Le gouvernement britannique de Boris Johnson se dit préoccupé et déçu que le Parlement canadien ne soit pas en mesure de ratifier le nouvel accord commercial entre les deux pays avant le 1er janvier.
Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a déposé cette semaine un projet de loi à la Chambre des communes pour officialiser le nouveau pacte, deux jours avant l’ajournement de vendredi pour la pause du temps des Fêtes. Le Parlement ne devrait pas siéger à nouveau avant la fin du mois de janvier.
La mise en œuvre de l’accord commercial qui avait été annoncé en fanfare le 21 novembre par le premier ministre canadien et son homologue Boris Johnson est cruciale pour éviter l’application automatique de nouveaux tarifs douaniers.
Des responsables britanniques craignent que ce délai injecte une dose supplémentaire d’incertitude économique dans un environnement politique déjà très tendu.
Le ministère britannique du Commerce négocie simultanément des accords commerciaux avec l’Union européenne, l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
Un projet de loi qui risque de ne pas être adopté comme une lettre à la poste
Le projet de loi canadien officialisant le nouveau pacte économique avec Londres fait face à des résistances.
Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a dit qu’il n’était au courant d’aucune discussion entre les partis pour ratifier l’accord commercial d’ici vendredi.
Il a également indiqué qu’il n’était pas pressé de voir cela se produire parce que les accords commerciaux passés ont profité aux grandes entreprises multinationales et non aux travailleurs, selon lui.
« Je ne veux pas que nous nous précipitions sur un accord qui ne protégera pas les travailleurs. Il doit s’agir d’un accord qui donne à nos travailleurs au Canada des règles du jeu équitables pour concurrencer les travailleurs du monde entier. »
Le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau a besoin de l’accord du Nouveau Parti démocratique dans ce dossier. Il lui est impossible d’avancer autrement.
Il y a une dizaine de jours, la ministre canadienne du Commerce, Mary Ng, avait critiqué le fait que les deux pays n’avaient pas encore élaboré le texte final de l’accord et qu’elle ne pouvait pas s’engager à faire adopter le projet de loi avant l’ajournement des Communes cette semaine.
Un peu de contexte
Le Royaume-Uni a quitté l’UE le 31 janvier et approche de la fin d’une période de mise en œuvre de 11 mois au cours de laquelle les négociations de nouveaux accords bilatéraux avec l’UE et d’autres pays comme le Canada s’avèrent essentielles.
Un accord avec le Canada est vital. Le Royaume-Uni est le plus grand partenaire commercial européen du Canada. Depuis le Brexit, les deux pays fonctionnent selon les termes de l’accord économique et commercial global (AECG) conclu par le Canada avec l’Union européenne, mais, encore une fois, les dispositions de cet accord prendront officiellement fin le 1er janvier.
Voilà pourquoi, depuis qu’ils ont quitté l’UE, les négociateurs britanniques cherchent à conclure un accord économique de libre-échange spécifique avec le Canada pour avoir accès au marché laitier canadien.
Rappelons que les négociations sur un accord bilatéral entre le Royaume-Uni et l’UE se sont jusqu’à présent mal déroulées et que le premier ministre Johnson prépare les électeurs de son pays à entrer en 2021 sans un accord commercial.
RCI avec CBC News, Reuters et le Financial Times
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