Si pour beaucoup, 2020 représente une sombre parenthèse, pour l’Agence spatiale canadienne (ASC), elle est synonyme d’avancée et de progrès.
L’Agence a ainsi profité de cette fin d’année pour revenir sur les évènements marquants de ces 12 derniers mois.
Dès le mois de janvier, deux jeunes astronautes de l’ASC, Jenni Sidey-Gibbons et Joshua Kutryk, ont reçu leurs diplômes de la NASA après deux ans de formation de base.
Cette formation est la première de trois étapes pour partir en mission dans l’espace et représenter le Canada dans la Station spatiale internationale (SSI), sur la Lune ou encore sur Mars.
Le 30 mai, la réussite de la mission Crew Dragon Demo-2, première mission habitée de l’entreprise privée SpaceX, vers la SSI, est venue un an après le vol d’essai de la capsule Crew Dragon.
Une fois la manœuvre d’arrimage effectuée à l’aide du célèbre Canadarm (le bras articulé de la SSI), l’astronaute de l’ASC, David Saint-Jacques, a été le premier à entrer dans la capsule.

L’astronaute de l’ASC David Saint-Jacques essaie sa combinaison spatiale. Les astronautes doivent les ajuster puisqu’ils grandissent dans l’espace. (Photo : Agence spatiale canadienne/NASA)
En juin, alors que le monde entier essaie de trouver des solutions pour diminuer les impacts économiques et sociaux de la COVID-19, l’Agence spatiale canadienne met en place un plan d’action et de financement de 52 millions de dollars pour deux ans pour y répondre.
Ces efforts ont évité la suppression de nombreux postes et même la création de nouveaux emplois.
Le 12 juin, le Canada célébrait également le premier anniversaire de la mission de la Constellation RADARSAT (MCR) dans l’espace. La MCR est la nouvelle génération de satellites canadiens d’observation de la Terre.
Les trois satellites identiques, dont le lancement a eu lieu le 12 juin 2019, évoluent en formation pour fournir aux Canadiens des solutions à des défis importants, précise l’ASC.

L’Arctique fait face à de nombreux défis. Les satellites de l’ASC gardent un œil sur ce vaste territoire et sa riche biodiversité. Ils surveillent également les signes de changements climatiques et les eaux glacées, permettant ainsi aux communautés de voyager en sécurité et aux navires de circuler à travers les glaces en toute sécurité. Cette illustration montre sept des nombreuses façons dont l’espace est au service de l’Arctique et du Grand Nord canadien. (Source : Agence spatiale canadienne.)
Les images fournies par ces satellites permettent notamment de surveiller l’évolution des glaces de mer. La diminution observée durant l’été 2020 grâce aux satellites a été spectaculaire.
L’ASC indique notamment que “le plateau de glace Milne au Nunavut, le dernier plateau de glace intact du Canada, a perdu 43 % de sa superficie lorsqu’un morceau un peu plus grand que l’île de Manhattan s’est effondré dans la mer”.

Brian Koonoo se sert des données de RADARSAT pour déterminer les trajets où il est possible de circuler en toute sécurité dans les régions nordiques. (Photo : Agence spatiale canadienne)
Le Canada ne s’est pas arrêté là. Le 30 juillet, le Pr Chris Herd, scientifique de l’Université de l’Alberta, a mis son expertise au profit de la mission Mars 2020 de la NASA.
Grâce à sa contribution et au soutien financier de l’ASC, le Canada se fait une place de choix dans cette mission visant à “déterminer si Mars a déjà eu des conditions favorables à la vie” et à “se préparer à l’exploration habitée”, rapporte l’ASC.
M. Herd fait partie des 10 experts sélectionnés par la NASA pour effectuer l’analyse des échantillons martiens.

Vue d’artiste du rover Mars 2020 sur la surface accidentée de la planète rouge. Perseverance cherchera des preuves d’un environnement très différent de celui d’aujourd’hui, notamment des traces d’anciens cours d’eau. (Photo : NASA/JPL-Caltech.)
Le 3 septembre, Lisa Campbell est devenue présidente de l’ASC. Lors du Congrès international d’astronautique, l’ancienne sous-ministre déléguée aux Anciens Combattants a insisté sur l’importance majeure du Canada dans l’espace pour les années à venir.
Alors que le monde fait face à la deuxième vague de la pandémie, le 20 octobre, l’ASC a célébré le 20e anniversaire de la Charte internationale “Espace et catastrophes majeures” dont le Canada est membre fondateur.
Il s’agit d’une volonté internationale de mettre les technologies spatiales à disposition des secouristes lors de grandes catastrophes naturelles.
L’ASC explique par exemple que “le Canada a fourni des images de RADARSAT pour soutenir les interventions d’urgence dans le cas de 538 catastrophes aux quatre coins du monde”.

En juillet, les pluies de mousson ont provoqué des inondations et des glissements de terrain désastreux dans le centre et l’est du Népal. En tant que membre fondateur de la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures », le Canada fournit des images provenant des satellites de la mission de la Constellation RADARSAT après les inondations. Cette image est coloriée pour mettre en évidence les zones inondées. (Photo : mission de la Constellation RADARSAT/gouvernement du Canada)
Le même jour, la sonde spatiale OSIRIS-REx de la NASA a récupéré un échantillon de l’astéroïde Bennu grâce à son bras robotisé.
Cet échantillon est maintenant stocké dans la sonde spatiale jusqu’à son retour sur Terre en septembre 2023. Il permettra, à terme, d’élucider les mystères entourant la formation de notre système solaire et l’origine de la vie sur Terre.
La participation de l’ASC à cette mission permettra au Canada de récupérer une partie de l’échantillon afin de l’analyser.
Enfin, pour terminer cette année tumultueuse en beauté, le 16 décembre dernier, l’Agence spatiale canadienne a annoncé “la signature du Traité sur la station spatiale Gateway avec la NASA, un accord historique qui confirme la participation du Canada à la prochaine grande initiative internationale d’exploration spatiale habitée”.
Le lancement du projet de la station spatiale lunaire Gateway est prévu pour 2023. Un astronaute de l’ASC sera envoyé en orbite autour de la Lune. Le Canada deviendrait alors le deuxième pays à accomplir cet exploit.

Vue d’artiste du vaisseau spatial Orion s’approchant de la station spatiale lunaire Gateway. (Photo : NASA)
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