. Les nouvelles projections sur les infections et les décès dus à la COVID-19 »

Catégories : Santé, Société
Mots-clés : , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.