Selon la moins alarmiste des nouvelles modélisations épidémiologiques de l’Agence canadienne de santé publique, 20 000 Canadiens pourraient être infectés chaque jour d’ici la fin de l’année.
Theresa Tam – La Presse canadienne
Les nouvelles projections sur les infections et les décès dus à la COVID-19 publiées vendredi par l’administratrice en chef, Theresa Tam, prévoient que dans le pire des scénarios, c’est trois fois plus de Canadiens, soit 60 000, qui pourraient être infectées s’ils augmentent leur niveau de contacts avec d’autres personnes.
Selon les tableaux de modélisation préparés par l’Agence de la santé publique du Canada pour faire passer ce nombre sous la barre des 10 000 cas par jour d’ici la fin de l’année, les Canadiens devraient limiter leurs interactions à des activités essentielles tout en maintenant une distance physique et en respectant d’autres lignes directrices.
Selon elle, l’augmentation des infections met à rude épreuve les hôpitaux et les systèmes de soins de santé, en poussant certains d’entre eux à leur limite de capacité et en entraînant le report d’autres procédures médicales.
Cas de COVID-19 : les unités de soins intensifs en Ontario au seuil critique Les Canadiens sur une mauvaise trajectoire « Nous ne sommes pas sur une bonne trajectoire, a déclaré la Dre Tam vendredi. Je pense que, dans l’ensemble, dans tout le Canada, nous devons dire qu’il est temps maintenant, avec urgence, que nous limitions les contacts. Cependant, cela se fait au niveau local, c’est le principe sous-jacent. Il faut limiter ces contacts par des restrictions et bien sûr que chacun fasse son travail ». Elle affirme qu’il suffirait que les Canadiens réduisent leur taux actuel de contacts avec les autres d’au moins 25 % et que cela aurait pour effet d’aplatir la courbe de contagion. S’ils maintiennent leur niveau actuel de contacts, il y aura 20 000 nouveaux cas chaque jour d’ici la mi-décembre. En ce moment, le nombre de nouveaux cas est de plus de 5000 par jour Graphique Radio-Canada Rencontre au sommet sur fond de crise nationale Le premier ministre Justin Trudeau LA PRESSE CANADIENNE / Sean Kilpatrick Le premier ministre Justin Trudeau et tous les chefs de parti ont rencontré l’administratrice en chef de la santé publique et son adjoint, le Dr Howard Njoo, en soirée jeudi pour discuter de la signification et des impacts de ces nouvelles modélisations. Le bureau du premier ministre a indiqué que le but de la séance d’information était d’exhorter les chefs de l’opposition à mettre de côté la partisanerie et à se joindre à un effort commun pour inciter les Canadiens à limiter strictement leurs contacts avec les personnes qui ne vivent pas dans le même foyer qu’eux. Le premier ministre Justin Trudeau a plaidé aujourd’hui auprès des Canadiens pour que les règles de santé publique soient respectées. « Nous devons donc faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ralentir la propagation de COVID-19, pour arrêter la montée en flèche ». Le chef conservateur Erin O’Toole (Justin Tang/La Presse canadienne) Au sortir de sa réunion avec le premier ministre, le chef du Parti conservateur du Canada, Erin O’Toole, a critiqué la réponse du gouvernement libéral à la pandémie. « Ce qui m’a frappée, c’est que 11 mois après l’annonce de la propagation de la COVID-19, après que des milliers de vies et des millions d’emplois ont été perdus et que des centaines de milliards de dollars ont été ajoutés à la dette nationale, notre pays est dans une situation pire qu’au début de la pandémie », a-t-il déclaré. « Nous sommes dans cette situation parce que le gouvernement n’a pas donné aux Canadiens la possibilité de se faire tester rapidement et fréquemment pour la COVID-19, n’a pas dit aux Canadiens comment ils prévoient de fournir un vaccin et n’a pas été transparent avec les Canadiens sur les informations relatives à la COVID-19 qu’ils utilisent pour prendre des décisions qui affectent des vies et des emplois », a-t-il ajouté. Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a dit pour sa part à CBC que les projections étaient « troublantes » et montraient que « si nous n’agissons pas maintenant, nous pourrions perdre beaucoup plus de vies ». RCI avec CBC News et La Presse canadienne Selon Anthony Fauci, le Canada doit « doubler » son combat contre le virus 6500 nouveaux cas de COVID-19 par jour sont possibles avant Noël en Ontario Les Québécois se classent juste derrière les résidents de l’Ontario en ce qui concerne le niveau d’inquiétude le plus élevé au pays concernant la pandémie et le plus grand nombre de nouveaux cas par jours, soit plus de 1200 en ce moment. (CBC) La semaine dernière, l’Ontario, la province la plus populeuse du pays (14,5 millions d’habitants sur 37,5 millions) avait publié ses propres modèles épidémiologiques affirmant qu’il pourrait y avoir 6500 nouveaux cas de COVID-19 par jour d’ici la mi-décembre si le gouvernement n’adoptait pas des mesures de confinement et de distanciation plus sévères. Le modèle précédent annonçait, le mois dernier, que l’Ontario pouvait s’attendre à 1200 nouveaux cas par jour à la mi-novembre, un sommet qu’elle a aujourd’hui dépassé. « L’accès aux soins de l’unité de soins intensifs non COVID sera rationné », affirme le Dr Michael Warner, directeur médical de l’unité de soins intensifs (ICU) de l’hôpital Michael Garron dans l’est de Toronto. « Cela entraînera des annulations importantes d’opérations, de tests de diagnostic, de presque toutes les activités non liées à la COVID », ajoute-t-il. « Nous avons besoin de la coopération de la population », a précisé, la semaine dernière, le premier ministre Doug Ford, ajoutant que même si sa province devait « consacrer des milliards à ce problème », cela ne ferait pas de différence si la population ne suivait pas les directives de santé publique. « Nous devons juste nous atteler à la tâche, car c’est très, très préoccupant », a-t-il conclu. Cas de COVID-19 : les unités de soins intensifs en Ontario au seuil critique EN COMPLÉMENT
150 patients atteints de la COVID-19 sont maintenant alités dans les unités de soins intensifs de l’Ontario, ce qui représente un seuil critique à partir duquel l’ensemble des services hospitaliers de la province canadienne la plus populeuse doivent commencer à rationner leurs services à la population.
L’un des plus grands experts américains en maladies infectieuses estime que le Canada coure de graves dangers s’il ne double pas ses efforts pour contenir la pandémie. Malgré son succès initial dans la lutte contre la pandémie, le Canada est… »
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